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Manoir de Vains

De Wikimanche

Le manoir de Vains

Le manoir de Vains est une demeure historique de la Manche.

Histoire

Il est situé à peu de distance du rivage de la Sée, au fond de la baie du Mont-Saint-Michel où il gardait la route des salines jusqu'au 17e siècle[1].

Son origine est attestée au 11e siècle : il était un fief vassal du prieuré Saint-Léonard donné à l'abbaye Saint-Étienne de Caen par Guillaume le Conquérant sur son lit de mort[1].

Depuis Radulfus de Veim au 12e siècle, on y trouve les familles de Thieuville, les Mauny, les Goyon de Matignon et les Mathan qui effectuent des transformations aux 16e et 17e siècles[1]. De 1686 à 1791, il est propriété de la famille de La Bellière qui le réaménage ainsi que la chapelle du Vert-Bois[2].

Description

Façade nord du manoir et vue sur les douves.

Une avenue bordée d'arbres mène à la cour d'honneur où étaient accueillis les visiteurs ; le logis principal est une élégante construction formée de deux corps de bâtiment en schiste et granit disposés en équerre, ce logis datant du 16e siècle est aménagé au 18e siècle[3].

Le porche mène à la basse-cour qui servait de cour de ferme et de lieu pour la réunion annuelle des vassaux. Elle est entourée des écuries (à l'est), des bâtiments d'exploitation (au nord ) composés d'une grange prolongeant l'ancien logis-porte (ou corps de garde) datant du 16e siècle[3]. Ces bâtiments sont dévastés par un incendie en 1992. À l'ouest, la « maison du fermier » et la chapelle ferment cette basse-cour. Des douves alimentées par le Vergon, ruisseau voisin, sont encore visibles au nord du logis principal.

Chapelle Notre-Dame du Vert-Bois.

La chapelle dédiée à Notre-Dame du Vert-Bois est construite au 17e siècle[3], en remplacement d'un édifice plus ancien, peut-être situé au bout de l'aile du corps principal. Un chapelain nommé par le seigneur y célébrait la messe basse en semaine pour le seigneur et sa famille.

Le manoir de Vains est inscrit monument historique partiellement depuis 1994 ; sont protégés le logis, la chapelle et le bâtiment dit corps de garde[3].

Il offre un hébergement de vacances dans les dépendances où sont installés deux gîtes Le Verger et La Boulangerie, labellisés Gîtes de France depuis 2019.

Propriétaires depuis la Révolution

Selon la fiche préparée par Gilbert Lemétayer pour les journées européennes du patrimoine de 2019, se sont succédé au manoir de Vains :

  • Jacques Regnouf (1751-1805), administrateur du fief pour le compte de son cousin, il achète le manoir en 1791.
  • Marc-Valentin Regnouf (1778-1843), son fils, maire de Vains, sous-préfet d'Avranches, député.
  • Alban Hugues Regnouf (1806-1858), son fils, lieutenant de vaisseau, qui habita Couvains et en devint maire
  • Alban Marie Regnouf (1844-1895), son fils, prêtre qui, en 1888-1890, vendit le manoir au suivant
  • Prosper Marie (1833-1916), maire d'Agneaux. À son décès, il semble que la propriété reste indivise entre ses enfants qui le vendent après 1933 aux frères Berheim, marchands de biens.
  • Édouard Boinvilliers (1893-1975) l'achète vers 1936, fait quelques restaurations, accueille une colonie de vacances d'enfants parisiens. Le manoir est occupé pendant la Seconde Guerre mondiale.
  • Claude Boinvilliers (1922-2015), sa fille, épouse de Charles de Jouffroy-Gonsans puis de Jacques Cuel. Elle ouvre le manoir à la visite en 1985. À son décès, ses enfants vendent le domaine de 60 hectares.
  • Jean-Baptiste Gouache, avocat, effectue des travaux de restauration. Il ouvre le manoir aux visiteurs lors des journées européennes du patrimoine de 2019.

Situation

Il est à l'est du village, au bout d'une longue allée cavalière, près de la route départementale 911, au sud des marais du Vergon.

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Bibliographie

  • Joseph de Robillard de Beaurepaire , « Vains et son manoir », La Normandie monumentale et pittoresque, édifices publics, églises, châteaux, manoirs, etc... Manche, partie 2, éd. Lemasle & Cie, Le Havre, 1899, p.99-100 (lire en ligne)
  • Jean-Xavier de Saint-Jores, « Le manoir de Vains », Patrimoine normand n° 49, 2004.
  • Arnaud Paquin, « Le Manoir de Vains », Revue de l'Avranchin, fasc. 464, 2020, p. 163-188.

Notes et références

  1. 1,0 1,1 et 1,2 Mauricette Guittard, « Le manoir de Vains va être ouvert à la visite », Ouest-France, 13 septembre 2019.
  2. Joseph de Robillard de Beaurepaire, cité en bibliographie.
  3. 3,0 3,1 3,2 et 3,3 « Notice n°PA00132900 », base Mérimée (architecture), médiathèque de l'Architecture et du Patrimoine, ministère de la Culture.

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