Hersen Zuker
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Hersen Zuker, né à Roman (Roumanie) le 21 juin 1888 et mort à Auschwitz (Pologne) le 25 novembre 1943, est un déporté d'origine juive de la Manche, « Mort en déportation » [1].
Biographie
Hersen Zuker est le fils de Copel et Malka Zuker [2]. Il arrive en France, à Paris au début du 20e siècle. Il épouse à Paris, mairie du 9e arrondissement, le 16 juin 1916, Hasa Protas, couturière, née à Swerjna (Russie) le 6 février 1894 [2], avec qui il a quatre enfants : Maurice (1915-1999) [3], Georges (1916-2014) [4], Simone (1922-1943), et Odette (1929-1943) [5].
Hersen et Hasa Zuker sont naturalisés français le 10 avril 1925.
La famille Zuker s'installe à Cherbourg, 16 rue Tour Carrée, où Hersen exerce le métier de fourreur.
En 1943, réfugiés à Émondeville, et officiellement fichés, ils sont aidés par l'abbé Louis Gosselin qui leur porte régulièrement secours et ravitaillement. Ils sont logés chez la famille Belair au village de La Fontainerie, qui accueille également Madeleine Galanter et son fils Robert.
Un article de La Manche Libre du 3 avril 2021, page 8, relate cette triste histoire, à l'aide d'une photo de groupe prise à l'époque à la Fontainerie.
Arrestation
Le 22 octobre 1943, la police allemande arrête Hersen et Hana Zuker et leur fille Simone, ainsi que Madeleine et Robert Galanter. Deux soldats allemands vont chercher Odette Zuker à l'école d'Émondeville [6]. Ils sont internés à la prison de Saint-Lô.
Déportation
Le 29 octobre 1943, ils sont transférés au camp d'internement de Drancy (Seine, aujourd'hui en Seine-Saint-Denis), d'où ils sont déportés au camp de concentration et d'extermination d'Auschwitz à Oświęcim (Pologne) par le convoi n° 62 du 20 novembre 1943. Ce convoi transporte 1 200 personnes dont 152 mineurs. Ils sont gazés dès leur arrivée le 25 novembre 1943.
Les deux fils Zuker, Maurice, 29 ans et Georges, 28 ans, qui n'étaient pas à Émondeville ce jour là, ne sont pas arrêtés [7].
Hommages
Les noms de la famille Zuker sont inscrits sur les monuments commémoratifs suivants :
- Monument commémoratif 1939-1945 à Saint-Lô [8]
- Monument aux morts de l'avenue de Paris à Cherbourg-Octeville
- Mémorial de la Shoah des victimes manchoises à Cherbourg-Octeville
Notes et références
- ↑ Arrêté du 6 février 1992 portant apposition de la mention « Mort en déportation » sur les actes de décès.
- ↑ 2,0 et 2,1 « Acte de mariage n° 422 », Archives de Paris, archives du 9e arrondissement, registre des mariages (1916) , 9M 292, page 3/31.
- ↑ Acte de naissance n°504, 1915, Paris XII.
- ↑ Acte de naissance n°2209, 1916, Paris XII.
- ↑ Cinq enfants entre 1915 et 1929, selon Les juifs de la Manche sous l'occupation, Archives de la Manche, Famille Zuker.
- ↑ Ils sont raflés en abandonnant tous leurs meubles et tous leurs effets, conservés par la famille d'accueil dans l'attente d'être restitués à leurs propriétaires ou leurs ayants-droit. « Promenade insolite : cette photo, toute une histoire », La Manche Libre - Le Bocage Libre (lire en ligne).
- ↑ Les 2 fils n'habitaient pas à Émondeville avec leurs parents et ont survécu.
- ↑ « Aux Victimes de la répression nazie » - Porte de l'ancienne prison détruite lors du bombardement du 6 juin 1944.
Sources
- Fiche individuelle sur Mémorial Gen Web
- Les juifs de la Manche sous l'occupation aux Archives départementales de la Manche