La Manche après l'attentat contre Charlie Hebdo (2015)
De Wikimanche
L'attentat contre Charlie Hebdo, qui fait 12 morts le 7 janvier 2015 à Paris, soulève une vague d'indignation dans la Manche, comme dans l'ensemble de la France.
Contexte
Le 7 janvier 2015, deux individus armés de fusils d'assaut attaquent le siège de l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo à Paris, 10, rue Nicolas-Appert (XIe arrondissement) [1]. Douze personnes sont tuées, onze dans les locaux du journal et un policier à l'extérieur. Les dessinateurs Cabu, Charb, Honoré, Tignous et Wolinski figurent parmi les victimes, ainsi que l'économiste Bernard Maris. Les auteurs, les frères Chérif et Saïd Kouachi, sont tués par la gendarmerie deux jours plus tard, le 9 janvier, à Dammartin-en-Goële (Seine-et-Marne).
Le 8 janvier, dans une action supposée coordonnée avec la précédente, une policière municipale est tuée en pleine rue à Montrouge (Hauts-de-Seine). Le 9 janvier, l'auteur, Amedy Coulibaly, prend en otage seize personnes dans une supérette casher, à la porte de Vincennes à Paris (XXe) [2]. Il tue quatre personnes et trouve lui-même la mort lors de l'assaut donné par la police [2].
Le slogan « Je suis Charlie » est repris partout.
Mercredi 7 janvier
Plusieurs manifestations sont organisées « le plus souvent à la hâte », qui rassemblent « plus d'un millier de Manchois » [3].
À Cherbourg-Octeville, « plus de 500 personnes » se regroupent à l'initiative de l'association « Journalistes en Cotentin » [3].
À Saint-Lô, 500 personnes manifestent [3].
À Coutances, 450 personnes se réunissent à 19 h place Saint-Nicolas [3]. Des élus, des journalistes, prennent la parole avant qu'une minute de silence ne soit observée [3]. À la marie, le drapeau tricolore est mis en berne [3].
D'autres manifestations ont lieu à Granville (400), à Avranches (150) et à Valognes (100) [3].
Une minute de silence est observée à Bion lors de la cérémonie des vœux municipaux [4].
Plusieurs personnalités politiques expriment leur indignation. Jean-François Le Grand (divers droite)], président du Conseil général de la Manche, condamne un acte « horrible et abominable », qui porte atteinte « à la liberté de la presse, au droit à l'information et à la transparence, à la liberté d'expression, aux valeurs démocratiques de notre pays, mais aussi et surtout à la dignité humaine » [3]. Les députés Philippe Gosselin (UMP), Guénhaël Huet (UMP) et Stéphane Travert (PS), et le sénateur Philippe Bas (UMP), réagissent également, ainsi que Benoît Arrivé (PS), président de la Communauté urbaine de Cherbourg [3]. La CGT de la Manche et Force Ouvrière 50 sont à l'unisson [3].
Jeudi 8 janvier
La journée de deuil national est marquée par de nouveaux rassemblements, qui touchent cette fois un très grand nombre de communes, ainsi que des administrations et des entreprises [5]. La préfecture fait renforcer la sécurité aux abords des sites nucléaires, des médias et des zones accueillant du public [6].
À Saint-Lô, « plus de 1 500 personnes », dont de nombreux lycéens, se réunissent place du général-de-Gaulle pour rendre hommage aux victimes de l'attentat [7]. La sirène de la ville retentit à midi, tandis que les cloches des églises Sainte-Croix et Notre-Dame sonnent le glas [7]. 150 personnes manifestent devant la préfecture, « dans le vent et sous une pluie battante » [5]. La préfète Danièle Polvé-Montmasson assiste à cette cérémonie, puis à une autre au commissariat de Saint-Lô [8]. Elle s'y insurge de voir atteint « le principe fondamental de notre démocratie » [5]. Au Conseil général, 300 employés observent une minute de silence avec le président Jean-François Le Grand [5]. Deux grandes banderoles « Nous sommes Charlie » sont accrochées aux grilles d'entrée [9].
À Cherbourg-Octeville et dans toute l'agglomération, des minutes de silence sont observées [5]. À la même heure, une cérémonie de recueillement a lieu à l'hôtel de police, qui réunit une centaine de fonctionnaires, en présence de Jacques Troncy, sous-préfet, Éric Bouillard, procureur de la République, et Guillaume Ryckewaert, commissaire central [5]. Le soir, un nouveau rassemblement devant l'hôtel-de-ville réunit 400 personnes [5]. Le drapeau de la mairie est mis en berne pour trois jours [10].
À Avranches, les lycées Émile-Littré et Notre-Dame-de-la-Providence organisent des minutes de silence [5]. Leurs élèves rejoignent ensuite la place de la Mairie, où ils retrouvent » des agents du centre des impôts et d'autres administrations », ainsi que des élus et de simples citoyens. « Entre 1 500 et 2 000 personnes » y affirment “Je suis Charlie” » [5].
À Granville, les élèves des lycée André-Malraux et Julliot-de-La-Morandière manifestent leur soutien [11]
À Mortain, une centaine de personnes se rassemblent pour une minute de silence [12].
À Saint-Clair-sur-l'Elle, les élèves et les enseignants du collège observent un moment de recueillement [4]. À Saint-Cyr-du-Bailleul, la cérémonie des vœux municipaux débute par une minute de silence [13].
Les principaux partis politiques publient des communiqués de solidarité [14]. Mgr Laurent Le Boulc'h, évêque de Coutances et d'Avranches, dit son « incompréhension totale » devant « ce désir fou de tuer des frères humains, de combattre la liberté de la presse et la démocratie » et appelle à servir « la paix et la réconciliation » [14].
