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Le Clos de la Motte (Omonville-la-Rogue)

De Wikimanche

Le Clos de la Motte serait une motte castrale du Cotentin, située dans la commune d'Omonville-la-Rogue dominant le fort d'Omonville-Bas.

Ne pas confondre avec La Motte (Omonville-la-Rogue)

Le fort de Light-Heu, Lait-Heu ou Led-Heu

C’est dans le journal de Gilles de Gouberville (1521-1578) qu’on trouve la référence la plus ancienne à un fort pour la fosse d’Omonville. Cependant les dimensions et la localisation exactes n’y sont pas précisées. De la même manière, un grand nombre de documents mentionnent le fort de la fosse d’Omonville sans apporter ces précisions[1].

Sur un « Plan de la fosse d'Aumonville » daté de 1694 [2] on voit bien deux cercles concentriques marqué d'une seule lettre "G" à peu près à l'endroit décrit plus loin, et la mention d'un « ancien fort razé ». Mais l'aspect parfaitement circulaire fait douter qu'on ait là, la représentation d'une motte.

Un autre plan, cette fois de la Fosse d'Omonville, édité entre 1700 et 1720 [3], montre une structure circulaire nettement plus à l'ouest, qui porte comme dénomination « retranchement ». Mais cette fois on est très loin de la description citée.

L'endroit est ainsi décrit en 1839 dans le Nouveau guide du voyageur à Cherbourg :

« Il reste dans cette commune des débris d'anciennes fortifications et des noms d'origine anglaise qui indiquent son importance, lorsque les Anglais étaient maîtres du pays. Sur la hauteur appelée Light-Heu, on voit encore les restes d'un fort, où probablement était un phare, sans doute celui dont le maréchal de Matignon parlait en 1562. Il lui parut très-ancien, mais il était si ruiné qu'il l'abandonna. On ne le croit cependant pas antérieur à l'expulsion des Anglais en 1450. Sur une autre hauteur appelée le Hutch-Heu, on remarque les restes d'une fortification circulaire de 21 toises de diamètre. L'entrée est à l'est ; au nord-ouest, il y avait un petit ouvrage avancé, demi-circulaire. Entre l'ancien fort et l'église on voit les restes d'un bâtiment de 21 toises 3 pieds de largeur ; il est partagé en cinq parties égales. C'était peut-être un lazaret. Une fontaine voisine s'appelle encore aujourd'hui fontaine de la Maladrerie. Les habitants m'ont raconté que ce lieu était autrefois l'emplacement d'un village très-peuplé, mais qu'il survint une épidémie qui n'y laissa pas un seul habitant. » [4].

En 1982, Florence Delacampagne [5] décrit ainsi le lieu :

« Au sommet de la falaise dominant le fort d'Omonville, à l'est de la Commune, on trouve un champ appelé le clos de la motte. La partie [à l'] est de ce champ est occupée par une forte butte de terre de forme grossièrement circulaire au sommet paraissant très plat. […] Cependant cette butte n'est pas très éloignée du lieu-dit Lait-Heu. Il se peut donc qu'il s'agisse d'une défense avancée du port d'Omonville d'une époque plus ancienne »

Malheureusement les cartes et les cadastres, anciens ou contemporains, ne connaissent pas de « clos de la motte » à Omonville, et rien sur les photographies aérienne ne laisse deviner un tel ouvrage.

Une étude due à Gérard Vilgrain-Bazin et Sébastien Houillier datée de 2012 [6] révèle la complexité du site. S'ils y relèvent bien une coupe typique d'une motte, avec fossé et talus, on y constate une perpétuelle transformation du site depuis un hypothétique « avant 1400 » jusqu'au XVIIIe siècle. L'étude ne permet pas de mieux situer la motte.

Situation

Sont repérés le fort (nord est) et le lieu-dit Lait-Heu (Led-Heu, sud-ouest).

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Liens internes

Notes et références

  1. Site de la mairie d'Omonville-la-Rogue (lire en ligne).
  2. Benjamin de Combes, «  Plan de la fosse d'Aumonville» (voir en ligne).
  3. Nicolas Magin, « Plan de la fosse d'Omonville » (voir en ligne).
  4. Jean Fleury et Hippolyte Vallée, Nouveau guide du voyageur à Cherbourg, Imprimerie de Noblet, Cherbourg, 1839, 2e partie, pp. 44-45. (lire en ligne)
  5. Florence Delacampagne, « Seigneurs, fiefs et mottes du Cotentin (Xe-XIIe siècles). Étude historique et topographique », Archéologie médiévale, tome 12, 1982. pp. 195-207 (lire en ligne).
  6. Le fort de Led-Heu Omonville-la-Rogue Gérard Vilgrain-Bazin et Sébastien Houillier (Lire en ligne).