Hocquigny
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Hocquigny est une commune du département de la Manche.
Commune d'Hocquigny | Coordonnées géographiques de la mairie ![]() 48° 48' 47.83" N, 1° 24' 19.93" W (OSM) | ||||||||||
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Arrondissement | Avranches | ||||||||||
Canton | Bréhal | ||||||||||
Ancien canton | La Haye-Pesnel | ||||||||||
Intercommunalité | CC de Granville, terre et mer | ||||||||||
Gentilé | Hocquignais(es) | ||||||||||
Population | 190 hab. (2020) | ||||||||||
Superficie | 3,05 km² | ||||||||||
Densité | 62 hab./km2 | ||||||||||
Altitude | 67 m (mini) - 126 m (maxi) | ||||||||||
Code postal | 50320 | ||||||||||
N° INSEE | 50247 | ||||||||||
Maire | Arnaud Martinet | ||||||||||
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Toponymie
Attestations anciennes
- terra Hoquinne [lire Hoquinné] 12e s. [1].
- [abl.] Uchinneio 1172 [2], ~1210 [1].
- Hoqueneum 1248 [1].
- [abl.] Hoquigneio 1280 [1].
- Houquigne [lire Houquigné] 1349 [1].
- Hoquigneium 1351/1352 [3].
- Houquigny 1401 [1].
- Horquigny [lire Hocquigny] 1612/1636 [4].
- Grequigny [sic; lire sans doute Hocquigny] 1648 [5].
- Hoquigny 1677 [6], 1689 [7].
- Hocquigny 1709 [8].
- Hocquiny 1713 [9].
- Hoquigni 1716 [10].
- Hoquigny 1719 [11].
- Hocquigny 1735 [12].
- Hoquigny 1751 [13], 1757 [14], 1758 [15].
- Hocquigny 1764 [16].
- Hoquigny 1768 [17].
- Hocquigny 1753/1785 [18], 1793 [19].
- Hocquiny 1801 [20].
- Hocquigny 1802 [21], 1804 [22], 1825 [23].
- Hocquigni 1828 [24].
- Hocquigny 1829 [25], 1830 [26], 1837 [27], 1854 [28], 1825/1866 [29], 1878 [30], 1880 [31], 1884 [32], 1903 [33], 1954 [34], 1962 [35], 1978, 1993 [36], 2012 [37].
Étymologie
Toponyme gallo-romain, formé avec le suffixe gallo-roman -(I)ACU ou -IN-IACU ajouté à un anthroponyme. Ce premier élément est de forme et d'origine discutées.
- Albert Dauzat [38] avait proposé en son temps le nom d'homme germanique Hokki + -IN-IACU, dont on ne sait d'où il sort, non attesté qu'il est par les principaux ouvrages de références dans ce domaine. Peut-être par “germanique” l'auteur a-t-il voulu entendre “scandinave”, et dans ce cas on pourrait envisager un hypocoristique °Hokki reposant sur l'ancien norois de l'ouest haukr “faucon”, mais il n'en reste pas moins mentionné nulle part.
- Sa disciple Marie-Thérèse Morlet [39] abandonne cette hypothèse hasardeuse, et postule le nom germanique Hukin + -IACU, soit °HUCINIACU « (le domaine) de Hukin », ce qui fait de ce toponyme une variante de Hucquigny dans l'Aisne. Cet hypocoristique repose sur l'élément germanique hūg- « esprit, pensée, intelligence » qui pose deux problèmes : d'une part, le ū est long, et ne peut en principe aboutir à [o] en français, à moins de s'abréger; d'autre part, la date précoce de formation du toponyme supposerait une évolution °HŪCINIACU >°Huisigny; la gémination de la consonne dans °Hūkkin donnerait °HŪCCINIACU > Hussigny (forme dialectale normande Huchigny), ce qui est en contradiction avec les formes anciennes où se manifeste une alternance [k] / [ʃ] (Hoquinné, Hoqueneum, Hoquigneium / Uchinneium).
- François de Beaurepaire [1] a proposé une formation en -IACU sur le nom de personne germanique °Hucco, soit °HUCCONIACU, « (le domaine) de Hucco ». Si cette forme peut à la rigueur aboutir à Hocquigny (en supposant un abrègement de [u]), elle ne peut en aucun cas expliquer la variante Uchinneium attestée aux 12e et 13e siècles. C'est pourtant cette explication qu'adopte à son tour René Lepelley [40].
