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Lancement du Friedland

De Wikimanche

Le Lancement du Friedland est un tableau exposé au musée Thomas-Henry de Cherbourg-en-Cotentin. Il est peint par Antoine Chazal en 1840.

L'auteur

Antoine Chazal est né à Paris le 8 novembre 1793 et mort le 12 août 1854.

L'œuvre

L'œuvre d'Antoine Chazal.

Cette huile sur toile, de 98 cm sur 1,63 mètre, représente la mise à l'eau du vaisseau le Friedland, le 4 avril 1840, dans les bassins de l'arsenal de Cherbourg[1].

Peinte en 1840 comme l'atteste la signature et la date en bas à gauche du tableau, elle est présentée au Salon à partir du 15 mars 1842. L'œuvre est ainsi décrite « Le 4 avril 1840, à six heures et demie du matin, par un temps nébuleux, une brise froide agitant la plus haute marée, il se passait dans le port militaire de Cherbourg un de ces rares et majestueux événements où se révèle la puissance du génie de l'homme. On lançait à la mer le vaisseau Le Friedland de 120 canons, aux accourue pour assister à cette imposante cérémonie ». En effet, le tonnage de ce vaisseau et la durée de sa construction a fait de son lancement un événement important pour la marine française, expliquant peut-être que Chazal soit sorti des ses sujets de prédilections (compositions florales, portraits...) pour peindre un événement historique dont il a été témoin oculaire[1].

L'artiste a représenté la poupe du navire sortir à la droite du tableau du bassin de construction, devant une foule massivement alignée le long des quais. Les femmes ont sorti les habits et coiffes élégants, les ouvriers de l'arsenal, en costume bleu et ceinture rouge, sont perchés sur la grue, et une vendeuse ambulante profite de l'attroupement pour faire commerce[1].

Dans sa revue satirique Les Guêpes, le journaliste Alphonse Karr écrit : « Ce qu'il y a de plus remarquable dans ce tableau, c'est une sorte de dressoir où sont figurées les autorités de Cherbourg, et qui ressemble, à s'y méprendre, à l'un des côtés de la boutique d'un pharmacien avec les fioles de diverses couleurs qui y sont rangées sur des tablettes. Quelques-unes des fleurs de M. Chazal, dans le tableau qui est près du portrait de la reine, dans le salon carré, valent mieux que son tableau du Friedland ; cependant je ne les aime guère »[2]. Le critique de l’Artiste préfère ne rien dire du tableau de Chazal « car [il] ne pourr[ait]] en parler que pour lui conseiller de renoncer à ce genre et de se consacrer exclusivement à peindre des fleurs » alors que le peintre Anatole Dauvergne y voit une « mirobolante et trop bouffonne cérémonie ». En revanche, le journaliste Samuel-Henry Berthoud, ami de Chazal, décrit « le soleil [qui] tombe d'aplomb sur la plage : il dore de sa splendide lumière le sable, la foule, le vaisseau, et jette partout des ombres vigoureuses d'un aspect fort original », alors que le Journal des beaux-arts et de la littérature consacre deux articles élogieux à cette toile : « Le vaisseau Le Friedland, de cent-vingt canons, lancé à la mer le 4 avril 1840, à Cherbourg, aux acclamations de la population de la ville et des environs, est le beau spectacle qu'a représenté M. Chazal, qui, témoin oculaire, l'a retracé avec la plus grande fidélité, avec le talent qu'il montre toujours dans ses tableaux. Le vaisseau est techniquement reproduit, le site est exact ; des figures nombreuses et variées, exécutées avec adresse, se dessinent pittoresquement, et animent cette scène intéressante, si bien saisie par M. Chazal »[1].

Le ministère de l'Intérieur achète la toile en 1842 pour mille-huit-cents francs et le remet au musée Thomas-Henry. Par arrêté ministériel du 13 juillet 2009 le tableau devient officiellement propriété de la Ville de Cherbourg-Octeville[1].

Notes et références

  1. 1,0 1,1 1,2 1,3 et 1,4 Philippe Nusbaumer, Antoine Chazal, 1793-1854 : Vie et œuvre, 2013, p. 179-182. ISBN 9782951186026.
  2. Les Guêpes, avril 1842.