Hérenguerville
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Hérenguerville est une une ancienne commune du département de la Manche, intégrée au sein de la commune nouvelle de Quettreville-sur-Sienne le 1er janvier 2019.
Commune déléguée d'Hérenguerville (commune de Quettreville-sur-Sienne) |
Coordonnées de la mairie annexe ![]() 48° 58' 39.01" N, 1° 30' 7.66" W (OSM) | ||||||||||
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Arrondissement | Coutances | ||||||||||
Canton | Quettreville-sur-Sienne | ||||||||||
Ancien canton | Montmartin-sur-Mer | ||||||||||
Intercommunalité | CC Coutances Mer et Bocage | ||||||||||
Gentilé | Hérenguervillais(es) | ||||||||||
Population | 203 hab. (2020) | ||||||||||
Superficie | 2,71 km² | ||||||||||
Densité | 75 hab./km2 | ||||||||||
Altitude | 25 m (mini) - 56 m (maxi) | ||||||||||
Code postal | 50660 | ||||||||||
N° INSEE | 50244 | ||||||||||
Maire délégué | Michel Hermé | ||||||||||
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Toponymie
Attestations anciennes
- [gén.] Erengartville 1022/1026 [1].
- apud Herengardis villam 1066 [2].
- Herengavilla 1172 [3]
- Erengarvilla 1219, 1222 [4].
- Erengarville 1280 [4].
- Erengervilla 1332 [5].
- Erenguerville 1349 [4].
- Erengarvilla 1351/1352 [6].
- Erengierville 1421 [7].
- Herenguerville 1612/1636 [8].
- Arengeuille [lire Arengéville] 1648 [9].
- Herenguerville 1677 [10], 1689 [11].
- Herengueville 1709 [12].
- Herenguerville 1713 [13], 1716 [14].
- Herengerville 1719 [15].
- Herenguerville 1735 [16].
- Haranguerville 1749 [17].
- Herengerville 1751 [18].
- Herengueville 1757 [19].
- Herengerville 1758 [20].
- Herenguerville 1764 [21], 1753/1785 [22].
- Hérenguerville 1793 [23].
- Herenquerville [sic] 1801 [24].
- Herenguerville 1802 [25].
- Hérenguerville 1804 [26], 1826 [27].
- Hérenquerville [sic] 1828 [28].
- Hérenguerville 1829 [29].
- Herenguerville 1830 [30], 1837 [31], 1854 [32], 1825/1866 [33].
- Hérenguerville 1878 [34], 1880 [35], 1903 [36].
- Herenguerville 1954 [37].
- Hérenguerville 1962 [38].
- Herenguerville 1978 [39].
- Hérenguerville 1993 [39], 2007 [40].
Étymologie
Toponyme médiéval en -ville (élément issu du gallo-roman VILLA « domaine rural »). Le premier élément est l'anthroponyme féminin d'origine germanique (francique) Eringardis, d'où le sens global de « domaine rural d'Eringardis ». Ce dernier nom est indirectement attesté par un toponyme mayennais, le Port-Ringeard, moulin à Entrammes (villa Eringardis ~1180) [41]. Il résulte de la combinaison des éléments erin-, forme fléchie de era- « gloire, honneur » et -gard « enclos, jardin ».
Cette explication est celle de Marie-Thérèse Morlet [41], reprise par François de Beaurepaire sous la forme variante °Erengardis [4]. Il est à noter qu'Albert Dauzat [42] avait d'abord proposé un nom d'homme hypothétique Erin-gart- (présenté sans astérisque), moins probable car l'élément final -gard (forme mutée -gart) est très majoritairement féminin.
Ernest Nègre [43] a préféré le nom féminin Arengardis, constitué des éléments arin-, forme fléchie d’ara- « aigle » + -gard. Ce nom convient moins bien phonétiquement, mais il a pour cet auteur l'avantage d'être effectivement attesté en tant que nom de personne [44], alors qu’Eringardis n'est connu qu'à travers la forme ancienne d'un toponyme. Cette explication par Arengardis a été adoptée par René Lepelley [45]. Or on sait que l'abbé Nègre privilégie systématiquement — parfois au prix d'une gymnastique phonétique — les anthroponymes dont l'existence est formellement prouvée, et écarte tout aussi régulièrement les noms hypothétiques, même s'ils conviennent mieux. Mais dans ce cas précis, l'existence d’Eringardis est manifeste, et cette dernière étymologie semble donc préférable.