- Ernest Nègre [41] a avancé quant à lui la protoforme °HUPICINIACU, formée sur le nom de personne germanique Hupikin + -IACU. Outre que le [u] doit être également long ici, et demande à être abrégé, on se heurte au même problème : une telle forme, qui évolue en °HUPCINIACU > °HUCCINIACU, aboutit à Hussigny / Huchigny, mais pas Hocquigny.
Le fait est que l'existence de la variante Uchinneium pose un problème qui semble avoir été évacué par tous les auteurs cités. Or l'alternance [k] / [ʃ] mentionnée plus haut ne peut signifier qu'une chose : l'étymon comportait un [k] géminé suivi de [a], aboutissant à [ʃ] en français, et à [k] en normano-picard. Dans ce cas, de deux choses l'une : ou bien Uchinneium a été identifié à tort à Hocquigny, ou bien l'étymon est différent de ceux proposés jusqu'ici.
Dans cette dernière hypothèse, il faudrait poser °HOCCANIACU, difficilement justifiable par un nom de personne germanique. Si l'on part du principe que le h était muet (d'où la variation Hoqu- / Uch-), peut-être n'était-il que graphique et analogique. Dans ce cas, on pourrait envisager °OCCANIACU, dérivé en -ACU d'un nom de personne gallo-romain non attesté °Occanius, formé sur le verbe occanere « jouer de la trompette ». Cette explication demeure néanmoins parfaitement hypothétique, et il semble plus prudent de considérer le premier élément de ce toponyme comme incertain.
Situation
Édouard Le Héricher décrit la commune dans L'Avranchin monumental et historique (tome II, Tostain imprimeur, Avranches, 1845) comme « une ellipse dessinée par deux faibles affluents du Thar qui l’enferment comme dans deux bras. Au sud, le Thar lui sert de limite, et sépare son village de la Garenne du bois de la Luzerne. »
Histoire
- Seconde Guerre mondiale
Hocquigny est traversée par la D35, une des voies empruntée par l'armée américaine du général Patton, le 30 juillet 1944, lors de la percée d'Avranches (Opération Cobra).
Démographie
Sous l'Ancien régime
Sous l'Ancien régime, le dénombrement des populations se fait généralement par feux, c'est-à-dire par foyers. Le nombre de personnes habitant sous un même toit variant beaucoup suivant celui d'ascendants et d'enfants [42], ces données sont donc relatives, mais donnent néanmoins une idée de l'évolution démographique.
Depuis la Révolution
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793.
À partir du 21e siècle, les recensements réels des communes de moins de 10 000 habitants ont lieu tous les cinq ans, contrairement aux autres communes qui ont une enquête par sondage chaque année[44]. En 2020, la commune comptait 190 habitants.
Administration
Circonscriptions administratives avant la Révolution
- Généralité : Caen.
- Élection : Coutances.
- Sergenterie : Saint-Pair.
Circonscriptions administratives depuis la Révolution
- District : Avranches (1790-1795).
- Arrondissement : Avranches (1800), Coutances (1926), Avranches (1952).
- Canton : La Haye-Pesnel (1790).
Les maires
Mairie
- Horaires d'ouverture
Jours | Matin | Après-midi | Coordonnées de la mairie (Pour envoyer un mail et signaler une erreur cliquez ici) | ||
Lundi | - | - |
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Mardi | - | - | |||
Mercredi | 10 h - 12 h | - | |||
Jeudi | - | - | |||
Vendredi | - | - | |||
Samedi | - | - |
Religion
Circonscriptions ecclésiastiques avant la Révolution
- Diocèse : Coutances.
- Archidiaconé : Coutances.
- Doyenné : Saint-Pair.
Patronage
- Dédicace de l'église paroissiale : Saint-Pierre.
- Patron (présentation) : le seigneur de La Haye-Pesnel.
- Fête patronale : ?
Circonscriptions ecclésiastiques actuelles
- Diocèse : Coutances et Avranches.
- Archidiaconé : Sud.
- Doyenné : Pays de Granville-Villedieu.
- Paroisse : Saint-Pierre et Saint-Paul.
Lieux et monuments
- Église Saint-Pierre (16e / 18e s.).
- Monument aux morts
- Prieuré Saint-Maur ou Hôtel-Dieu d'Hocquigny ou encore de la Haye-Painel, fondé par Foulques II Paisnel au 12e siècle[47] , inscrit partiellement MH en 1929, disparu dans les années 1950
- Rives du Thar.
