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Marie-Catherine de Saint-Augustin

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Marie-Catherine de Saint-Augustin.

Marie Catherine de Saint-Augustin, pour l'état civil Catherine de Longpré, née à Saint-Sauveur-le-Vicomte le 3 mai 1632 et morte à Québec (Canada) le 8 mai 1668, est une religieuse de la Manche. Célébrée comme bienheureuse par l'église catholique, elle est reconnue comme co-fondatrice de l'Église du Canada.

Biographie

Parmi les maisons religieuses du Canada, au XVIIe siècle, une des plus utiles est la communauté des Hospitalières de Dieppe, établie à l'Hôtel-Dieu de Québec [1]. Les lettres patentes permettant l'établissement de ces religieuses sont données par Louis XIII à Saint-Germain-en-Laye, au mois d'avril 1639 sur la requête de Marie Magdeleine de Wignerol, duchesse d'Aiguillon, fille de René de Wignerol et de Françoise Duplessis, sœur du cardinal de Richelieu [1].

Trois religieuses sont choisies par leur compagnie pour aller se fixer en la Nouvelle-France [1]. Ces pieuses filles acceptent les lettres patentes par une résolution généreuse.

Neuf ans se sont écoulés depuis la fondation du monastère à Québec lorsque les religieuses reçoivent, pour compagne de leurs durs travaux, une pieuse jeune fille, pleine de dévouement et douée d'une charité exemplaire [1]. Elle se nomme Catherine Simon selon le monde, et Catherine de Saint-Augustin en religion.

Elle est née du mariage de Jacques Simon, écuyer, sieur du Longprey, avocat à Cherbourg, et de Françoise Jourdan, fille Delauney-Jourdan, lieutenant civil et criminel de Saint-Sauveur-le-Vicomte. Catherine est élevée dès l'enfance par sa grand-mère [1].

Delauney-Jourdan, son aïeul maternel, aumônier, voyant un jour cette jeune enfant, dit à ses serviteurs : « Cette petite fille sera un jour une grande servante de Dieu et d'un grand courage » [1].

En 1640, elle fait sa première communion sous les auspices du père François de Malherbe de la compagnie de Jésus [1]. Le 8 septembre 1642, elle se voue à la sainte Vierge pour un acte qu'elle signe de son sang. Le même jour, elle intègre la confrérie du Rosaire et celle de la Rédemption des Captifs [1].

En 1643, le jour de Saint-Joseph, elle entre dans l'association de la sainte famille de Jésus, pour obtenir de bien mourir [1]. Dans son journal, elle écrit : « En 1664, après avoir communié, je me suis décidée à entrer en religion puisque la volonté de Dieu le demande de moi. Le 7 octobre de la même année je suis entrée au monastère des religieuses de Bayeux avec une de mes sœurs, mon aînée » [1].

Catherine Simon et sa sœur sont venues dans les commencements de cette maison [1]. Elles sont employées à servir les pauvres malades le jour et la nuit. Catherine, principalement, s'en acquitte avec un soin et une ferveur qui surpassent son âge et ses forces. Elle est d'un naturel adroit et chacune des sœurs désire l'avoir pour compagne dans les emplois de la maison. Son cœur est grand et généreux; elle ne trouve rien au-dessus de ses forces [1].

Le 24 octobre 1646, elle prend l'habit de religieuse avec une joie aussi vive que son désir est grand [1]. Dans ce nouvel état, sa ferveur envers Dieu redouble et elle s'occupe de la charité de son prochain. Le grand désir qu'elle a de souffrir et d'entreprendre pour l'amour de Dieu et le salut des âmes, tout ce qui peut se présenter à son courage et à son zèle, lui font abandonner ses parents et ses amis pour s'exiler au Canada, à 1 200 lieues de sa patrie, afin de porter aux populations indigènes les consolations de la religion [1]. Avant de partir, et comme elle n'a pas seize ans, elle ne prononce que des vœux simples le 25 avril 1648 [1].

La jeunesse de Catherine est un obstacle à ce voyage, mais Anne d'Autriche - alors régente du royaume - ayant été consultée, écrit aux grands-vicaires de Bayeux et à l'intendant du Tronchay afin que tous ensemble s'entendent sur ce sujet [1].

Elle se rend d'abord à Nantes, et ayant alors seize ans accomplis, elle fait sa profession de religieuse le 4 mai [1]. Le père Vimon, jésuite, qui la conduira au Canada, est commis par le grand-vicaire et official de Nantes pour recevoir ses vœux.

De Nantes, elle se rend à La Rochelle où doit se faire l'embarquement. Elle s'embarque le 27 mai [1]. Peu après, elle est prise d'un mal violent. Elle affirme voir la sainte Vierge et elle est guérie [1]. Elle arrive à Québec le 19 août 1648 [1].

L'hôtel-Dieu de Québec.

La révérende mère de Saint Bonaventure, supérieure de l'Hôtel-Dieu de Québec, écrit à l'abbesse du couvent de Bayeux la lettre suivante :

« Ma révérende mère,
« Vous nous avez donné en la personne de Catherine de Saint-Augustin un ange en douceur, innocence et candeur, un séraphin en amour, zèle et ferveur, un vrai miroir d'humilité et d'obéissance. Elle est tellement douce et charitable que tout le monde est charmé » [1]

La sainte Vierge apparaît à Catherine en 1656 et 1662, la première fois pendant son sommeil, la seconde pendant l'office divin [1]. Le 8 décembre 1663, elle voit la Vierge en sa conception immaculée et le 15 août 1665 elle la voit dans la gloire de son Assomption. Les jours de l'Ascension 1657 et 1664, les 26 mars 1665 et 1er novembre 1666, elle a des visions où elle voit la place que Dieu lui prépare dans le ciel; elle-même raconte dans son journal de quelle manière cela lui est arrivé [1].

Les deux premiers jours de mai 1664, elle voit une croix où elle doit être attachée [1]. Le 5 mars 1666, le père de Brébeuf, massacré par les Iroquois, lui apparaît ainsi que saint Ignace qui lui enseigne le chemin du ciel [1]. La nuit du 2 mai 1667, étant endormie, elle voit une croix mystérieuse qui l'anime encore aux souffrances.

Le 20 avril 1668, sœur Catherine de Saint-Augustin est attaquée d'un crachement de sang et d'une fièvre ardente; elle meurt le 8 mai à l'âge de 36 ans [1].

Déclarée vénérable le 9 mars 1984, elle est béatifiée le 23 avril 1989 par Jean-Paul II. Elle est fêtée le 8 mai.

Bibliographie

  • Gibert et Dupont, « En marge de la béatification de la vénérable Catherine de Saint-Augustin », Revue du département de la Manche, n° 122, 1989

Notes et références

  1. 1,00 1,01 1,02 1,03 1,04 1,05 1,06 1,07 1,08 1,09 1,10 1,11 1,12 1,13 1,14 1,15 1,16 1,17 1,18 1,19 1,20 1,21 1,22 1,23 1,24 et 1,25 Victor Le Sens, « Catherine de Saint-Augustin », Annuaire du département de la Manche, vol. 20, 1848 (lire en ligne).

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