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École de Lessay (architecture)

De Wikimanche

Abbaye de Lessay. À comparer avec les quatre églises citées

Des historiens de l'art [1] regroupent semble-t-il à juste titre Martinvast, Octeville et Tollevast dans une même « famille d'églises », avec des arguments tant historiques qu'architecturaux.

L'église Notre-Dame à Portbail est également rapprochée de cette famille, mais avec des arguments moins convaincants.

« une famille d'églises »

« L'abbatiale de Lessay est à l'origine d'un petit groupe d'églises cotentinaises qui lui empruntent soit certains de ses volumes, soit des éléments de son plan, soit son type de voûtement.
Les trois églises du nord, Tollevast, Martinvast et Octeville, ainsi que Portbail dans une moindre mesure, ont repris, en la simplifiant, la structure de l'abside : chevet demi-circulaire rythmé par des contreforts plats (à Tollevast) ou des colonnes engagées (à Octeville) ou les deux (à Martinvast), travée carrée du chœur dominant légèrement le chevet par un gable[2] oriental, clocher central (latéral à Portbail), nef longue et étroite. C'est, en plan, le noyau de l'abbatiale de Lessay, sans le transept ni les bas-côtés; en élévation, sa réduction à un seul étage, tout en conservant extérieurement la même répartition étagée des masses : chevet, chœur, tour. A Tollevast, Martinvast et Octeville les deux travées du chœur ont adopté la voûte sur croisée d'ogives de Lessay. » [3]

Du reste, on observe que dans les trois premières églises citées :

  • la lumière est chichement distribuée par d'étroites ouvertures.
  • la maçonnerie est en petit appareil pour les murs
  • la nef n'est pourvue ni de collatéraux ni de voûte
  • les chœurs sont étroits et profonds à voûtes maçonnées (pour les historiens, le terme chœur englobe dans le même ensemble l'espace sous cloche, le chœur proprement dit plus l'abside). À l'origine, les trois clochers avaient la même position entre nef et chœur, ce qui n'est plus le cas à Martinvast.
  • nombreux détails architectoniques, comme la disposition des culots, le profil des nervures, etc.

L'argument historique est que ces trois églises étaient sous le patronage de l'abbaye de Notre-Dame-du-Vœu, à Cherbourg, et construites dans la même période.

Comparaison visuelle

On remarque bien l'abside à plan semi-circulaire plus étroite et plus basse que le chœur dans les quatre cas, et le chœur plus étroit que le clocher à Octeville et Tollevast.

  • À Martinvast le clocher a été déplacé en « clocher porche ».
  • À Martinvast et Octeville, nef et transept sont des inventions du XIXe siècle.
  • Le clocher latéral de Portbail, rend la l'identification à l'école de Lessay plus problématique.

Situations

Du nord au sud : l'abbaye du Vœu, Octeville, Martinvast, Tollevast.

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Articles connexes

Notes et références

  1. Sources pour les trois églises
    • A. Montier, « L'église de Martinvast », La Normandie monumentale et pittoresque, édifices publics, églises, châteaux, manoirs, etc.. Manche 1re [-2e] partie., édit. Lemasle et Cie, Le Havre,1899, p. 14-16 (lire en ligne)
    • Lucien Musset, « Martinvast, église paroissiale Notre-Dame », Congrès archéologique de France : séances générales tenues … par la Société française pour la conservation des monuments historiques, edit. Derache, Paris, 1966, pp. 142-146 (lire en ligne).
    • A. Montier, « L'église d'Octeville », La Normandie monumentale et pittoresque, édifices publics, églises, châteaux, manoirs, etc.. Manche 1re [-2e] partie., édit. Lemasle et Cie, Le Havre,1899, p. 6-8 (lire en ligne)
    • A. Montier, « L'église de Tollevast », La Normandie monumentale et pittoresque, édifices publics, églises, châteaux, manoirs, etc ....Manche, partie 2, éd. Lemasle & Cie, Le Havre, 1899, p.19-21 (lire en ligne)
    • Lucien Musset, « Tollevast, église paroissiale Saint-Martin », Congrès archéologique de France : séances générales tenues … par la Société française pour la conservation des monuments historiques, éd. Derache, Paris, 1966, pp. 147-153 (lire en ligne).
  2. Gable : Ensemble ornemental triangulaire. En l'occurence il s'agit plutôt d'un mur-pignon.
  3. Bernard Beck, Quand les Normands bâtissaient les églises, Coutances, Éd. OCEP, 1981.