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Paul Foubert (fils)

De Wikimanche

Paul Alfred Marie Foubert, né à Paris le 14 juillet 1845 [1] et mort à Audierne (Finistère) le 25 mai 1892, est un homme politique de la Manche, haut fonctionnaire de profession.

Biographie

Fils de Paul Louis Amédée Foubert (1812-1885), alors avocat à la Cour, plus tard député de la Manche, et d'Émilie Delphine Fourchon, mariés à Paris le 14 mars 1844 [1], il entre - grâce aux relations de son père avec Adolphe Thiers - en mars 1876 au cabinet du ministre de l'Intérieur, Amable Ricard [2]. Il y demeure jusqu'en mai 1877, puis retrouve la place Beauvau à partir de décembre 1877 [3]. Il est chef adjoint du cabinet du ministre de l'Intérieur, et des Cultes quand il est nommé chevalier de la Légion d'honneur par décret du 6 novembre 1881 [4] puis chef de cabinet de quatre ministres successifs. Très apprécié, il est chef du secrétariat particulier et sous-directeur du personnel en 1885. Le Matin écrit alors : « le ministre a tenu à donner à M. Foubert, ce titre honorifique, en raison des nombreux et précieux services qu'il a rendus au secrétariat depuis 1881, date de son entrée en fonctions. M. Foubert qui reste, comme parle passé, chef du secrétariat, est, en effet, un de ces fonctionnaires utiles et indispensables, qu'il y a intérêt à conserver au ministère en raison même de leur longue pratique des hommes et des choses de leur service » [5].

Il est élu conseiller général du canton de Saint-Sauveur-le-Vicomte en 1883. Il reste en poste jusqu'en 1887 [6].

Le 1er mars 1886, il est élu maire de Saint-Sauveur-le-Vicomte en remplacement de son père, décédé [7].

Menant grande vie à Paris, joueur impénitent, dépensant plus que ne lui permet ses ressources, il est inquiété par la justice pour escroquerie et révoqué en 1887 [2], peu avant que la presse le lie, à tort, au mystérieux meurtre du préfet Barrême. Selon la version qui veut que le préfet soit mort des mains d'un lieutenant de vaisseau, beau-frère de la maîtresse du préfet, Foubert aurait été chargé par le ministre de l'Intérieur d'effacer les traces de relations entre la victime et la maîtresse pour éviter le scandale [8]. Selon d'autres, il aurait lui-même tué pour récupérer les 30 000 francs remis par le ministre au préfet. Mais c'est lui que le ministre charge d'apporter ses condoléances à la veuve du mort [9]. La Cocarde, journal anti-républicain, relie ce meurtre au scandale des décorations qui éclabousse peu après le président Grévy et son gendre, le député Wilson.

Pour couper court aux rumeurs, il quitte le ministère [10] pour la Tunisie où travaille son frère [9]. Sous le nom d'Alfred Paul, il se réfugie ensuite, en février 1888, dans le Finistère, à Locronan, puis sur l'île de Sein, à Plogoff et à Audierne [9]. Il y rencontre une jeune servante, fille de pêcheur, qu'il épouse le 25 mai 1891 [11]. Il meurt d'une congestion pulmonaire à Audierne, sans autre ressource qu'une pension de 200 francs qu'il recevait de son frère sans connaître l'identité de son bienfaiteur [12], un an après son mariage, et quelques semaines après la naissance de son fils, Alfred-Paul [11].

Il est fait officier de l'instruction publique en juillet 1885 [13]

Notes et références

  1. 1,0 et 1,1 Base Léonore (lire en ligne).
  2. 2,0 et 2,1 Le Temps, 8 juin 1892 (lire en ligne).
  3. Base Leonore (lire en ligne).
  4. Base Leonore, (lire en ligne).
  5. Le Matin, 20 novembre 1885.
  6. « Tout sur la Manche », Revue du département de la Manche, tome 29, n° 113-114-115, 1987.
  7. Le Figaro, 2 mars 1886.
  8. Le Matin, n° 3852, 16 septembre 1894 (lire en ligne).
  9. 9,0 9,1 et 9,2 « La Mort d'un disparu », Le Figaro, 7 juin 1892 (lire en ligne).
  10. La Justice, 9 juin 1892.
  11. 11,0 et 11,1 « Une visite à la veuve de M. Foubert », Le Figaro, 1er septembre 1894 (lire en ligne).
  12. Le Figaro, 6 septembre 1892. (lire en ligne).
  13. Le Figaro, 14 juillet 1885 .

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