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Jardin des plantes d'Avranches

De Wikimanche

Panorama du belvédère vers l'embouchure de la Sée et le Mont-Saint-Michel.

Le Jardin des plantes d'Avranches est un espace vert de la Manche, situé à Avranches.

Il est inscrit à l’inventaire général du patrimoine culturel [1].

Il est situé place Carnot à Avranches, en face de l'église Notre-Dame-des-Champs et offre un point de vue sur le Mont-Saint-Michel et sa baie.

Le jardin des plantes (vers 1935)

Histoire

Enclos d'un monastère

En 1618, des bienfaiteurs donnent des terres à des moines capucins qui y établissent leur enclos, leur chapelle et des bâtiments monastiques, établissant ainsi leur couvent. Ils y aménagent des jardins nourriciers et d'agrément[2].

Les religieux sont dispersés en 1791 à la Révolution[3].

Jardin de l'École centrale du département

Vue depuis le Jardin des plantes, gravure, 1839.

Suite à la nationalisation des biens du clergé, leur enclos est confié à Perrin, professeur d'histoire naturelle pour la mise en pratique de ses cours à l'École centrale du département installée dans l'ancien collège d'Avranches voisin[2]. Une loi sur l'Instruction publique, promulguée par la Convention nationale (1792-1795) met le jardin légumier « des ci-devants Capucins » à la disposition de l'École centrale[4]. Il couvre alors 7 vergées et 22 perches [4].

Il est aménagé par Jean-Pierre Le Chevallier, professeur d'histoire naturelle à l'École centrale, et Louis Bonami Dubuisson qui en est le premier conservateur de ce jardin.[5] En 1799, l'École centrale du département transforme l'annexe [6]. Le jardin compte déjà « 108 espèces de plantes de plein air et de serres » [4]. Un cèdre du Liban est planté à cette époque [4].

À partir de 1800, les botanistes Jean-Pierre Le Chevallier et René Le Berriays rassemblent 800 espèces et près de 2 400 plantes. Ils sont les créateurs de la Louise-Bonne d'Avranches, une variété de poire [6].

Jardin botanique du nouveau collège

Le départ de l'École centrale, fin 1803, signe la fin des activités scientifiques mais laisse à la ville un jardin botanique en plein développement [2]. Louis Bonamy enseigne aux élèves du nouveau collège.

En 1842, la Société d'archéologie d'Avranches y fait installer le portail roman de l'ancienne chapelle Saint-Georges de Bouillé (lieu-dit du Val-Saint-Père).

Arsène Bataille, le jardinier en chef dans la première moitié du 19e siècle possède la plus belle collection de pélargoniums en France[7].

On introduit notamment des camélias, des magnolias, des hortensias, un rosier de Chine, et les premiers rhododendrons importés de l'île de Java (Indonésie)[6].

En 1864, Léon Besnou réorganise le jardin, étiquette toutes les plantes et en dresse le catalogue.

Simple jardin d'agrément

Vue sur l'église Notre-Dame, depuis l'entrée du Jardin des Plantes, vers 1925.

Le jardin périclite vers la fin du XIXe siècle et le conseil municipal décide en 1882 la suppression du jardin botanique pour le remplacer par des pelouses et des arbustes [4].

En 1892, revirement, le nouveau conservateur, Romain Blouet, est chargé de tout repenser et de créer un jardin qui sera l'orgueil de la cité [4]. Il fait installer des allées sinueuses, une volière et un bassin avec des poissons rouges.[2]

Le jardin des plantes inspire Victor Hugo (1836), Stendhal (1837), Paul Féval (La Fée des grèves, 1850) [6] et Guy de Maupassant (Le Horla, 1886) [6].

Le peintre Amelio Totti, y a consacré quelques toiles.

Le site est classé à "la protection des monuments naturels et des sites de caractères artistique, historique et scientifique, légendaire ou pittoresque" le 22 mai 1944 [6].

Les bombardements de l'été 1944, pendant les combats de la Libération, détruisent l'ancien couvent des Capucins [6].

Le jardin des plantes s'étend en 1966. Il est désormais orné de pièces d'eau [6].

Dans les années 1980, chaque soir d'été une voix invite les visiteurs pour une promenade avec une vue unique sur la baie du Mont-Saint-Michel.

Les tempêtes de 1987 et de 1999 font de nombreux dégâts dans ce fragile jardin. Le cèdre du Liban et le laurier sassafras sont les pertes les plus significatives [6].

En 2005, il est réhabilité dans le cadre de l'opération « Grand site » du Mont-Saint-Michel [8].

