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Pont du Vey (Les Veys)

De Wikimanche

L'ancien pont du Vey à marée basse.

Le pont du Vey est un ouvrage d'art de la Manche situé sur la Vire aux Veys, entre Carentan et Isigny-sur-Mer (Calvados), à la limite du département. Il est emprunté par la route départementale 613 et le GR 223.

Histoire

Il remplace un gué dangereux qu'on ne pouvait traverser qu'à mer basse. Sa construction décidée en 1804 est terminée en 1825 sous la direction de Jacques Pierre Pattu [1], ingénieur ordinaire des Ponts qui reprend les plans proposés par Joseph Cachin [2].

« Dès 1812, 650 pilotis de 18 à 19 mètres de longueur, ont été enfoncés pour former les fondations du pont; le massif de maçonnerie de moellon, de 1,20 m d'épaisseur, destiné à fortifier ce pilotage, a été fait ; on a placé le grillage, et le 30 août 1817, la première pierre de taille a été posée par M. le Comte de Montlivault , conseiller d'État, préfet du Calvados , aux cris mille fois répétés de vive le Roi ! » [3]. 700 hommes ont réalisé ce travail dans des conditions particulièrement difficiles [4].

Les travaux, un temps suspendus, reprennent en 1821 sous l'administration de M. Becquey, après l'obtention des derniers fonds nécessaires. Toutes les voûtes sont fermées le 15 septembre 1822. Il a coûté deux millions de francs [3]. Il est alors emprunté par la route royale de Paris à Cherbourg.

Après sa construction, il faut acquitter un droit de péage pour le franchir [1]. Ce droit est supprimé en 1840 [4].

Il est constitué de cinq arches de granit, de six mètres d'ouverture chacune, avec des portes à flot. Les portes se ferment sous la pression de l'eau de mer en marée montante et s'ouvrent sous la pression de l’eau douce en marée descendante. Ces portes ont permis d'exploiter 2 500 ha de terres agricoles prises sur les marécages, mais elles ont anéanti la navigation sur la Vire. Aussi les mariniers ont obtenu qu'elles soient enlevées en 1843. Il faut attendre 1962 pour qu'elles soient remises en place [4].

Le pont est détruit en juin 1940 par des soldats français pour tenter de ralentir la progression des troupes allemandes lors de l'invasion du Cotentin [5].

En 2015, les ateliers Aubert-Labansat posent les portes en bois d'azobé des arches n°1 et 4 (déposées en 2009). Les portes de l'arche n° 5 sont remises à neuf au niveau du pied [6].

Situation

À marée haute.
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Notes et références

  1. 1,0 et 1,1 Annuaire du département du Calvados, 1834, p. 94
  2. Margaret Bradley, « Le pont du Petit-Vey », Joseph Cachin (1757-1825), ou selon Balzac « l’homme de génie à qui l’on doit Cherbourg », Bibnum, Sciences de l’ingénieur, mis en ligne le 1er décembre 2015, consulté le 25 mars 2018 (lire en ligne).
  3. 3,0 et 3,1 Extrait des rapports et mémoires faits pour le pont du Petit-Vey, en 1820 et 1822, Imprimerie de F. Poisson, rue Froide, Caen, 1822 (lire en ligne).
  4. 4,0 4,1 et 4,2 Sébastien Lucot, « Le pont du Vey, gardien du marais », Ouest-France, 8 janvier 2019.
  5. « Guerre et occupation dans le Cotentin, 1939-1944 », La Presse de la Manche, hors-série, p.24
  6. « Les portes à flots du pont du Vey inaugurées  », Ouest-France, site internet, 26 octobre 2015 (lire en ligne).