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Pierre Chateau-Jobert

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Pierre Chateau-Jobert.

Pierre Chateau-Jobert, né à Morlaix (Finistère) le 3 février 1912 et mort à Caumont-l'Éventé (Calvados) le 29 décembre 2005, est une personnalité politique de la Manche.

En janvier 1962, alors qu'il fait partie de l'état major de la préfecture maritime de Cherbourg, il rejoint clandestinement l'Algérie et se met au service du général Salan, chef de l'OAS (Organisation armée secrète). Il est condamné à mort puis gracié.

Biographie

Pupille de la Nation, il fait ses études à Morlaix, puis à Paris et à Saint-Brieuc (aujourd'hui Côtes-d'Armor).

Après son service militaire, il s'engage dans l'armée et suit à Fontainebleau (Seine-et-Marne) les cours de l'École d'application de l'artillerie et du génie, avant d'être affecté au 154e régiment d'artillerie.

Blessé en Bretagne au début de la Seconde Guerre mondiale, il rejoint l'Angleterre par Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées-Atlantiques), et s'engage dès le 1er juillet 1940 dans les Forces françaises libres (FFL), sous le pseudonyme de Conan [1]. Il combat en Érythrée, en Syrie et en Lybie. Il est blessé plusieurs fois. Il commande le 3e régiment de chasseurs parachutistes (RCP), qui opère en France sur les lignes arrières allemandes.

Après la Libération, il combat en Indochine, au Cambodge, puis de nouveau en Indochine comme lieutenant-colonel.

Il participe à la guerre d'Algérie, puis il saute sur Port-Saïd (Égypte) lors de la crise du canal de Suez, à la tête de son régiment.

En avril 1961, il approuve le « putsch des généraux », ce qui lui vaut plusieurs mois de forteresse. En octobre, il est affecté à l'état-major de l'amiral Michel Burin des Roziers, préfet maritime de Cherbourg [2]. Il est chargé d'assurer la liaison entre ce dernier et le général commandant la 3e région militaire à Rennes (Ille-et-Vilaine). Le 13 janvier 1962, il rejoint clandestinement l'Algérie et se met au service du général Raoul Salan, qui lui confie le commandement de l'OAS du Constantinois [1].

Il quitte l'Algérie le 30 juin 1962 à bord d'un cargo qui le ramène en métropole, où il vit clandestinement, avant de s'exiler en Espagne. En 1965, la Cour de sûreté de l'État le condamne à mort par contumace. Il réapparait à Morlaix en 1968 après la première amnistie [1]. Il écrit plusieurs ouvrages, dont un livre de mémoires intitulé Feux et lumières sur ma trace (Presses de la Cité, 1978).

En 2002, il se retire à Sartilly, avant de déménager à Caumont-l'Éventé (Calvados), où il meurt le 29 décembre 2005, âgé de 93 ans [1]. Ses obsèques ont lieu à Sartilly le 3 janvier 2006. Un détachement du 11e régiment d'artillerie de marine de la Lande-d'Ouée à Saint-Aubin-du-Cormier (Ille-et-Vilaine) vient spécialement lui rendre les honneurs [3]. Il est inhumé à Morlaix.

L'écrivain granvillais Georges Fleury dit de lui : « C'était un moine-soldat, très catholique, l'une des grandes figures des unités parachutistes, à l'égal d'un Marcel Bigeard » [1].

Distinctions

  • Commandeur de la Légion d'honneur
  • Compagnon de la Libération
  • Croix de guerre 1939-1945, avec 11 citations, dont 10 palmes
  • Croix du Distinguished Service Order (DSO)
  • Croix de guerre des Théâtre d'opérations extérieures

Hommage

Le 22 octobre 2010, un buste à son effigie est inauguré à Pau (Pyrénées-Atlantiques) dans l'enceinte dans l'École des troupes aéroportées

Bibliographie

  • Michel Vial, Conan - Pierre Chateau-Jobert 1912-2005, Indo Éditions, 2020

Notes et références

  1. 1,0 1,1 1,2 1,3 et 1,4 « Le décès de Pierre Chateau-Jobert », Ouest-France, 30 décembre 2005.
  2. « Le colonel Château-Jobert a pris ses fonctions », Ouest-France, 19 octobre 1961.
  3. « Dernier hommage au colonel Chateau-Jobert », Ouest-France, 6 janvier 2006.

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