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Moulin de Joigne

De Wikimanche

Le moulin de Joigne est un ancien moulin de la Manche situé sur la rivière Joigne, dans la commune de Saint-Ébremond-de-Bonfossé.

Histoire

Citations

« Si l'itinéraire que nous conseillons était exactement suivi, le promeneur descendant la rive droite de la Joigne pour remonter ensuite la rive gauche de la Vire jusqu'à Candol, passerait auprès d'une maisonnette construite à peu de distance de l'embouchure de la Joigne.

A bien dire, cette petite bâtisse ne paie pas de mine. Un jour pourtant, elle nous fut montrée du doigt par la portière fenêtre d'un train descendant la vallée vers St-Lô, et par l'un des plus anciens habitants du pays, qui déclara en même temps : « J'ai toujours entendu dire que cette construction est une ancienne dépendance du moulin existant autrefois en cet endroit !.. » »[1]

« … l'existence de ce moulin, qui aurait disparu depuis fort longtemps, nous n'avons trouvé nulle part la preuve, à peine une présomption.

Reste l'assertion ci-dessus relatée, l'affirmation verbale, qui est l'expression d'une tradition transmise de père en fils... »[1]

« Respectueux des traditions, nous admettrons donc l'existence d'un moulin sur la rive droite de la Joigne, à proximité de son confluent avec la Vire.


Le nom de ce moulin, nous est inconnu, naturellement. Mais les cartes, celles du Plan cadastral pour la commune de Saint-Ebremond-de-Bonfossé (de 1830), et la carte au l/80.000e du Service de l'Etat-Major (de 1876), nous donnent les indications suivantes:

Le moulin en question se trouvait à proximité de deux villages, et vers le milieu d une ligne droite que Ton aurait tracée de l'un à l'autre de ces villages : celui de Beaudesir, sur le territoire de Saint-Ebremond-de-Bonfossé, et celui de Joigne, sur le territoire de la commune d'Agneaux[2]. L'un de ces villages a sans doute donné son nom au moulin, et dans l'incertitude, nous avons opté pour celui de Joigne, supposant que des raisons particulières, des rapports plus étroits sans doute avec cette rivière, ont pu déterminer et justifier cette appellation.

La lecture du Plan cadastral de Saint-Ebremond (feuille N° 1) laisse à croire que l'emplacement exact du moulin est indiqué par les parcelles 118, 119 et 119 bis, lesquelles sont portées comme représentant un bâtiment (119 bis),une cour (119) et un jardin (118), le tout propriété en 1827 de Thomas Fleuret, en 1851 de Frédéric Chevrel, en 1906 d Edmond Chevrel, etc. Mais cette indication n'a pas d'autre valeur que celle d une hypothèse impossible à vérifier à notre époque. »<[1]

« Cependant sur le dit Plan cadastral, un tronçon de bief figure encore, expressif par son tracé, et partant de ce point (119 et 119 bis) pour se jeter dans la Vire, entre les parcelles numérotées 117 et 118 ; il manque seulement la partie du bief en amont, c'est-à-dire un autre tronçon prenant son eau dans la Joigne.

C'est tout de même un véritable commencement de preuve, une sérieuse présomption, qui a sa valeur et permet de supposer à bon droit qu'un moulin a été construit en ce lieu même pour la moûture et le blutage des céréales des villages voisins de Beaudésir, de Joigne, de la Hercherie, de la Retorerie.

Cette présomption se fortifie de l'aspect actuel des lieux, très modifié, il est vrai par la construction des deux voies ferrées de Saint-Lô à Coutances, et de St-Lo à Vire. La bifurcation des deux lignes a lieu en cet endroit. Le cours de la Vire a été alors rectifié, et des boucles supprimées sont devenues des mortes eaux. Il en a été de même du cours de la Joigne, dont le lit d'origine formait il y a un siècle (au temps de la confection du Cadastre) la limite naturelle entre les territo:res des communes de St-Ebremond et de St-Gilles.

Actuellement l'ancien bief du moulin disparu de très longue date (et que nous appelons un peu arbitrairement le moulin de Joigne), est devenu le cours ordinaire normal de la Joigne (le cours naturel ayant été détourné définitivement pour faciliter les travaux des voies ferrées, après la ruine du moulin). Les parcelles foncières du territoire de Saint-Ebremond, numérotées 115, 116, 117, 120, 121, 122 et d'autres encore qui se trouvaient sur la rive droite sont de la sorte passées sur la rive gauche de la Joigne, depuis qu'elle coule tout entière dans le bief creusé longtemps auparavant dans le seul but d'alimenter le moulin en question. »[1]

« En ce qu'il s'agit de la nature du moulin, il n'y a pas à se tromper. Aussi longtemps qu'il a existé, les moulins de son temps ne servaient qu'à moudre le blé, l'orge et le maïs. Ils avaient tous ou presque tous, les trois « tournants », autrement dit les trois paires de meules de silex nécessaires à cette triple besogne. Les moulins à huile, à tan, à foulon, à papier, etc. n'ont fonctionné qu'à une époque ultérieure. »[1]

Notes et références

  1. 1,0 1,1 1,2 1,3 et 1,4 Fernand Vatin, Les Moulins de la Joigne, libr. Lemasson, Saint-Lô, 1941.
  2. Erreur commise par l'auteur, car le village de Joigne est situé sur Saint-Gilles

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