- ☞ On notera parmi les attestations anciennes d'Hérenguerville plusieurs traces de traitement phonétique français (Erengervilla, Erengierville, Arengeville, Herengerville) alternant du 14e au 18e siècle avec les formes normano-picardes (Erenguerville, Herenguerville, etc.) qui finirent par s'imposer.
- ☞ On remarquera d'autre part que le H- initial d'Hérenguerville n'est pas étymologique, mais analogique d'autres noms germaniques en Her- ou Har-, dont le premier élément est hari- « armée » ou hard- « dur, fort ». Cette hésitation graphique est ancienne, et apparaît ici dès le 11e siècle. On note le phénomène inverse (chute du H-) dans des noms tels qu'Armand < Hardman, parfois écrit aussi Harmand.
Histoire
Le 1er janvier 2019, Hérenguerville fusionne au sein de Quettreville-sur-Sienne avec Contrières, Guéhébert et Trelly par arrêté du 11 septembre 2018 modifié par l'arrêté du 27 septembre 2018 [46].
Démographie
Sous l'Ancien régime
Sous l'Ancien régime, le dénombrement des populations se fait généralement par feux, c'est-à-dire par foyers. Le nombre de personnes habitant sous un même toit variant beaucoup suivant celui d'ascendants et d'enfants [47], ces données sont donc relatives, mais donnent néanmoins une idée de l'évolution démographique.
Depuis la Révolution
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793.
À partir du 21e siècle, les recensements réels des communes de moins de 10 000 habitants ont lieu tous les cinq ans, contrairement aux autres communes qui ont une enquête par sondage chaque année[49]. En 2020, la commune comptait 203 habitants.
Administration
Circonscriptions administratives avant la Révolution
Circonscriptions administratives depuis la Révolution
- District : Coutances (1790-1795).
- Arrondissement : Coutances (1800).
- Canton : Montmartin (1790), Montmartin-sur-Mer (1801).
Les maires
Mairie annexe
- Horaires d'ouverture
Jours | Matin | Après-midi | Coordonnées de la mairie (Pour envoyer un mail et signaler une erreur cliquez ici) | ||
Lundi | - | - |
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Mardi | - | - | |||
Mercredi | - | - | |||
Jeudi | - | - | |||
Vendredi | - | 16 h - 19 h | |||
Samedi | - | - |
Religion
Circonscriptions ecclésiastiques avant la Révolution
Patronage
- Dédicace de l'église paroissiale : Saint-Martin.
- Patron (présentation) : patronage laïque en 1332, le seigneur du lieu (Raoul Grosparmy à cette date) deux fois de suite, et la troisième fois les héritiers du seigneur de Poterel [4].
- Fête patronale : ?
Circonscriptions ecclésiastiques actuelles
- Diocèse : Coutances et Avranches.
- Archidiaconé : Centre.
- Doyenné : Coutançais.
- Paroisse : Saint-Vincent-de-Paul.
Lieux et monuments
- Église Saint-Gatien (11e / 13e s.). Remarquer dans la nef la statue de saint Gilles, appelé localement saint Gire (forme dialectale). Selon la légende, le saint aurait pacifié un monstre affreux qui dévastait la campagne. Un témoin né en 1889 a rapporté que petite fille, elle était menacée de « la Bête saint Gire » si elle était désobéissante. Hélas, le sculpteur n'avait pas l'imagination gothique et l'animal ressemble au croisement d'un chien et d'un âne, et n'a vraiment rien d'effrayant !
- Manoir d'Hérenguerville (12e s. / 15e s.), entouré de douves
- Manoir de Montaigu (16e / 18e s.)
- Monument aux morts
- Nouveau manoir (19e s.)
Personnalités liées à la commune
- Jean-François Lefeuvre (1765-1839), capitaine de l'armée napoléonienne, il s'illustra à Marengo[52].
- Marie Adam (1892-1944), journalière agricole, assassinée le 9 juillet 1944 par un soldat allemand [52].
Bibliographie
- Collectif, Hérenguerville, 22 p., multigraphié.
- Edmond Lemonchois, « Au manoir d’Hérenguerville. Le capitaine Lefèvre et son cénotaphe », Viridovix, n° 24, 2006.
Notes et références
- ↑ Marie Fauroux, Recueil des actes des ducs de Normandie (911-1066), Mémoire de la Société des Antiquaires de Normandie XXXVI, Caen, 1961, p. 161, § 49.
