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Gustave Le Boulanger

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Gustave Le Boulanger.

Gustave Ernest Le Boulanger, né à Cherbourg le 30 décembre 1872 [1] et mort à Paris le 4 novembre 1925 [2], est une personnalité militaire de la Manche.

Biographie

Gustave Le Boulanger est le fils d'Ernest Le Boulanger (1845-), commis marchand, âgé de vingt-six ans, et de Marie Dumesnil (1852-). son épouse, âgée de vingt ans, domiciliés 14, place de la Trinité.

Il s'engage comme volontaire dans l'armée le 10 janvier 1891 et est affecté comme soldat de 2e classe au 1er régiment d'infanterie de marine [3]. Il devient sergent le 28 septembre 1892 et est envoyé au détachement de la Guyane le 9 janvier 1893. Il rentre en France en mars 1895 [4]

Entré à l'école militaire d'infanterie de Saint-Maixent en 1896, il en sort sous-lieutenant en mars [5] 1897 et intègre le 4e régiment d'infanterie de marine, puis le 3e régiment de tirailleurs tonkinois (il est au Tonkin de 1898 à mars 1900 puis retourne en métropole jusqu'en décembre, avant de reprendre la route du Viêt-Nam, où il demeure au moins jusqu'en 1903). En 1905, il est promu capitaine du 5e régiment d'infanterie coloniale basé à Cherbourg, officie dans plusieurs unités en métropole, au bataillon du Tchad d'octobre 1907 à octobre 1909 et se fixe finalement au 21e régiment d'infanterie coloniale en avril 1910 [6]. Il retourne au Tonkin en janvier 1912 pour ne revenir en France qu'à la fin de 1914.

Il trouve toutefois le temps de se marier à Paris le 19 novembre 1909 avec Louise Jaccaz [7].

Première Guerre mondiale

Il participe à la Première Guerre mondiale dès le début des hostilités [8]. Il est d'abord affecté au dépôt du 24e régiment d'infanterie coloniale et ne part au front qu'en janvier 1915. Il s'illustre cette année-là lors de l'offensive en Champagne, à la tête de la 10e compagnie du 3e bataillon. Ceci lui vaut d'être promu au rang de chef de bataillon le 3 septembre.

En 1917, il est promu lieutenant-colonel et obtient sa sixième citation à l'ordre de l'armée le 29 mai [8], qui fait état d'une action d'éclat ayant eu lieu le 5 mai 1917 au cours de laquelle, « avec sa hardiesse coutumière, payant largement de sa personne », le chef de bataillon Le Boulanger conquiert une position ennemie, faisant de nombreux prisonniers et récupérant plusieurs mitrailleuses et des lance-bombes [8]. Le 7 septembre, le quotidien Cherbourg-Éclair signale que le colonel est en permission dans sa ville natale [8]. En août 1918 encore, durant l'offensive de la Marne, Le Boulanger se distingue encore en tenant le fort de la Pompelle à Puisieulx (Marne), au sud de Reims.

Après la guerre, Le Boulanger est à nouveau envoyé en Indochine, où il sert dans les 4e et 3e régiments de tirailleurs tonkinois, à Bac-Ninh.

Guerre du Rif

Promu colonel le 23 septembre 1922, à l'âge de 44 ans [8], il prend la tête en 1923 du 24e régiment d'infanterie coloniale, basé à Perpignan. Il rejoint le Maroc avec sa troupe en 1924, en pleine guerre du Rif, et reprend plusieurs positions aux rebelles en juillet et septembre 1925. Malade, il est rapatrié en France, où il meurt, à l'hôpital parisien du Val-de-Grâce, le , âgé de cinquante-deux ans. Il devait être promu général de brigade [9]. Ses obsèques sont célébrées le 7 novembre en l'église Saint-Cyr-Sainte-Julitte de Villejuif (Val-de-Marne).

Distinctions

  • Vingt-six citations pour des actions d’éclat.
  • Croix de guerre avec trois palmes, trois étoiles vermeil, deux étoiles bronze [10]
  • Légion d'honneur : « Commandeur » () ; « Officier » () ; « Chevalier » () [11]
  • Ordre du Cambodge : « Officier » () [10]
  • Ordre du Dragon de l'Annam : « Officier » () [10]

Hommage

Plaque-souvenir.

Une plaque offerte par les anciens combattants des 21e, 23e, 41e et 43e régiments d'infanterie, inaugurée le 15 mai 1949 [12], rappelle son souvenir à Cherbourg, sur la maison où il est né, 14, place de la Trinité [1], devenue place de la Révolution.

Notes et références

  1. 1,0 et 1,1 Naissance : « Acte n° 814 » — Archives de la Manche ­— (mariages) Cherbourg 1872 (3E 129/212) — Vue : 220/239
  2. Décès : « Acte 1759 » — Archives de Paris — (décès) 5e arrondissement 1925 (055D 239) — Vue : 7/31.
  3. La France militaire du 30 septembre 1922 parle du 7e régiment.
  4. La France militaire, 30 septembre 1922.
  5. Ou avril, selon la même source.
  6. « Cherbourg-en-Cotentin. Le colonel Gustave Le Boulanger, un "héros de la coloniale" », La Manche Libre, site internet, 29 décembre 2022.
  7. Mariage : « Acte 1377 » — Archives de Paris — (mariages) 13e arrondissement 1909 (13M 198) — Vue : 20/21.
  8. 8,0 8,1 8,2 8,3 et 8,4 « M. Le colonel Gustave Le Boulanger », Cherbourg-Éclair, 7 septembre 1917.
  9. « La mort du colonel Le Boulanger », L'Ouest-Éclair, 9 novembre 1925.
  10. 10,0 10,1 et 10,2 Recrutement militaire : « Matricule 4530 » — Archives de Paris — (registre des matricules) 4e bureau 1892 (D4 R1 719) — Vue : 1/5.
  11. Archives nationales, base de données Léonore, dossier Légion d’honneur (LH//1519/16) (consulter en ligne)
  12. « Dimanche sera inaugurée une plaque à la mémoire du colonel Le Boulanger », Ouest-France, 12 mai 1949.

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