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Narval (Q-004)

De Wikimanche

Le Narval est un sous-marin, de classe Narval, lancé à Cherbourg en 1899 : c'est le premier sous-marin au monde à être réellement opérationnel.

1899 : lancement du premier sous-marin

Le ministère de la Marine lance un concours pour la mise au point d'un submersible. Dès 1892, on apprend que l'arsenal de Cherbourg est retenu pour la construction d'un sous-marin de 36 m de long.

À Cherbourg, un premier prototype est proposé : le Morse, lancé le 4 juillet 1899, est étudié pour effectuer de longues plongées grâce à sa coque en bronze et à sa propulsion électrique. Sa construction commence en 1897 dans la cale numéro 1, le temps de tirer suffisamment d'enseignements des premières plongées de sous-marins à Toulon (Var).

Plus tard, dans la cale numéro 2, commence la construction du Narval, sur les plans de l'ingénieur Maxime Laubeuf (1864-1939). Plus qu'un sous-marin, c'est un submersible car Laubeuf a élaboré le bâtiment selon deux principes : pouvoir naviguer longtemps et correctement en surface et pouvoir plonger rapidement jusqu'à 25 mètres en vue de l'ennemi[1].

Le Narval à Cherbourg en 1900

Pour défendre cette tactique, les ingénieurs ont choisi d'équiper ce submersible de deux moteurs, dont un à vapeur pour procurer au bâtiment une plus grande autonomie et augmenter ainsi son rayon d'action. Il est également équipé d'un système de ballasts extérieurs, qui assure une très bonne tenue à la mer en même temps qu'une bonne flottabilité, ainsi qu'un périscope.

En 1935, Laubeuf revient sur le projet : « À ce moment-là, je pouvais compter sur les dix doigts le nombre de mes alliés. Comme presque tout le monde était convaincu que le Narval serait un four complet, personne ne voulait connaître quoi que ce soit dans ce bateau. J’y ai gagné que, pendant la construction et les essais, j’ai joui d’une paix royale, n’ayant à rendre de compte à personne de ce que je faisais ! »[2].

Le Narval est lancé le 24 octobre 1899 [3], avec 13 hommes à bord[1]. Ce « torpilleur remorquant un sous-marin »[2] mesure 34 mètres de long sur 3,8 de large, avec une coque de 40 mm d'épaisseur et un tirant d'eau de 1,86 m[1].

Le 19 juillet 1900, il est peint en bleu clair et participe à la grande revue navale de Cherbourg, en présence du Président Loubet [4].

Au cours de ses essais de 1901, le Narval réussit à relier Cherbourg à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) par une mer difficile, forcer le goulet de Brest (Finistère) les 23 et 24 mai, pour tirer ses quatres torpilles, marquant ainsi les esprits de l'état-major.

Dès lors le mouvement est lancé très vite et Cherbourg se spécialise dans les sous-marins. Le croiseur Jules Ferry, lancé en 1903, est la dernière grosse unité de surface construite à Cherbourg.

Le 29 mars 1903, un abordage se produit à Cherbourg avec le remorqueur des Constructions navales Navette qui coule. Aucune victime n'est à déplorer et le sous-marin ne subit que des avaries minimes[4].

Les quatre sous-marins de classe « Sirène » sont conçus sur le modèle du Narval[1].

Fiche technique

Les caractéristiques du submersible sont indiquées dans l'article relatif à la classe Narval[5].

Notes et références

  1. 1,0 1,1 1,2 et 1,3 Emergences : 100 ans de sous-marins à Cherbourg, DCN Cherbourg, 1999.
  2. 2,0 et 2,1 « Maxime Laubeuf, un ingénieur insubmersible », Reflets n°99, mai 2005, Tourlaville. [En ligne].
  3. La date du 21 octobre est également souvent donnée.
  4. 4,0 et 4,1 – Q004 Narval
  5. Caractéristiques, histoire et destin des sous-marins français


Sources

Liens internes

Lien externe

Site personnel sur les sous-marins