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Joachim Lepelletier

De Wikimanche

Joachim Lepelletier.

Joachim [1] Lepelletier, né à Blosville le 28 septembre 1810 [2] et mort à Carentan le 2 juin 1898 [3], est une personnalité économique de la Manche.

Le beurre de Carentan au bout du monde

Joachim Lepelletier est un des grands noms de l’industrie laitière de la Manche et son souvenir demeure aussi vivace qu’un mythe dans la bonne ville de Carentan où il déploie ses activités au XIXe siècle [4]. Comme pour bien d’autres, ses débuts sont pourtant modestes et favorisés par la chance. Cette dernière se présente sous les traits d’une jeune femme de Sainte-Mère-Église, Eugénie Le Haguais, qu’il épouse en 1849 [5]. Les parents de la dulcinée vendent du beurre. On peut deviner la suite. Il s’intéresse de près au commerce des beaux-parents et développe rapidement leur négoce en allant vendre du beurre en Angleterre [4].

En 1865, Joachim Lepelletier transfère son entreprise encore modeste à Carentan [4]. La capitale des marais est devenue une ville active dans laquelle le nouveau venu va pouvoir donner toute la mesure de ses ambitions. L’affaire s’agrandit et prospère rapidement dans de vastes bâtiments construits près du port [4]. En 1869, l'usine Lepelletier produit 100 000 barils renfermant 2 700 tonnes de beurre salé [5]. En 1881, le premier employeur de Carentan achète en outre une briqueterie et, en 1890, une laiterie-fromagerie, La Société fermière, située rue Mosselman, qui produit du lait stérilisé et du fromage, du camembert et du Port-Salut [5]. Mais l'activité essentielle de l'usine Lepelletier demeure tournée vers l’exportation de beurre. Pour ce faire, Joachim Lepelletier a fait comme la société Beurrerie Bretel Frères de Valognes, il s’est doté d’une véritable flottille de petits navires pour acheminer au Havre une partie de sa production destinée à la Grande-Bretagne et au Brésil [4].

À sa mort, la société Lepelletier qui emploie plus de trois cents personnes est une des premières beurreries de Normandie et donc de France [4]. Elle est aussi à la pointe du progrès avec la technique – alors révolutionnaire – de la stérilisation du lait [4]. La beurrerie est reprise par sa fille Élisabeth qui, en 1903, a l’insigne honneur de recevoir le roi d’Angleterre dans son usine [4]. Son fils Théodore prend en mains la destinée de la briqueterie [4].

Le nom des Lepelletier n’a pas seulement marqué l’histoire de Carentan sur le seul plan économique. Joachim Lepelletier est aussi un de ces grands patrons paternalistes qui jouèrent aussi un rôle social de premier plan : certains Carentanais évoquent encore le souvenir de « La Maison » [4].

Moins d’un siècle après la mort de Joachim Lepelletier, son arrière-petite-fille, l’écrivain Jacqueline Monsigny (1931-2017), l’immortalise dans son livre Le Maître de Hautefort qui connaît le succès [4].

Distinctions

  • Chevalier de la Légion d'honneur[3]
  • Chevalier de l'ordre de Saint-Grégoire le Grand[3]

Notes et références

  1. Jouachim sur l'acte de naissance à l'état civil de Blosville.
  2. - Acte de naissance n° 14 - Page 97/128.
  3. 3,0 3,1 et 3,2 – Acte de décès n° 83- Page 84/104.
  4. 4,00 4,01 4,02 4,03 4,04 4,05 4,06 4,07 4,08 4,09 et 4,10 Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche, tome 1, Jean-François Hamel, sous la direction de René Gautier.
  5. 5,0 5,1 et 5,2 Louis Regnault, « Joachim Lepelletier, pionnier visionnaire et capitaine d'industrie », Bulletin municipal de Carentan. (lire en ligne)

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