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Moulin du Bois-Héron

De Wikimanche

Le moulin du Bois-Héron est un ancien moulin de la Manche situé sur la rivière Joigne, dans la commune de Quibou.

Histoire

Citations

« Depuis des siècles, les abords d'un petit bois incliné en pente raide, et situé sur la partie sud du territoire de la commune de Quibou, étaient devenus en raison de circonstances favorables à la reproduction de certains échassiers, une véritable hiéronnière. Les oiseaux au long bec « emmanché d'un long col » s'y plaisaient, s'y réunissaient et s'y accouplaient...

… le petit bois dont nous venons de parler, prit le nom de Bois-Héron, et un moulin construit à proximité du lieu où le ruisseau poissonneux se jetait dans la Joigne, devint de temps immémorial, le Moulin du Bois-Héron, ou plus couramment et par abréviation, par une sorte d'ellipse consacrée par l'usage des dernières années, le moulin Héron.

Ce moulin situé près du village du Noret, a été construit en un point exceptionnellement avantageux à ses fins et des aménagements considérables ont été faits artificiellement pour améliorer sa chute d'eau. En effet, il n'est pas seulement alimenté par le cours de la Joigne et au moyen du bief passant par le moulin disparu de la Rainière. Mais en plus de ce bief qui détourne presque toutes les eaux de la Joigne, un autre bief a été creusé pour lui amener après une levée d'eau vers le village du Bisson, à la passerelle du Pont-Cosnu la presque totalité des eaux du ruisseau des Trois-Bois, passant par l'ancienne héronnière dont il a été parle plus haut.

La jonction de ces deux ruisseaux se faisait jadis plus en aval : elle a été déplacée et reculée en amont, par la main de l'homme, comme il avait déjà été fait dans le haut cours de la Joigne en ce qui concerne sa jonction avec le ruisseau des Ruaults.

Dans les deux cas, le confluent ainsi aménagé d'une manière plus utile, a été reporté en amont et à une altitude supérieure afin d'obtenir une chute plus forte.
Le moulin Héron s'élève à l'endroit où se rencontrent les biefs amenant d'une part (et du S. O.) les eaux de la Joigne et d'autre part (et du S. E.) les eaux peuplées d'écrevisses du ruisseau des Trois-Bois...

A la différence de beaucoup d'autres, le moulin Héron n'a pas varié dans son travail industriel. Ses occupants y ont de tous temps employé les trois « tournants », c'est-à-dire les trois paires de meules d'inégales dimensions, destinées à la mouture du blé, de l'orge et du sarrasin. Sa proximité du bourg de Quibou, dont les premières maisons sont très proches, et la désaffectation ou la disparition de plusieurs autres moulins en aval, lui ont maintenu une clientèle suffisante à assurer son existence. Son histoire, en dépit de quelques traverses sans doute, a donc été heureuse.

Encore aujourd'hui, bien qu'à peine entretenu « pour le plus pressé », il a bonne mine et fière allure dans le site agreste qui l'abrite, au pied du coteau portant la route de Saint-Lô à Gavray par le Pont-Brocard. Autour du corps de bâtiment principal, qui constitue le moulin proprement dit et le logement du meunier, d'autres constructions donnent une idée de son importance dans le passé. Il y avait là une boulangerie, où était transformée en bon pain de ménage la farine obtenue sur place, des greniers pour l'entassement des sacs de blé, orge ou sarrasin, des étables ou écuries, des « burets » (sautes) à porcs, des remises à voitures, charrettes ou "banneaux" (tombereaux)...

Les propriétaires du moulin Héron n'étaient donc pas seulement des meuniers. Ils avaient autrefois deux cordes à leur arc : ils étaient en outre boulangers, et fournissaient du pain, non moins facilement que de la farine à leurs clients. »[1].

Situation

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Notes et références

  1. Fernand Vatin, Les Moulins de la Joigne, libr. Lemasson, Saint-Lô, 1941.

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