Port de Saint-Vaast-la-Hougue
De Wikimanche
Le port de Saint-Vaast-la-Hougue est un port maritime de la Manche, situé à Saint-Vaast-la-Hougue.
Il comprend :
- le port de commerce
- le port de pêche
- le port de plaisance
- l'embarcadère pour se rendre à Tatihou
Sa gestion est assurée par la Société publique locale des ports de la Manche, qui dépend du Conseil départemental de la Manche [1].
Situation
L'île de Tatihou lui forme « une sorte de digue protectrice » [2].
Il est abrité, à l'ouest par la terre, au sud par une grande jetée de 400 mètres, à l'est par deux brise-lames discontinus, l'un de 260 mètres, l'autre de 160 » [2].
L'entrée se compose d'une passe au sud de 500 mètres de large offrant des fonds de 5,50 m en hautes eaux, de 3,50 m en pleine mer de morte eau et d'une passe entre Tatihou et la pointe de Saire, dangereuse, mais pouvant être utilisée par des bateaux calant moins de 3,50 m [3].
Le quai mesure 500 mètres de longueur [2]. On trouve à son extrémité une cale de construction et de radoub.
Histoire
Au début du XXe siècle, l'avant-port consiste en un échouage naturel, « qui assèche complètement dans les basses mers de grande marée » [3]. En 1889, on creuse, dans sa partie la plus basse, une fosse profonde de 3 m sur 30 m de long, qui accueille les torpilleurs [3].
Les travaux de construction du port commencent en 1828 et dureront dix-sept ans, jusqu'en 1845 [4]. De 1846 à 1849, des travaux complémentaires sont engagés : la jetée est portée de 300 m à 400 m et 281 m de quais sont construits [4]. En 1854, un brise-lames commence d'être édifié (aujourd'hui englobé dans le terre-plein) [4]. L'entrée du port comporte alors deux passes, seule celle du sud subsiste aujourd'hui [4]. En 1865, il est décidé de compléter le port par une forme de radoub et en 1982 par un bassin à flot [4].
Pendant la Seconde Guerre mondiale, le port est libéré le 21 juin 1944 par la 4e division d'infanterie américaine commandée par lieutenant Al Sauermann [5]. Premier port de la France libérée, Saint-Vaast est vite remis en état par le génie américain. Dès le 9 juillet, les premiers navires accostent [5]. Six mois plus tard, ce ne sont pas moins de 117 185 tonnes d'équipements, vivres et carburants qui sont déchargées [4].
Activité
En 1730, 201 inscrits maritimes sont dénombrés à Saint-Vaast, 323 en 1740 et 425 en 1776 [4].
En 1843, le port compte « 80 navires employés au grand et petit cabotage, 25 navires destinés au commerce des huîtres, 10 à 15 bateaux pour la pêche du poisson frais » [6].
Le port connaît son « apogée » entre 1850 et 1870 [3]. « Plus de 150 navires y sont attachés, sans compter les bateaux de pêche » [3]. Ils importent plus de 10 000 tonnes de bois de construction, du goudron, de la houille, du fer, du zinc, « et par-dessus tout des huîtres » [3].
« Le mouvement commercial a pu s'élever pendant certaines années à 150 000 tonnes » [2].
Notes et références
- ↑ Yann Halopeau, « Le département repêche ports et aérodrome », Ouest-France, site internet, 28 septembre 2020.
- ↑ 2,0 2,1 2,2 et 2,3 Charles Lenthéric, Côtes et ports français de la Manche, 1906, p. 84.
- ↑ 3,0 3,1 3,2 3,3 3,4 et 3,5 M. D., « Saint-Vaast-la-Hougue », Cherbourg et le Cotentin, Impr. Le Maout, Cherbourg, 1905, p. 660-661.
- ↑ 4,0 4,1 4,2 4,3 4,4 4,5 et 4,6 Edmond Thin, « Chronique de la baie », La Baie de Saint-Vaast-la-Hougue sous le regard des peintres officiers de la Marine, éd. Orep, 2010, p. 21-25.
- ↑ 5,0 et 5,1 « Il y a 75 ans, le premier port était libéré en France », Ouest-France, 24 juin 2019.
- ↑ Annuaire du département de la Manche, 1844, p. 40-41.