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La Motte de Vrasville

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Motte castrale de Vrasville - Cadastre napoléonien
Motte castrale de Vrasville - Photo aérienne

La Motte de Vrasville est une motte castrale subsistante du Cotentin, située dans l'ancienne commune de Vrasville, aujourd'hui Vicq-sur-Mer.

Attestations écrites

En 1824, Charles Duhérissier de Gerville [1] décrit le lieu ainsi :

« J'ai remarqué tout près de l'église l'emplacement d'une ancienne forteresse qui ne semble se rattacher à aucun nom, ni à aucun souvenir historique, ni à aucune tradition du pays ; j'y ai remarqué au nord de l'église une motte ou tertre factice ayant à peu près la forme d'un cône évasé, dont le sommet applati a environ 150 pieds de diamètre [2]. En examinant le fossé qui l'entoure, on voit facilement que la terre ôtée pour former son excavation a servi en grande partie à faire le tertre dont je viens de parler. Sur son sommet on voyait naguère l'emplacement d'un puits. Ce tertre est connu dans le canton sous le nom de motte de Vrasville. […] Encore plus près de l'église de Vrasville, j'ai remarqué l'emplacement d'un autre retranchement. Celui-ci forme une ligne droite, et faisait sans doute partie du castel auquel il est contigu. Il s'appelle également la motte de Vrasville. Je n'ai trouvé que très peu de traces de maçonnerie sur ces deux retranchements ; mais il existait autrefois des bâtiments dont les pierres ont servi à construire les maisons voisines. »

En 1879, on trouve des compléments [3] :

« Dans un champ nommé le Clos à bœufs, on a découvert, en 1823, plusieurs pièces mérovingiennes en or et en argent. Vers le même temps, en nivelant un tertre, près de l'église, on mit à jour un petit caveau tumulaire en maçonnerie du XIIIe siècle »

Et plus loin dans le même ouvrage [4] :

« J'ai signalé le monument trouvé à Vrasville, un grand tertre, une motte où l'on a découvert une sépulture sur laquelle les antiquaires ne sont pas d'accord […] »

On peut s'inquiéter de quelle hauteur la motte a été arrasée. L'archéologie destructive selon les méthodes de l'INRAP, n'était pas vraiment mise au point. Notons toutefois qu'on y trouve de la maçonnerie.

En 1982 Florence Delacampagne [5] ajoute :

« […] la feuille cadastrale du XIXe [6] siècle montre très précisément, par la forme des parcelles, l'emplacement des fossés et l'étendue de la basse-cour. L'église semble pouvoir s'inscrire dans ce périmètre. »

Description

Elle se situe dans un terrain privé à quatre-vingts mètres au nord-est de l'église Saint-Sébastien. À peu près circulaire, elle a un diamètre d'un peu moins de cinquante mètres à sa base, pour peut-être une vingtaine de mètres au sommet.

Le cadastre napoléonien de 1810 [6] montre clairement des développements concentriques autour de la motte (la parcelle n°126), qui correspondent très certainement à l'étendue de la basse-cour [5].

La motte en 2022

Le cadastre a peu évolué depuis 1810 : on y retrouve bien la motte et les fossés [7].

La motte est clairement visible, haute de trois à quatre mètres. Le tracé des fossés comblés est lisible : les chevaux y piétinent. Le propriétaire du terrain a récemment dégagé un accès au sommet et y a trouvé le puits encore existant, et pourtant réputé introuvable en 1824 [8].

Joseph Lemasle, maire délégué de Vrasville de 1989 à 2008, témoigne de fouilles archéologiques effectuées au début des années 1960, fouilles qui sont probablement à l'origine du mémoire cité ci-dessous.

Situation

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Bibliographie

  • Pierre Bihel, La Motte de Vrasville (étude archéologique), mémoire pour l'obtention d'une maîtrise d'histoire, Faculté des lettres et sciences humaines de Caen, 1970.

Notes et références

  1. Charles Duhérissier de Gerville, « Mémoire sur les anciens châteaux de la Manche », Mémoires de la Société des antiquaires de Normandie p. 217 (lire en ligne).
  2. 150 pieds, soit environ 50 mètres au sommet, ce qui paraît un peu excessif.
  3. Émile Lechanteur de Pontaumont, Les Olim de l'arrondissement de Cherbourg, Mémoires de la Société nationale académique de Cherbourg, p.87 (lire en ligne).
  4. Ibid., p.432 (lire en ligne).
  5. 5,0 et 5,1 Florence Delacampagne, « Seigneurs, fiefs et mottes du Cotentin (Xe-XIIe siècles). Étude historique et topographique », Archéologie médiévale, tome 12, 1982, p. 196 (lire en ligne).
  6. 6,0 et 6,1 Cadastre napoléonien (lire en ligne).
  7. Cadastre contemporain (lire en ligne).
  8. Interviews sur place en août 2022.

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