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Industrie laitière de Normandie et du Cotentin

De Wikimanche

Publicité pour l'Industrie laitière de Normandie et du Cotentin (1953).
Le camembert Excelsior.

L'Industrie laitière de Normandie et du Cotentin (ILNC) est une ancienne entreprise de la Manche, dont le siège social était à Bricquebec, spécialisée dans la fabrication de produits laitiers (1930-1961).

Histoire

Créés par Marcel Grillard en 1921, les Établissements Grillard & Cie envisageaient de faire appel à des capitaux nouveaux pour poursuivre leur fort développement des années 1920, mais la crise économique (baisse de la consommation, baisse des prix) va imposer une restructuration au plus mauvais moment. L'Industrie laitière de Normandie et du Cotentin prend la relève en 1930, une société anonyme où le groupe Bretel Frères de Valognes devient majoritaire, avec entrée au capital des groupes Bel et Gervais.

Le siège social de la nouvelle société est fixé à Bricquebec et Marcel Grillard est nommé directeur général.

Au départ, l'entreprise comprend 15 établissements de production, laiteries, fromageries ou centres d'écrémage :

Les six derniers vont rapidement fermer dans le but de rationaliser la production tout en poursuivant la spécialisation des produits.

L'occupation allemande va entraîner de grosses difficultés. Un regroupement des zones de collecte est imposé. Les laiteries de Rauville-la-Place et d'Yvetot-Bocage doivent fermer. La production des fermes baisse, le ramassage est difficile car les camions ont été réquisitionnés. Il faut recourir aux chevaux et aux véhicules à gazogène. La production de beurre est privilégiée, les fromages sont sans matière grasse. En 1944, les usines de La Haye-du-Puits et de Néhou sont détruites par les bombardements. Après la libération du Cotentin, la production reprend progressivement à Rauville-la-Bigot, Sottevast, Tourlaville, tandis que Teurthéville-Hague et Le Ham deviennent de simples centres de ramassage. En 1949, la fromagerie de Néhou redémarre mais elle ferme définitivement en 1954 au profit de l'usine de La Haye-du-Puits, totalement reconstruite deux ans plus tôt.

Les années 1950 permettent de retrouver un niveau de collecte record. À la fin de la décennie, on commence à parler de surproduction. Il faudrait investir pour mettre en place des productions nouvelles. Malheureusement, l'actionnaire majoritaire Bretel Frères connaît des difficultés et ne peut financer la modernisation nécessaire de l'outil de production. En 1960, après négociations, les deux groupes sont rachetés par une entreprise américaine déjà présente dans le département, la Carnation Company, plus connue sous le nom de Gloria. Les deux entreprises sont intégrées dans une nouvelle structure, l'Industrie laitière du Cotentin Bretel Frères (ILCBF), dont le siège social est fixé à Bricquebec. La fermeture de toutes les laiteries-fromageries est prévue au bénéfice d'une nouvelle usine fabriquant du lait en poudre, dont Marcel Grillard obtient qu'elle soit construite à Bricquebec. La production démarre en 1962, les derniers des anciens établissements ferment peu après.

Bibliographie

  • Charles-Henri Grillard, « Marcel Grillard et l'industrie laitière du Cotentin », La Voix du donjon, n° 39 (La crise des années trente), n° 44 (Les années de guerre), n° 45 (Après la guerre), n° 46 (1950, changement d'époque) et n° 51 (Le dernier combat de Marcel Grillard).
  • Charles-Henri Grillard, « Gloria, les premières années », La Voix du donjon, n° 63.
  • Jacques Mabire, « Le groupe laitier de Rauville-la-Bigot (1902-1961) », L'Écho du terroir, n° 2, printemps 1977.