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Le Messager de la Manche

De Wikimanche

14 juillet 1855.

Le Messager de la Manche est un ancien journal de la Manche, publié à Saint-Lô de 1852 à 1944.

Il est d'abord bi-hebdomadaire, puis hebdomadaire.

Il publie son premier numéro le 5 janvier 1852 pour faire suite au journal Le Patriote (1848-1851) [1].

Il est imprimé sur plusieurs formats successifs : 45 x 30 cm, puis 52 x 35 cm et 66 x 50 cm [1].

En juillet 1852, le préfet de la Manche demande qu'il agrandisse son format et qu'il paraisse deux fois par semaine au lieu d'une [2].

Il est, sous le Second Empire, « le journal gouvernemental » « ayant contribué à l'élection du Prince Président et à celle de Kergorlay, député, candidat du gouvernement » [2].

En juin 1861, l'inspecteur de la Librairie et de l'imprimerie Gallis écrit dans son rapport sur la presse politique de la Manche que Le Messager (700 abonnés) est « le seul, au point de vue politique, qui ait une sorte d'importance relative, car publié au chef-lieu. Il passe, à tort, pour être l'organe de la préfecture mais pourrait cependant lui servir de moyen de publicité si elle le désirait. » (...) Il n'a jamais eu ni pu avoir une grande importance. Il appartient à M. Delamare, imprimeur, brave et digne homme, dont la bêtise proverbiale rend le concours impossible mais qui faciliterait à l'administration, si elle le désirait, telle rédaction qu'elle voudrait, sans même qu'il s'en doutât. Ce journal, comme celui de Coutances, n'a qu'une utilité : en empêcher un autre, ce qui, peut-être, aurait des dangers. Il se borne à reproduire les articles du Moniteur ou, s'il emprunte quelques articles aux grands journaux de Paris, il rejette avec soin jusqu'à l'apparence de la plus légère hostilité. » [3].

En 1863, le baron Pron, préfet de la Manche, fait venir comme rédacteur E. Bourgogne, de La Savoie, pour combattre la candidature de Léonor-Joseph Havin ; initiative qui se révélera inefficace et le conduira à demander sa mutation [2]. En 1867 et 1868, le préfet fait verser 1 000 F à Fillon, successeur de Bourgogne, avec ce commentaire : « Cette subvention récompensera des services antérieurs et se les assurera pour l'avenir » [4].

En 1873, il a pour imprimeur-propriétaire-gérant Jean Delamare et pour rédacteur A. Pillon [5]. Le Figaro dit que c'est alors une « petite feuille bien posée mais sans consistance politique, administrative, toujours dévouée au gouvernement pourvu qu'il ne soit pas anticlérical » [5].

Du 15 octobre 1904 au 5 juillet 1913, il paraît avec le titre Le Messager de la Manche, Saint-Lô et Coutances [1]. Du 4 janvier 1905 au 27 janvier 1915, son édition du mercredi est remplacée par le Journal de Saint-Lô et du département de la Manche [1].

Il décide de continuer de paraître pendant l'occupation allemande de la Seconde Guerre mondiale, voyant même son tirage passer de 12 500 exemplaires en 1940 à 20 000 en 1944 [6].

Il publie son dernier numéro le 2 juin 1944 [1].

En mai 1946, la chambre civique de Cherbourg acquitte Charles Barbaroux, 75 ans, imprimeur et directeur-propriétaire du Messager, ainsi que Robert Vidieu, un rédacteur, soulevant l'indignation du Réveil de Saint-Lô dans son édition du 24 mai [2].

Consultation

La meilleure collection se trouve à Saint-Lô, aux Archives départementales de la Manche, mais elle est lacunaire.

On trouve également des numéros épars à Paris, à la Bibliothèque nationale (BNF).

Notes et références

  1. 1,0 1,1 1,2 1,3 et 1,4 Françoise Poggioli, Bibliographie de la presse française -50. Manche, Bibliothèque nationale, Paris, 1970.
  2. 2,0 2,1 2,2 et 2,3 Le Didac'doc, n° 56, février 2015.
  3. Jean Quellien et Christophe Mauboussin, L'aventure de la presse écrite en Basse-Normandie (Journaux de 1786 à 1944), CRL Basse-Normandie et Cahiers du temps, 1998.
  4. Paul Leulliot, « Notes sur la presse en Normandie sous le Second Empire et au début de la Troisième République », Annales de Normandie, vol. 13, n° 3, 1963.
  5. 5,0 et 5,1 Documents pour l'histoire de la presse de province dans la seconde moitié du XIXe siècle, CNRS, sd., p. 91.
  6. Michel Boivin, Les Manchois dans la tourmente de la Seconde Guerre mondiale, tome 3, éd. Eurocibles, 2004.

Voir aussi