Personnalités liées à la commune
- André (1919-2005) et René (1917-1967) Lemains, marchands de chevaux à Hocquigny, résistants du réseau Marland. Arrêtés le 30 juin 1944 pour détention d'un poste émetteur anglais, ils sont incarcérés au château de Saint-Jean à Saint-Jean-du-Corail et relâchés début juillet[48].
Manifestations
- Comité des fêtes Saint-Gratien (1er dimanche de mai).
Notes et références
- ↑ 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4 1,5 et 1,6 François de Beaurepaire, Les noms de communes et anciennes paroisses de la Manche, Picard, Paris, 1986, p. 139.
- ↑ Léopold Delisle, Chronique de Robert de Torigni, abbé du Mont-Saint-Michel, A. Le Brument, Rouen; vol. II, 1873, p. 301, § XXXIII.
- ↑ Compte du Diocèse de Coutances, pour l’année 1351 ou 1352, in Auguste Longnon, Pouillés de la Province de Rouen, Recueil des Historiens de France, Paris, 1903, p. 367D.
- ↑ Jean Bigot sieur de Sommesnil, État des paroisses des élections de Normandie, 1612/1636 [BnF, ms. fr. 4620].
- ↑ « Benefices du dioceze de Coutances », p. 5, in Pouillié general contenant les benefices de l’Archevesché de Rouen […], chez Gervais Alliot, Paris, 1648.
- ↑ Roles par généralités et élections des paroisses de France et de leur imposition aux tailles, 1677 [BnF, cinq cents Colbert, ms. 261 f° 229 à 275].
- ↑ G. Mariette de La Pagerie, cartographe, Unelli, seu Veneli. Diocese de Coutances, divisé en ses quatre archidiaconés, et vint-deux doiennés ruraux avec les Isles de Iersay, Grenesey, Cers, Herms, Aurigny etc., chez N. Langlois, Paris, 1689 [BnF, collection d'Anville, cote 00261 I-IV].
- ↑ 8,0 et 8,1 Dénombrement du Royaume par Generalitez, Elections, Paroisses et Feux, 2 vol., Saugrain, Paris, 1709, p. 60a.
- ↑ 9,0 et 9,1 Dénombrement des généralités de 1713 [BnF, ms. fr. 11385, f° 1 à 132].
- ↑ Guillaume de l'Isle, Carte de Normandie, Paris, 1716.
- ↑ Bernard Jaillot, Le Gouvernement général de Normandie divisée en ses trois généralitez, Paris, 1719.
- ↑ 12,0 et 12,1 Nouveau dénombrement du royaume par generalités, elections, paroisses et feux […], t. II, Impr. Pierre Prault, Paris, 1735, p. 59a.
- ↑ Gilles Robert de Vaugondy (1688-1766), Gouvernement Generale de Normandie divise en ses sept Bailliages de Coutances, Caen, Caux, Rouen, Evreux, Gisors, et Alencon, Par le Sr. Robert Geographe ordinaire du Roy, 1751. Avec Privilege. Supplement pour les Isles Grenezey et Jersey, appartenantes aux Anglois, Boudet, Paris, 1751.
- ↑ L. Brion de la Tour, Recueil des Côtes Maritimes de France, Desnos, Paris, 1757, carte n° 13.
- ↑ Robert de Vaugondy, Carte du gouvernement de Normandie, Paris, 1758.
- ↑ 16,0 et 16,1 Abbé Expilly, Dictionnaire géographique, historique et politique des Gaules et de la France, Amsterdam, t. III, 1764, p. 766b.
- ↑ Robert de Vaugondy, Carte du gouvernement de Bretagne, Paris, 1768.
- ↑ Carte de Cassini.
- ↑ Site Cassini.
- ↑ Bulletin des lois de la République française, Imprimerie Nationale, Paris.
- ↑ A. F. Lecousturier l’aîné et F. Chaudouet, Dictionnaire géographique des postes aux lettres de tous les départemens de la République française, Valade, Paris, an IX (1802), t. II, p. 27b.
- ↑ Dictionnaire universel, géographique, statistique, historique et politique de la France, impr. Baudouin, libr. Laporte, vol. II (COA-H), an XIII (1804), p. 706a.
- ↑ Cadastre napoléonien, Archives départementales de la Manche.
