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La Légende de la bavolette

De Wikimanche

Granvillaise coiffée de la bavolette

La légende de la bavolette est une chanson évoquant une coiffe portée à Granville autrefois.

Les paroles sont de Victor Chesnais.

Texte

La légende de la bavolette
Refrain
Si vous voulez rester charmantes
Gardez longtemps, gardez toujours
Vos bavolettes et vos mantes,
En l'éclat de vos frais atours.


Un beau jour voulant à la terre
Faire un présent digne de lui
Le bon Dieu créa, doux mystère,
La Granvillaise d'aujourd' hui
Devant tant de beauté, le diable
Fut envieux du genre humain
Et dans sa malice effroyable
Il fit celle du lendemain.
(au refrain)
La première était si jolie,
Dans ses brillants et frais atours
Que certes, elle eut pu faire envie
À Vévus, mère des amours ;
Sur son front blanc comme l'ivoire
Voltigeait sa coiffe de lin,
Et l'ombre de sa cape noire
Semblait cacher un doux lutin.
(au refrain)
Autour de sa coquette hanche,
Comme un serpent qui l'enlaçait,
S'enroulait une écharpe blanche
Que le doux zéphyr caressait ;
Dans ce temps telle fut sa grâce,
Qu'on la renommait en tous lieux ;
Et, rien que pour suivre sa trace,
Les saints eussent quitté les cieux.
(au refrain)
Mais cela n'était pas l'affaire
Du diable, qui rôdait autour ;
Il prétendit, dans sa colère,
Lui faire un présent à son tour.
Il vint à Paris faire emplette
D'un bonnet qu'on trouve partout ;
Et le lui mettant sur la tête
Y fit germer le mauvais goût.
(au refrain)
Alors, adieu l'écharpe blanche !
Adieu la grâce ! Adieu l'orgueil !
Le capot qui cambrait sa hanche
Ne servit plus qu'aux jours de deuil.
Vous jugerez s'il fut à son aise
Le diable, en remportant le prix :
Il faisait de la Granvillaise
une grisette de Paris.
(au refrain)
Remportera-t-il la victoire,
Chères mignonnes de seize ans ?
Laisserez-vous la mante noire,
Si noble dans ses plis pesants ?
Jetterez-vous la bavolette
Qui couronne vos noirs cheveux ?
Et mépriserez-vous, coquettes.
Ce qu'ont tant aimé nos aïeux ?
Non ! n'est-ce pas, ô mes charmantes,
Vous garderez longtemps, toujours,
Vos bavolettes et vos mantes...
Vous le devez bien aux amours !