Vendredi 9 janvier
À Saint-Lô, le soir, une banderole « Je suis Charlie », de 5,50 m sur 4,50 m, œuvre de l'entreprise Enseignes François, est apposée sur les remparts par les services techniques municipaux [15].
À Coutances, les 480 élèves du collège Jacques-Prévert se retrouvent dans le hall sous les cris de « Nous sommes Charlie » [16]. Des minutes de silence sont suivies dans cet établissement et au lycée Jean-Paul-II [16].
Samedi 10 janvier
Des marches ont lieu à Gouville-sur-Mer (400 personnes) et Quettehou (300) [17]. À Isigny-le-Buat, une centaine de personnes manifestent et écoutent les guitaristes de l'association Lamidoré chanter une composition écrite par Matchet « Charlie, entends-tu tous ces cris des amis dans la peine », sur l'air du « Chant des partisans » [18]. À Denneville, une minute de silence est observée lors de la cérémonie des vœux municipaux [19]. À Cerisy-la-Salle, la population et les élus, aux cotés de la sous-préfète Florence Ghilbert-Bézard, rendent hommage aux victime en se rassemblant devant le monument aux morts [20].
Dimanche 11 janvier
Le département de la Manche s'associe aux manifestations organisées dans tout le pays. Des « marches républicaines » ont lieu, rassemblant des foules rarement vues depuis la Libération. À Cherbourg-Octeville, 25 000 personnes défilent derrière des banderoles « Je suis Charlie ». À Saint-Lô et à Coutances, on compte 10 000 manifestants, 7 500 à Granville, 6 500 à Avranches, 2 000 à Saint-Hilaire-du-Harcouët. La mobilisation est partout, même dans les communes plus petites. Saint-Pair-sur-Mer rassemble 1 000 personnes, Carentan 700, Sainte-Mère-Église et Saint-Pierre-Église 500, Montebourg 400. Même Pirou et Les Chambres (50) sont de la partie... [17]
Des registres seront ouverts dans les mairies de Cherbourg-Octeville, Équeurdreville-Hainneville, Tourlaville, Querqueville... De nombreux messages de sympathie y sont écrits.
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25 000 manifestants à Cherbourg.
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10 000 à Saint-Lô.
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« Liberté chérie ».
Lundi 12 janvier
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Ouest-France
12 janvier -
La Presse de la Manche
12 janvier -
La Gazette de la Manche
14 janvier -
Côté Manche
14 janvier -
La Manche Libre
17 janvier
Mardi 13 janvier
Des cérémonies ont lieu à 11 h dans tous les commissariats de la Manche, et notamment à Saint-Lô, en hommage aux trois policiers morts en service mercredi et jeudi derniers [21].
Conséquences
Les municipalités de Granville et de Saint-Lô équipent leur police de gilets pare-balles après requête du personnel de terrain[22].
Notes et références
- ↑ « Carnage contre la liberté », La Presse de la Manche, 8 janvier 2015 ; « Un crime contre la liberté », Ouest-France, 8 janvier 2015 ; « Nous sommes tous Charlie », Libération, 8 janvier 2015.
- ↑ 2,0 et 2,1 « Fin de traque sanglante », La Presse de la Manche, 10 janvier 2015 ; « Tragique dénouement », Ouest-France, 10 janvier 2015.
- ↑ 3,0 3,1 3,2 3,3 3,4 3,5 3,6 3,7 3,8 et 3,9 Christian Lerosier, « Charlie Hebdo : la Manche affiche son émotion », Ouest-France, 8 janvier 2015.
- ↑ 4,0 et 4,1 Ouest-France, 12 janvier 2015.
- ↑ 5,0 5,1 5,2 5,3 5,4 5,5 5,6 5,7 et 5,8 « Une mobilisation exceptionnelle », Ouest-France, 9 janvier 2015.
- ↑ « Hommage et sécurité renforcée dans la Manche », ouest-france.fr, 8 janvier 2015.
- ↑ 7,0 et 7,1 Basile Caillaud, « Voir tant de monde, ça réchauffe les cœurs », Ouest-France, 9 janvier 2015.
- ↑ « Charlie Hebdo : hommage à la préfecture et au commissariat », lamanchelibre.fr, 8 janvier 2015.
- ↑ « La Manche affiche sa solidarité », tendanceouest.fr, 8 janvier 2015.
- ↑ « Rassemblement à Cherbourg », ouestfrance.fr, 8 janvier 2005.
- ↑ « Charlie Hebdo : des réactions, des actions », Ouest-France, 10 janvier 2015.
- ↑ « Hommage national aux victimes de l'attentat », Ouest-France, 10 janvier 2015.
- ↑ Ouest-France, 13 janvier 2015.
- ↑ 14,0 et 14,1 « Politiques, syndicats, évêque : des appels au rassemblement », Ouest-France, 9 janvier 2015.
- ↑ « Liberté, j'écris ton nom », Dimanche Ouest-France, 11 janvier 2015.
- ↑ 16,0 et 16,1 Ouest-France, 10 janvier 2015.
- ↑ 17,0 et 17,1 Christian Lerosier, « Plus de 65 000 personnes dans la Manche », Ouest-France, 12 janvier 2015.
- ↑ « Hommage aux victimes du drame de Charle Hebdo », Ouest-France, 12 janvier 2015.
- ↑ « Vœux : une minute de silence pour les victimes de Charlie Hebdo », Ouest-France, 12 janvier 2015.
- ↑ « Charlie Hebdo : hommage aux victimes », Ouest-France, 14 janvier 2015.
- ↑ « L'hommage des policiers manchois à leurs victimes », Ouest-France, 14 janvier 2015.
- ↑ Ouest-France, 2 décembre 2015.