Le Messager de la Manche
De Wikimanche
Le Messager de la Manche est un ancien journal de la Manche, publié à Saint-Lô de 1852 à 1944.
Il est d'abord bi-hebdomadaire, puis hebdomadaire.
Il publie son premier numéro le 5 janvier 1852 pour faire suite au journal Le Patriote (1848-1851) [1].
Il est imprimé sur plusieurs formats successifs : 45 x 30 cm, puis 52 x 35 cm et 66 x 50 cm [1].
En juillet 1852, le préfet de la Manche demande qu'il agrandisse son format et qu'il paraisse deux fois par semaine au lieu d'une [2].
Il est, sous le Second Empire, « le journal gouvernemental » « ayant contribué à l'élection du Prince Président et à celle de Kergorlay, député, candidat du gouvernement » [2].
En juin 1861, l'inspecteur de la Librairie et de l'imprimerie Gallis écrit dans son rapport sur la presse politique de la Manche que Le Messager (700 abonnés) est « le seul, au point de vue politique, qui ait une sorte d'importance relative, car publié au chef-lieu. Il passe, à tort, pour être l'organe de la préfecture mais pourrait cependant lui servir de moyen de publicité si elle le désirait. » (...) Il n'a jamais eu ni pu avoir une grande importance. Il appartient à M. Delamare, imprimeur, brave et digne homme, dont la bêtise proverbiale rend le concours impossible mais qui faciliterait à l'administration, si elle le désirait, telle rédaction qu'elle voudrait, sans même qu'il s'en doutât. Ce journal, comme celui de Coutances, n'a qu'une utilité : en empêcher un autre, ce qui, peut-être, aurait des dangers. Il se borne à reproduire les articles du Moniteur ou, s'il emprunte quelques articles aux grands journaux de Paris, il rejette avec soin jusqu'à l'apparence de la plus légère hostilité. » [3].
En 1863, le baron Pron, préfet de la Manche, fait venir comme rédacteur E. Bourgogne, de La Savoie, pour combattre la candidature de Léonor-Joseph Havin ; initiative qui se révélera inefficace et le conduira à demander sa mutation [2]. En 1867 et 1868, le préfet fait verser 1 000 F à Fillon, successeur de Bourgogne, avec ce commentaire : « Cette subvention récompensera des services antérieurs et se les assurera pour l'avenir » [4].
En 1873, il a pour imprimeur-propriétaire-gérant Jean Delamare et pour rédacteur A. Pillon [5]. Le Figaro dit que c'est alors une « petite feuille bien posée mais sans consistance politique, administrative, toujours dévouée au gouvernement pourvu qu'il ne soit pas anticlérical » [5].
Du 15 octobre 1904 au 5 juillet 1913, il paraît avec le titre Le Messager de la Manche, Saint-Lô et Coutances [1]. Du 4 janvier 1905 au 27 janvier 1915, son édition du mercredi est remplacée par le Journal de Saint-Lô et du département de la Manche [1].
Il décide de continuer de paraître pendant l'occupation allemande de la Seconde Guerre mondiale, voyant même son tirage passer de 12 500 exemplaires en 1940 à 20 000 en 1944 [6].
Il publie son dernier numéro le 2 juin 1944 [1].
En mai 1946, la chambre civique de Cherbourg acquitte Charles Barbaroux, 75 ans, imprimeur et directeur-propriétaire du Messager, ainsi que Robert Vidieu, un rédacteur, soulevant l'indignation du Réveil de Saint-Lô dans son édition du 24 mai [2].
Consultation
La meilleure collection se trouve à Saint-Lô, aux Archives départementales de la Manche, mais elle est lacunaire.
On trouve également des numéros épars à Paris, à la Bibliothèque nationale (BNF).
Notes et références
- ↑ 1,0 1,1 1,2 1,3 et 1,4 Françoise Poggioli, Bibliographie de la presse française -50. Manche, Bibliothèque nationale, Paris, 1970.
- ↑ 2,0 2,1 2,2 et 2,3 Le Didac'doc, n° 56, février 2015.
- ↑ Jean Quellien et Christophe Mauboussin, L'aventure de la presse écrite en Basse-Normandie (Journaux de 1786 à 1944), CRL Basse-Normandie et Cahiers du temps, 1998.
- ↑ Paul Leulliot, « Notes sur la presse en Normandie sous le Second Empire et au début de la Troisième République », Annales de Normandie, vol. 13, n° 3, 1963.
- ↑ 5,0 et 5,1 Documents pour l'histoire de la presse de province dans la seconde moitié du XIXe siècle, CNRS, sd., p. 91.
- ↑ Michel Boivin, Les Manchois dans la tourmente de la Seconde Guerre mondiale, tome 3, éd. Eurocibles, 2004.