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Laiterie coopérative de Benoîtville

De Wikimanche

Vue ancienne.

La Laiterie coopérative de Benoîtville est une ancienne entreprise de la Manche située à Benoîtville.

Histoire

La création de coopératives laitières dans le département de la Manche provient de plusieurs facteurs : mauvaises ventes du beurre normand sur les marchés parisiens et londoniens à cause d'un problème de qualité et la concurrence accrue des beurres danois et charentais. Pour Émile Damecour, président du Syndicat des agriculteurs de la Manche, la solution réside dans une harmonisation de la production afin d'augmenter la qualité. Après plusieurs voyages et rapports, Charles Milcent regroupe autour de lui une cinquantaine de cultivateurs pour créer la première coopérative de la Manche, à Benoistville.

Les débuts sont compliqués à cause de la méfiance instinctive et compréhensible des paysans s'attachant à une entreprise grosse d'inconnus. Il est difficile de demander les avances indispensables à la construction et l'installation, 70 000 francs sont nécessaires. Quelques fondateurs avancent la somme, compliquant par la suite la comptabilité avec les systèmes de retenues. La laiterie commence à fonctionner le 9 octobre 1905. Elle est construite à l'emplacement d'un vieux moulin (transformé selon les plans de Surgères). Les premiers employés de la laiterie sont un directeur, un contrôleur, deux beurriers et un mécanicien.

Les statuts de la coopérative servent de modèle aux coopératives créées après (Gréville-Hague, Sottevast, Tocqueville, Périers, Chef-du-Pont, Saint-Malo-de-la-Lande, Ducey, Tribehou).

Rapidement, la coopérative collecte 2,3 millions de litres dès sa première année d’existence et 4,9 millions de litres au bout de quatre ans. Dans le même temps, le nombre de sociétaires passe de 126 en 1904 à 585 en 1909.

En 1913, elle collecte 4,43 millions de litres de lait, qui produisent 157 976 kg de beurre et 117 955 l de crème [1]. Les ventes rapportent 626 814 F, qui permettent de distribuer 516 214 F aux sociétaires [1]. La laiterie regroupe alors 700 fermiers, qui possèdent 2 000 vaches [1].

En 1919, la coopérative est fortement endettée, plusieurs coopérateurs l’ont quittée ou ne sont pas revenus de la guerre, et Henri de Beaudrap (président après 1913) mélange ses deniers personnels à ceux de la coopérative entraînant parfois des retards dans les payes. Pour remédier à cette situation, le nouveau conseil d’administration, présidé par Letablier, décide de faire appel à Marcel Grillard.

Après-guerre, en 1947, la coopérative collecte toujours la même quantité de lait (4,5 millions de litres).

Après avoir réussi à écarter Marcel Grillard de l’administration de la laiterie de Benoistville en 1949, René Thiébot décide de moderniser l’usine et de l’agrandir en même temps. Les travaux s’achevent en 1954 avec la création d’un étage. L'inauguration a lieu le 4 septembre [2]. Les adhérents s’associent avec d’autres coopératives du Cotentin pour créer l’union départementale des coopératives de la Manche et du Calvados, plus connue ensuite sous le nom d’union des coopératives agricoles laitières de la Manche (Ucalma). Le but de cette union est de traiter les excédents de lait écrémé des différentes coopératives afin de mieux rémunérer le lait.

En 1957, 800 producteurs fournissent le lait collecté par 19 véhicules dans 19 communes : Les Pieux, Grosville, Le Rozel, Saint-Germain-le-Gaillard, Pierreville, Surtainville, Le Vrétot, Quettetot, Sénoville, Héauville, Teurthéville, Helleville, Siouville, Saint-Christophe-du-Foc, Sotteville, Bricqueboscq, Benoîtville, Théauville et Flamanville [2].

En 1966, la coopérative décide de fusionner dans l'Ucalma avec les coopératives de Saint-Martin-le-Gréard et Gréville-Hague.

Situation

Elle est bâtie en bordure de la Diélette.

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Notes et références

  1. 1,0 1,1 et 1,2 « Benoistville : les comptes de la laiterie », Cherbourg-Éclair, 10 décembre 1913.
  2. 2,0 et 2,1 « À Benoistville, un ancien moulin devenu laiterie moderne fabrique “le bon beurre de Normandie” », Ouest-France, 29 novembre 1957.

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