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Lydia Brosse

De Wikimanche

Lydia Brosse, pour l'état civil Augustine Marthe Brosse, née à La Ferté-Bernard (Sarthe) le 14 octobre 1889 [1] et morte à Saint-Lô le 25 septembre 1984 [1], aide-infirmière de profession, est une personnalité de la Manche.

« La miraculée » de Lourdes infirmière à Cerisy-la-Forêt

Quand Mgr Guyot, évêque de Coutances, prononce le 5 août 1958, en chaire de la cathédrale de Coutances, les paroles suivantes : « En vertu de l’autorité qui nous est conférée en ces matières par le Concile de Trente et tout en subordonnant notre décision à l’autorité du Souverain Pontife, nous jugeons et déclarons que la guérison de Mlle Lydia Brosse, survenue le 11 octobre 1930 dans le train de pèlerinage qui la ramenait de Lourdes est miraculeuse et doit être attribuée à une manifestation spéciale de la Bienheureuse Vierge Marie Immaculée, Mère de Dieu », le diocèse de Coutances confirme officiellement un nouveau miracle de Lourdes, le soixantième à l’époque, avec la guérison de Lydia Brosse.

Atteinte très jeune d’une tuberculose, Lydia Brosse, qui, en réalité se prénomme Augustine, ayant préféré le prénom de sa mère, va d’hôpital en hôpital, où son état s’aggrave. À 41 ans, dans le Var, sa dernière étape médicale, les rapports diagnostiquent des lésions intestinales et osseuses, des hémorragies, des suppurations. Elle vit couchée, à plat ventre, souffrant au moindre mouvement. Elle ne pèse plus que 39 kilos. Elle a déjà été amputée d’un doigt, d’autres amputations sont prévues…

Au mois d’octobre 1930, elle entreprend un nouveau voyage à Lourdes… Sur place, le médecin de service soutient qu’elle ne supportera pas le retour dans le Var. C’est justement sur le chemin de retour que le « miracle » va s’opérer : au fil des kilomètres, son état s’améliore, sa physionomie change, les plaies se referment, les cicatrices sont nettes, mieux encore la malade circule dans le wagon et descend du train devant les infirmières, ébahies, qui l’attendent avec un brancard. En six semaines, elle reprend treize kilos et est totalement guérie. L’année suivante, elle retourne à Lourdes devant le « bureau des Constatations », qui confirme la guérison totale.

Les années passent, l’Église, prudente, attend la fin de la procédure. Le 5 octobre 1955, 13 médecins déclarent la guérison inexplicable et en août 1958, c’est l’évêque de Coutances qui l’annonce officiellement puisque Lydia Brosse est venue habiter le diocèse de Coutances depuis 1947. Ayant décidé de se dévouer aux maladies des autres, elle exerce l’emploi d’aide-infirmière garde-malade.

Les anciens de Cerisy-la-Forêt, comme Mme Tusseau, la « mémoire » de la commune, se souviennent de cette « petite » dame, boitillante, venue dans les années 1960 tenir compagnie à Mlle Leroy au « haut du bourg », actuellement rue Robert le Magnifique. Elle retournera d’ailleurs à Lourdes avec les pèlerins de Cerisy. Elle exercera également à l’hôpital de Saint-Lô où elle décédera. Elle est inhumée à Cormolain (Calvados).

Notes et références

  1. 1,0 et 1,1 « Acte de naissance n° 51 », Archives de la Sarthe, archives communales de La Ferté-Bernard, registre de l'état-civil des naissances (1883-1892), 5Mi 140 47, page 217/366.

Source

  • Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche, tome 4, sous la direction de René Gautier, ISBN 2914541562