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Légende du curé de Rideauville

De Wikimanche

La légende du curé de Rideauville est une légende de la Manche.

Plusieurs versions de cette légende circulent, il semble que les principaux points communs sont :

  • les événements racontés se passent pendant la terreur révolutionnaire
  • le personnage principal est prénommé Jean-Pierre

Version du Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche

Au moment de la Révolution, l’abbé Maillard ou Roupsard [1], vicaire de Rideauville, paroisse rattachée à Saint-Vaast-la-Hougue en 1793, décide d’abord de rester caché au manoir de Dur-Écu, dont il est le chapelain et où il est assisté dans son ministère par un jeune homme, Jean-Pierre Denis [2]. Mais, sur le point d’être arrêté, il doit s’enfuir à Jersey, après avoir fait promettre à Jean-Pierre de s’occuper de l’église et du cimetière [2]. Malheureusement, le jeune homme, de caractère faible, est entraîné par les pires exemples et finit par oublier sa promesse [2].

Plusieurs mois s’écoulent, durant lesquels le remords dévore Jean-Pierre. Un soir de novembre, passant près du cimetière, il croit apercevoir une ombre et entend la voix familière de l’abbé lui donner l’ordre de se rendre à minuit dans l’église [2]. Malgré ses craintes, encouragé par sa femme, il s’y rend à l’heure fixée. Il trouve le sanctuaire éclairé. Un prêtre est à l’autel, en chasuble, la tête encapuchonnée. Troublé, Jean-Pierre s’approche, s’agenouille et répond la messe comme autrefois [2]. Mais, au moment de l’élévation quand le prêtre se retourne, c'est avec effroi qu’il aperçoit la face d’un squelette ! Il ressent une telle épouvante qu’il s’enfuit.

Le lendemain, on retrouve le pauvre Jean-Pierre au bord d’un chemin, évanoui. On le ramène chez lui, où il conte son aventure. On le croit devenu fou. Mais, juste à ce moment, un pêcheur survient, qui annonce : « Savez vous que l’abbé Maillard vient de mourir à Jersey ? ». Jean-Pierre ne s’en remet pas et meurt quelques jours après.

Version de Gabriel Vanel

Gabriel Vanel, (ou Van El selon Wikipédia), historien local, écrivain, folkloriste, artiste et collectionneur, déclare avoir recueilli le récit sur place, raconté par un ancien.

Il l'écrit dans un mémoire de l'Académie nationale des sciences, arts et belles-lettres, publié à Caen en 1911 [3], on relève les différences suivantes :

  • Jean-Pierre n'a pas de nom de famille. D'abord sacristain, il se range bientôt du côté de la révolution en étant au conseil municipal.
  • Le curé n'est pas nommé du tout. Il est remplacé par un prêtre révolutionnaire, qui se marie.
  • Jean-Pierre meurt un an après les événements.
  • etc.

Cette version est reprise ensuite par René Le Tenneur puis par Claude Pithois.

Article connexe

Notes et références

  1. Suivant les versions. On trouve effectivement dans le registre paroissial de Rideauville en 1788 une signature « Y. Maillard p[rê]tre » (lire en ligne).
  2. 2,0 2,1 2,2 2,3 et 2,4 Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche, tome 4, sous la direction de René Gautier.
  3. Mémoires de l'Académie nationale des sciences, arts et belles-lettres, Caen, 1911 (lire en ligne).