Curiosités

Panorama et portail roman
  • Portail roman : issu de la chapelle Saint-Georges-de-Bouillé, située au Val-Saint-Père, il est monté dans le jardin en 1843, à l'initiative de la Société d'archéologie d'Avranches[4]. Il est inscrit aux Monuments historiques en 1937.
  • Puits : sa margelle provient de l'ancienne abbaye de Moutons. Elle est installée en 1935 [4]. Il est inscrit au Monuments historiques.
  • Le cimetière des ursulines et le portail de l'ancien couvent des capucins
  • Table d'orientation : la première table, en lave coulée, est offerte en 1907 par le Touring Club de France[4]. Celui-ci la remplace en 1963 [4].
  • Volière : elle est édifiée en 1912, puis enlevée en 1933 pour être remplacée par un bassin avec jet d'eau construit en 1934 [4].
  • Allée Paul-Féval : c'est l'allée transversale du jardin. Elle honore depuis 1925 le romancier, auteur de La Fée des grèves, ami d'Avranches et visiteur régulier de la ville [4].
  • La Fille du vent : sculpture réalisée Fabienne Campelli dans le séquoia abattu par la tempête Lothar du 26 décembre 1999.
  • Monument à la mémoire de Désiré Lerouxel, résistant pendant l'occupation allemande.
  • Le ginko biloba ou arbre aux quarante écus, déjà recensé par Léon Besnou en 1864.

Aujourd'hui

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Le jardin s'étend sur 3 hectares. Il offre aux visiteurs un jardin promenade avec des fleurs en toute saison. Chaque année environ 200 000 personnes visitent le jardin [6].

Il compte de nombreux arbres remarquables (séquoia géant, cephalotaxus d'Irlande, arbre « désespoir des singes », arbre aux quarante écus ou ginko biloba, cèdre de l'Himalaya, etc.), des fleurs fantastiques et des massifs de mosaïculture [9].

Le jardin est organisé en territoires : les jardins des camélias, des hortensias, des magnolias, des rhododendrons, des azalées, des tilleuls, le bois d'érables, le bassin des gunneras, la lande des bruyères, la prairie des cerisiers en fleurs et l’école des fruits et le cimetière des Ursulines [6].

Dans le jardin on peut apprendre à entretenir les arbres et cultiver des fruits [6].

Bibliographie

  • Citoyen Le Chevalier, Jardin d'Avranches ou catalogue des plantes cultivées dans le jardin botanique de l'école centrale du département de la Manche, éd. le Court, an X (1802). Consultable sur normannia
  • Michel Delalonde, « Le jardin des plantes », Art de Basse-Normandie: Avranches, N° 71 (numéro spécial), imprim. E. Vicq, Flers, été 1977, p. 44- 47
  • Sylvette Gauchet, Le Jardin des plantes d'Avranches, balcon de la baie du Mont Saint-Michel, éd. Connaissance des jardins, 2005
  • Daniel Levalet, « Quand un cèdre s'abat...(Un dépotoir des XVIIe et XVIIIe siècles au Jardin des Plantes d'Avranches  », Revue de l'Avranchin et du Pays de Granville, Recueil d'études offert en hommage à Emmanuel Poulle , tome 87, année 2010, fasc.425, pages 705 à 716.

Notes et références

  1. « Notice n°IA50000201 », base Mérimée (architecture), médiathèque de l'Architecture et du Patrimoine, ministère de la Culture.
  2. 2,0 2,1 2,2 et 2,3 Michel Delalonde, « Le jardin des plantes », Art de Basse-Normandie : Avranches, n° 71, imprim. E.Vicq, Flers, 1977, p.44-46
  3. David Nicolas-Méry, Avranches, capitale du pays du Mont-Saint-Michel, éd. Orep, 2011, p. 73.
  4. 4,00 4,01 4,02 4,03 4,04 4,05 4,06 4,07 4,08 4,09 4,10 et 4,11 Alphonse Osmond, En flânant dans les rues d'une petite ville, Impr. Oberthur, Rennes, 1948, p. 202-212.
  5. « Réminiscences avranchinaises », Mémoires de la Société d'archéologie, de littérature, sciences et arts d'Avranches, Tome XV, éd. Tostain, Avranches, 1902, p. 155[(lire en ligne)
  6. 6,00 6,01 6,02 6,03 6,04 6,05 6,06 6,07 6,08 6,09 6,10 et 6,11 Site internet de la ville d'Avranches.
  7. Caue de la Manche, Des arbres, d'un jardin à l'autre. Avranches
  8. Dépliant promotionnel, Office municipal du tourisme, Avranches, 2015.
  9. « Le jardin des plantes », Comité des parcs et jardins de France, consulté le 6 mars 2016 (lire en ligne).

Lien interne

Liens externes