- ↑ Ibid., p. 447, § 232.
- ↑ Léopold Delisle, Chronique de Robert de Torigni, abbé du Mont-Saint-Michel, A. Le Brument, Rouen, vol. II, 1873, p. 300, § XXXIII.
- ↑ 4,0 4,1 4,2 4,3 et 4,4 François de Beaurepaire, Les noms de communes et anciennes paroisses de la Manche, Picard, Paris, 1986, p. 137-138.
- ↑ Pouillé du Diocèse de Coutances, 1332, in Auguste Longnon, Pouillés de la Province de Rouen, Recueil des Historiens de France, Paris, 1903, p. 281E.
- ↑ Compte du Diocèse de Coutances, pour l’année 1351 ou 1352, in Auguste Longnon, op. cit., p. 366F.
- ↑ Rôles Normands et Français et autres pièces tirées des archives de Londres par Bréquigny en 1764, 1765 et 1766, Mémoires de la Société des antiquaires de Normandie XXIII (3e série, 3e volume), 1re partie, Paris, 1858, p. 179a, § 1006.
- ↑ Jean Bigot sieur de Sommesnil, État des paroisses des élections de Normandie, 1612/1636 [BnF, ms. fr. 4620].
- ↑ « Benefices du dioceze de Coutances », p. 5, in Pouillié general contenant les benefices de l’Archevesché de Rouen […], chez Gervais Alliot, Paris, 1648.
- ↑ Roles par généralités et élections des paroisses de France et de leur imposition aux tailles, 1677 [BnF, cinq cents Colbert, ms. 261 f° 229 à 275].
- ↑ G. Mariette de La Pagerie, cartographe, Unelli, seu Veneli. Diocese de Coutances, divisé en ses quatre archidiaconés, et vint-deux doiennés ruraux avec les Isles de Iersay, Grenesey, Cers, Herms, Aurigny etc., chez N. Langlois, Paris, 1689 [BnF, collection d'Anville, cote 00261 I-IV].
- ↑ 12,0 et 12,1 Dénombrement du Royaume par Generalitez, Elections, Paroisses et Feux, 2 vol., Saugrain, Paris, 1709, p. 61a.
- ↑ 13,0 et 13,1 Dénombrement des généralités de 1713 [BnF, ms. fr. 11385, f° 1 à 132].
- ↑ Guillaume de l'Isle, Carte de Normandie, Paris, 1716.
- ↑ Bernard Jaillot, Le Gouvernement général de Normandie divisée en ses trois généralitez, Paris, 1719.
- ↑ 16,0 et 16,1 Nouveau dénombrement du royaume par generalités, elections, paroisses et feux […], t. II, Impr. Pierre Prault, Paris, 1735, p. 60a.
- ↑ Nouvelle carte réduite de la Manche, Chez Mr Bellin, Paris, 1749 [BnF, collection d'Anville, cote 00762 B].
- ↑ Gilles Robert de Vaugondy (1688-1766), Gouvernement Generale de Normandie divise en ses sept Bailliages de Coutances, Caen, Caux, Rouen, Evreux, Gisors, et Alencon, Par le Sr. Robert Geographe ordinaire du Roy, 1751. Avec Privilege. Supplement pour les Isles Grenezey et Jersey, appartenantes aux Anglois, Boudet, Paris, 1751.
- ↑ L. Brion de la Tour, Recueil des Côtes Maritimes de France, Desnos, Paris, 1757, carte n° 12.
- ↑ Robert de Vaugondy, Carte du gouvernement de Normandie, Paris, 1758.
- ↑ 21,0 et 21,1 Abbé Expilly, Dictionnaire géographique, historique et politique des Gaules et de la France, Amsterdam, t. III, 1764, p. 747a.
- ↑ Carte de Cassini.
- ↑ Site Cassini.
- ↑ Bulletin des lois de la République française, Imprimerie Nationale, Paris.
- ↑ A. F. Lecousturier l’aîné et F. Chaudouet, Dictionnaire géographique des postes aux lettres de tous les départemens de la République française, Valade, Paris, an IX (1802), t. II, p. 19b.
- ↑ Dictionnaire universel, géographique, statistique, historique et politique de la France, impr. Baudouin, libr. Laporte, vol. II (COA-H), an XIII (1804), p. 689b.
- ↑ Cadastre napoléonien, Archives départementales de la Manche.