- ↑ Louis Du Bois, Itinéraire descriptif, historique et monumental des cinq départements de la Normandie, Mancel, Caen, 1828, p. 479.
- ↑ Annuaire de la Manche (1829), Statistique de l'arrondissement d'Avranches, p. 123.
- ↑ J. G. Masselin, Dictionnaire universel de géographie physique, commerciale, historique et politique du Monde Ancien, du Moyen Age et des Temps Modernes comparées / Dictionnaire universel de géographie, t. I, Auguste Delalain, Paris, 1830, p. 622b.
- ↑ Dictionnaire géographique universel ou description de tous les lieux du globe sous le rapport de la géographie physique et politique, de l’histoire, de la statistique, du commerce, de l’industrie, etc., etc., Sociétés de Paris, Londres et Bruxelles pour les publications littéraires, Bruxelles, 1837, t. I, p. 863a.
- ↑ V. Lavasseur, Atlas National Illustré des 86 départements et des possessions de la France, A. Combette éditeur, Paris, 1854.
- ↑ Cartes d’État-Major (relevés de 1825 à 1866, mises à jour jusqu’à 1889).
- ↑ Abbé Auguste Lecanu, Histoire du diocèse de Coutances et d'Avranches depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours; suivie des actes des saints et d'un tableau historique des paroisses du diocèse, impr. de Salettes, Coutances, t. II, 1878, p. 279.
- ↑ Adolphe Joanne, Géographie du département de la Manche, Hachette, Paris, 1880, p. 62a.
- ↑ E.-A. Pigeon, Carte du diocèse d’Avranches, A. Herluison, Orléans, 1884 [BnF, GED-1158].
- ↑ Auguste Longnon, Pouillés de la Province de Rouen, Recueil des Historiens de France, Paris, 1903.
- ↑ Nomenclature des hameaux, écarts et lieux-dits de la Manche, INSEE, 1954.
- ↑ Atlas de Normandie, Caen, 1962.
- ↑ Annuaire officiel des abonnés au téléphone.
- ↑ Carte IGN au 1 : 25 000.
- ↑ Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Larousse, Paris, 1963, p. 353b s.n. Hocmont.
- ↑ Marie-Thérèse Morlet, Les noms de personnes sur le territoire de l’ancienne Gaule du VIe au XIIe siècle, Paris, CNRS, t. III (les noms de personnes contenus dans les noms de lieux), 1985, p. 374a.
- ↑ René Lepelley, Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie, Caen, Presses Universitaires de Caen / Condé-sur-Noireau, Éditions Charles Corlet, 1993, p. 148a.
- ↑ Ernest Nègre, Toponymie Générale de la France, Droz, Genève, t. II, 1991, p. 765, § 12976.
- ↑ Une moyenne de 5 à 6 personnes semble cependant le chiffre le plus vraisemblable.
- ↑ Chiffre donné pour mémoire; en effet, le Dictionnaire géographique de l'abbé Expilly ne fait que reprendre, pour la démographie, les données du Nouveau dénombrement du royaume de 1735.
- ↑ Au début du 21e siècle, les modalités de recensement ont été modifiées par la loi no 2002-276 du 27 février 2002, dite « loi de démocratie de proximité » relative à la démocratie de proximité et notamment le titre V « des opérations de recensement », afin de permettre, après une période transitoire courant de 2004 à 2008, la publication annuelle de la population légale des différentes circonscriptions administratives françaises. Pour les communes dont la population est supérieure à 10 000 habitants, une enquête par sondage est effectuée chaque année, la totalité du territoire de ces communes est prise en compte au terme de la même période de cinq ans. La première population légale postérieure à celle de 1999 et s’inscrivant dans ce nouveau dispositif est entrée en vigueur au 1er janvier 2009 et correspond au recensement de l’année 2006.
- ↑ Population avant le recensement de 1962
- ↑ INSEE : Population depuis le recensement de 1962
- ↑ Édouard Le Héricher, Avranchin monumental et historique, vol. 2, 1846, p.58-59 (lire en ligne).
- ↑ René Gautier et 54 correspondants, 601 communes et lieux de vie de la Manche, 2014, p. 254.
Lien externe
- Commune de l'arrondissement d'Avranches
- Commune du canton de Bréhal
- Commune de l'ancien canton de La Haye-Pesnel
- Liste d'élus à compléter
- Mairie géolocalisée
- Article avec un lien vers Rodovid
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