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Marie des Vallées

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Marie des Vallées.

Marie des Vallées, née à Saint-Sauveur-Lendelin le 15 février 1590 et morte à Coutances le 25 février 1656, est une personnalité catholique de la Manche.

Biographie

Fille de paysans pauvres ou de membres de la petite noblesse ruinées, de Julien des Vallées, laboureur, et Jacqueline Germain, Marie des Vallées perd son père à douze ans. Sa mère se marie en secondes noces à un boucher, Gilles Capolain ou le Capellain, qui maltraite l'enfant [1].

Lors de la fête de saint Marcouf au village de la Pierre, près de Saint-Sauveur, le 2 mai 1609, elle rencontre un prétendant éconduit. Elle est ensuite prise de douleurs et de convulsions et on accuse le jeune homme, qui a quitté le Cotentin le lendemain de la rencontre de l'avoir envoutée. Après trois ans de souffrances, elle est présentée vers Pâques 1612 à l'évêque de Coutances, Nicolas de Briroy qui l'exorcise et commande une enquête sur la vie de la possédée et sa famille. Mais Marie des Vallées n'est pas libérée de ses démons, répondant en latin ou en grec alors qu'elle est quasiment illettrée [1].

Elle est alors emmenée à Rouen pour être jugée pour sorcellerie par le parlement de Normandie en 1614. Acquittée, elle se retire à Coutances.

En 1641, l'évêque demande à Jean Eudes de s'en occuper. Le missionnaire l'exorcise et la suit, publiant ses observations en 1655 dans La Vie admirable de Marie des Vallées et des choses prodigieuses qui se sont passées en elle.

Elle meurt en février 1656. Elle est inhumée dans la chapelle Saint-Joseph de l'église Saint-Nicolas puis dans celle du séminaire des Eudistes, le 4 novembre 1656. Le lieu étant devenu lycée, ses restes sont transportés le 5 août 1919 dans un caveau près l’autel de la chapelle du Puits, dans la cathédrale Notre-Dame de Coutances.

La « sainteté » de Marie des Vallées est abondamment contestée, dès les années qui suivent sa mort. Le travail de Jean Eudes est particulièrement visé. L'historien Charles Berthelot du Chesnay [2] estime que

« Marie des Vallées, certainement une sainte fille, semble bien avoir été victime, à la fois d'une maladie, peut-être de la catatonie, et des idées courantes parmi ses contemporains. »

D'ailleurs, l'Église ne la jamais connue comme sainte.

Hommages

Son nom est donné à une rue de Saint-Sauveur-Lendelin, à une église et à une école maternelle et élémentaire à Colombes (Hauts-de-Seine), ainsi qu'à une paroisse à Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor).

Bibliographie

Livres
  • Jean-Louis Adam, Le Mysticisme à la Renaissance, ou Marie des Vallées, dite la sainte de Coutances, in-8° de 400 pages et 42 gravures, 1894.
  • Émile Dermenghem, La Vie admirable et les révélations de Marie des Vallées, éd. Plon, 1926.
  • Irmgard Hausmann, Marie des Vallées, un âme expiatrice pour le temps de la conversion générale, éd. Résiac, 1992.
  • Marikka Devoucoux, L'Œuvre de Dieu en Marie des Vallées, éd. François-Xavier de Guibert, 2000.
  • Marie des Vallées, Le Jardin de l'amour divin, éd. Arfuyen, 2013.
  • Jean Eudes, La Vie admirable de Marie des Vallées et son abrégé, Centre Saint-Jean-de-la-Croix, 2013.
  • Manuel Girardin, Marie des Vallées, éd. Cabédita, 2017.
Articles
  • Jacqueline Davoust, Dominique Escartin, « Marie Desvallées La sainte de Coutances (1590-1656) », Viridovix, n° 15, 1997.
  • Antoinette Gimaret, « La réception ambiguë d'une figure mystique au XVIIe siècle : le cas Marie des Vallées », Revue de l'histoire des religions, t. 229, 2012 (lire en ligne)
  • Antoinette Gimaret, « Célébration et disqualification de la parole visionnaire : Marie des Vallées entre disciples et détracteurs », Études épistémé, n° 31, 2017 (lire en ligne)

Notes et références

  1. 1,0 et 1,1 Émile Dermenghem, La Vie admirable et les révélations de Marie des Vallées, éd. Plon, 1926.
  2. Charles Berthelot du Chesnay, « Marie des Vallées (1590-1656) », Encyclopædia Universalis (lire en ligne).

Articles connexes

Liens externes