- ↑ Louis Du Bois, Itinéraire descriptif, historique et monumental des cinq départements de la Normandie, Mancel, Caen, 1828, p. ….
- ↑ Annuaire de la Manche (1829), Statistique de l'arrondissement de Coutances, p. 142.
- ↑ J. G. Masselin, Dictionnaire universel de géographie physique, commerciale, historique et politique du Monde Ancien, du Moyen Age et des Temps Modernes comparées / Dictionnaire universel de géographie, t. I, Auguste Delalain, Paris, 1830, p. 612a.
- ↑ Dictionnaire géographique universel ou description de tous les lieux du globe sous le rapport de la géographie physique et politique, de l’histoire, de la statistique, du commerce, de l’industrie, etc., etc., Sociétés de Paris, Londres et Bruxelles pour les publications littéraires, Bruxelles, 1837, t. I, p. 851a.
- ↑ V. Lavasseur, Atlas National Illustré des 86 départements et des possessions de la France, A. Combette éditeur, Paris, 1854.
- ↑ Cartes d’État-Major (relevés de 1825 à 1866, mises à jour jusqu’à 1889).
- ↑ Abbé Auguste Lecanu, Histoire du diocèse de Coutances et d'Avranches depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours; suivie des actes des saints et d'un tableau historique des paroisses du diocèse, impr. de Salettes, Coutances, t. II, 1878, p. 346.
- ↑ Adolphe Joanne, Géographie du département de la Manche, Hachette, Paris, 1880, p. 62a.
- ↑ Auguste Longnon, Pouillés de la Province de Rouen, Recueil des Historiens de France, Paris, 1903.
- ↑ Nomenclature des hameaux, écarts et lieux-dits de la Manche, INSEE, 1954.
- ↑ Atlas de Normandie, Caen, 1962.
- ↑ 39,0 et 39,1 Annuaire officiel des abonnés au téléphone.
- ↑ Carte IGN au 1 : 25 000.
- ↑ 41,0 et 41,1 Marie-Thérèse Morlet, Les noms de personnes sur le territoire de l’ancienne Gaule du VIe au XIIe siècle, Paris, CNRS, t. III (les noms de personnes contenus dans les noms de lieux), 1985, p. 298b.
- ↑ Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Larousse, Paris, 1963, p. 349b.
- ↑ Ernest Nègre, Toponymie Générale de la France, Droz, Genève, t. II, 1991, p. 939, § 16805.
- ↑ Cf. Marie-Thérèse Morlet, Les noms de personnes sur le territoire de l’ancienne Gaule du VIe au XIIe siècle, Paris, CNRS, t. I (les noms issus du germanique continental et les créations gallo-germaniques), 1968, p. 41a.
- ↑ René Lepelley, Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie, Caen, Presses Universitaires de Caen / Condé-sur-Noireau, Éditions Charles Corlet, 1993, p. 145b.
- ↑ « Recueil des actes administratifs - Septembre 2018 », manche.gouv.fr (lire en ligne), consulté le 17 octobre 2018.
- ↑ Une moyenne de 5 à 6 personnes semble cependant le chiffre le plus vraisemblable.
- ↑ Chiffre donné pour mémoire; en effet, le Dictionnaire géographique de l'abbé Expilly ne fait que reprendre, pour la démographie, les données du Nouveau dénombrement du royaume de 1735.
- ↑ Au début du 21e siècle, les modalités de recensement ont été modifiées par la loi no 2002-276 du 27 février 2002, dite « loi de démocratie de proximité » relative à la démocratie de proximité et notamment le titre V « des opérations de recensement », afin de permettre, après une période transitoire courant de 2004 à 2008, la publication annuelle de la population légale des différentes circonscriptions administratives françaises. Pour les communes dont la population est supérieure à 10 000 habitants, une enquête par sondage est effectuée chaque année, la totalité du territoire de ces communes est prise en compte au terme de la même période de cinq ans. La première population légale postérieure à celle de 1999 et s’inscrivant dans ce nouveau dispositif est entrée en vigueur au 1er janvier 2009 et correspond au recensement de l’année 2006.
- ↑ Population avant le recensement de 1962
- ↑ INSEE : Population depuis le recensement de 1962
- ↑ 52,0 et 52,1 René Gautier et 54 correspondants, 601 communes et lieux de vie de la Manche, 2014, p. 249.
Lien externe
- Voir l'article sur Hérenguerville dans Rodovid, wiki d'études généalogiques.