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Louis Le Roy

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Louis Le Roy, aussi Louis Leroy et Loys Le Roy, dit Regius, né dans le diocèse de Coutances vers 1510 et mort à Paris le 1er juillet 1577 [1], est un écrivain de la Manche.

Un « Platon français »

Complètement oublié sur ses terres natales, le Coutançais Louis Le Roy, dit Regius, fut pourtant considéré comme une haute figure de l’humanisme de la Renaissance[2].

Au terme de ses premières humanités dans la cité épiscopale, Loys Le Roy obtient une bourse pour aller étudier le grec à Paris sous la férule prestigieuse du célèbre Guillaume Budé dont il devait écrire la vie. Il part ensuite étudier le droit à Toulouse en 1535. De retour à Paris en 1540, il vit assez chichement grâce à un emploi à la cour[2].

Pour compléter son instruction, il visite l'Angleterre et l'Italie, puis publie des traductions qui le font avantageusement connaître. Le Roy obtient .

Lié d’amitié avec Joachim Du Bellay depuis son séjour en Italie, il entretient avec lui des relations assez tumultueuses. Au bout de quelque temps, les deux hommes se brouillent et le poète accuse le Coutançais de « savoir pédantesque ». Puis, la réconciliation venue, il le pare du titre de « Platon français ». Un « Platon » qui vit alors dans la misère bien qu’il soit un des meilleurs professeurs de grec et de latin. Ce n’est que sur la fin de sa vie que Louis Le Roy peut échapper à la pauvreté[2] grâce à un emploi auprès du chancelier de lecteur du roi en philosophie et la chaire de professeur de grec au Collège de France en 1572.

C'est un homme fort instruit et un bon écrivain, qui a contribué à donner du nombre et de l'harmonie à la prose. Par son humeur hautaine, par son caractère sarcastique, il s'est fait beaucoup d'ennemis. « Esprit vif et curieux, il compt[e] parmi les hellénistes les plus enthousiastes de son temps »[3].

À sa mort, Loys Le Roy laisse une œuvre importante dont les plus fameux ouvrages furent son De Pace et, surtout, son Traité des choses de l’univers qui, dit-on, est plagié par Pascal. Bouleversé par les excès des guerres de religion, cet homme d’ordre a aussi écrit une adresse au pays intitulée Exhortation pour vivre en concorde et jouir de la paix qui a eu quelque retentissement. Il est assurément dommage que cet esprit original, d’une culture extraordinaire, ait totalement disparu de notre mémoire[2].

Loys Le Roy est inhumé à Paris, dans l'église collégiale et paroissiale de Sainte-Opportune [4], le , à côté de son ami François Connan [1].

Œuvres

  • Traduction des Dialogues de Platon.
  • Traduction de Discours de Démosthène.
  • Traduction de Traités d'Aristote.
  • 15 autres traductions du grec et du latin.
  • Considérations sur l'histoire de France et universelle. (1562)
  • De l'origine et excellence de l'art politique. (1567)
  • Projet ou dessein du royaume de France pour en représenter en dix livres l'état entier. (1568)
  • Les Monarchiques. (1570)
  • Traité de la monarchie, Paris, Frédéric Morel, 1570.
  • De l'excellence du gouvernement royal. (1576)
  • De la vicissitude ou variété des choses de l'univers, Paris, Pierre Lhuillier, 1577.
  • Des troubles ou différends advenant entre les hommes pour la diversité des religions, Paris, 1599.

Sources

  • Dictionnaire de biographie ancienne et moderne
  • Pierre Larousse, Dictionnaire encyclopédique du XIXe siècle, Paris, 1876.

Notes et références

  1. 1,0 et 1,1 Abraham Henri Becker, Un humaniste au XVIe siècle : Loys le Roy (Ludovicus regius) de Coutances, Lecène, Oudin et cie, 1896, 409 pages, p. 25 (lire en ligne)
  2. 2,0 2,1 2,2 et 2,3 Jean-François Hamel, sous la direction de René Gautier, Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche, tome 3, Éditions Eurocibles, Marigny, ISBN 2914541171.
  3. André Dupont, Histoire du département de la Manche, tome V, Ocep, 1979.
  4. L'église Sainte-Opportune est une église disparue du 1er arrondissement de Paris. Elle avait donné son nom au 3e quartier de Paris dans ses limites de 1760. Elle est détruite en 1792. Contributeurs de WikiGenWeb, « Église Sainte-Opportune », WikiGenWeb, 22 mars 2016 (voir en ligne) consulté le 17 novembre 2023.

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