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Jacques Bertin de la Hautière

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Jacques Louis Marie Joseph Bertin de La Hautière, né aux Iffs (Ille-et-Vilaine) le 2 janvier 1909 [1] et mort à Cherbourg-Octeville le 9 février 2002 [2], est un militaire et résistant de la Manche.

Biographie

Jacques Bertin de la Hautière naît chez sa grand-mère maternelle Marie Caroline de la Villéon (1861-1930), au château de Montmuran. Il est le fils de Jacques Marie Constant Bertin de la Hautière (1880-1951), âgé de vingt-huit ans, et de Noémie Jeanne Marie Joseph de la Villéon (1885-1975), son épouse, âgée de vingt-trois ans, domiciliés au château de la Brisette à Saint-Germain-de-Tournebut. Il se marie à Limoges (Haute-Vienne) le 3 avril 1951 avec Geneviève Marie Jacqueline de Braquilanges (1924-2007) [1], ensemble ils ont trois enfants.

Il tente de faire évader Pierre Brossolette

Jacques Bertin de la Hautière s’engage à dix-huit ans dans l’aéronavale. Ayant obtenu son brevet de pilote en Tunisie, il revient en métropole exercer le métier de moniteur d’aéroclub. Il se trouve en Lorraine quand survient la déclaration de guerre. Il est alors mobilisé au centre aéronaval maritime de Cherbourg.

Le 18 juin 1940, à l’approche des troupes allemandes de Rommel, il parvient à décoller à trois reprises de Querqueville avec son Potez pour évacuer vers Brest et Saint-Brieuc tous les pilotes disponibles.

Puis, d’aérodrome en aérodrome, il gagne Toulon au terme d’une épopée rocambolesque. Démobilisé en septembre 1940, il rentre à Saint-Germain-de-Tournebut où il reprend son activité d’exploitant forestier, après avoir vainement tenté de rejoindre l’Angleterre.

Écœuré par les conditions de l’armistice, et ulcéré par la présence allemande, il contacte des amis en vue de former, dans le Cotentin, un premier groupe de résistance qui se rattache bientôt au réseau Saint-Jacques de Maurice Duclos. Ce dernier sera démantelé en octobre 1941.

Cinq mois plus tard, Jacques Bertin de la Hautière intègre son groupe au réseau de renseignements Centurie de l’Organisation civile et militaire (OCM), dont il devient le chef pour la Manche [3]. En mars 1944, « Moulines » se voit confier une mission très difficile et très périlleuse, celle de faire évader Pierre Brossolette de la prison de Rennes. Mais le renforcement des mesures de sécurité par les Allemands rend la mission impossible. Torturé, Brossolette se suicide, avenue Foch à Paris, pour ne pas parler.

À l’heure du Débarquement, le groupe « Moulines » compte près de trois cents agents qui quadrillent tout le département de la Manche. Ce réseau a transmis à Londres quantité d’informations sérieuses sur les troupes allemandes, les défenses aériennes et les fortifications côtières. Grâce à ces renseignements, les Alliés ont pu bombarder avec précision nombre d’installations, notamment dans l’arsenal de Cherbourg.

Distinctions

  • Légion d'honneur : « Chevalier » ()
  • Médaille de la Résistance (rosette du )
  • Croix de guerre 1939-45
  • Médaille des Forces Françaises libres
  • King's medal

Hommage

  • À Valognes, à l'embranchement des rues du Docteur-Lebouteiller et du Bourgneuf, un square porte le nom de place Jacques-Bertin de la Hautière.

Notes et références

  1. 1,0 et 1,1 Naissance : « Acte 1 » — Archives d'Ille-et-Vilaine — (naissances) Les Iffs 1909 (10 Num 35134 485) — Vue : 2/4.
  2. « Acte de décès n° 91 - État-civil de Cherbourg-Octeville - Fichier des personnes décédées », data.gouv.fr, Insee, année 2002.
  3. Référence souhaitée.

Source

René Gautier (dir.), Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche, tome 2, ISBN 291454114.

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