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Grenneville

De Wikimanche

Église Notre-Dame de Grenneville

Grenneville est une ancienne commune de la Manche, aujourd'hui rattachée à Crasville.

Toponymie

Attestations anciennes

  • Gelinevilla 12e s. [1].
  • Guelinevilla 1243, ~1280 [1].
  • ecclesi[a] Beate Marie de Guelmevilla [lire Guelinevilla] 1332 [2].
  • Guelmevilla [lire Guelinevilla] 1351/1352 [3].
  • Greneville 1612/1636 [4].
  • Guelmeuille [lire Guelmeville] 1648 [5].
  • Greneville 1677 [6], 1689 [7], 1692 [8].
  • Greenvil 1693 [9]. — Graphie anglaise.
  • Grenville 1695 [10].
  • Grenevil 1692/1699 [11].
  • Greneville ~1700 [12], 18e s. [13], 1713 [14], 1716 [15], 1719 [16], 1735 [17], 1730/1739 [18], 1753 [19].
  • Goeneville [lire Greneville] 1740/1756 [20].
  • Greneville 1757 [21], 1758 [22], 1771 [23], 1777 [24], 1778 [25], 1753/1785 [26].
  • Grenneville 1793 [27].
  • Grineville 1801 [28].
  • Gréneville 1804 [29].
  • Grenneville 1828 [30].
  • Greneville 1830 [31], 1837 [32].
  • Grenneville 1825/1866 [33], 1878 [34], 1903 [35], 1954 [36], 1972 [37], 1993 [38].
  • Église de Grenneville 2007 [39].

Étymologie

Toponyme médiéval en -ville (élément issu du gallo-roman VILLA « domaine rural »). La nature du premier élément ne fait pas l'unanimité parmi les spécialistes; peu d'entre eux ont d'ailleurs étudié ce nom, car il s'agit de celui d'une commune disparue.

  • Marie-Thérèse Morlet [40] ne donne comme premières formes que celle de ~1280, Guelinevilla, qu'elle date de 1278/1279, et celle, identique, de 1332. Cet auteur explique le premier élément du toponyme par le nom de personne germanique (francique) Wadalin, qui peut à la rigueur convenir pour les formes citées, mais cette étymologie est démentie par la première attestation fournie par François de Beaurepaire [1], Gelinevilla. En effet, l'alternance ge- / gue- repose en Normandie sur une plus ancienne initiale ga-, alors qu'une initiale germanique wa- ne peut y générer qu'une alternance w- ~ v- / gu-. Cette explication est donc à abandonner.
  • François de Beaurepaire [1], qui fournit les plus anciennes attestations de ce toponyme connues aujourd'hui et constate l'alternance Gelinevilla / Guelinevilla, propose le nom de personne médiéval bien connu Guelinel, dont la forme française correspondante est Gelinel, et qui survit dans la Manche dans les patronymes GLINEL, GUELINEL, LEGLINEL, LEGUELINEL. Il s'agit d'un surnom médiéval reposant sur l'ancien normano-picard gueline, équivalent dialectal de l'ancien français geline « poule » [41]. Le gros problème que pose cette explication réside dans la chute inexpliquée du [-l] final, dont on n'a aucune trace à date ancienne.
  • Ernest Nègre [42], en tenant compte des nouvelles données apportées par François de Beaurepaire, propose une explication différente : le nom de personne germanique Galin, qu'il cite sous sa forme latinisée Galinus [43]. Cette hypothèse sous-entend implicitement l'emploi d'une forme adjectivale de ce nom, d'où °GALINA VILLA « le domaine rural de Galin ».

Des trois explications qui précèdent, la première est à exclure, et seule la troisième rend parfaitement compte des faits — sans qu'il soit pour autant possible d'affirmer qu'il s'agit de la bonne. En effet, au vu d'un petit nombre de toponymes normands en -ville formés avec un appellatif (Abbeville, Conteville, Calvados; Épineville, Eure; Roncheville, Calvados; Noiseville, Orne, etc.), il ne semble pas impossible de considérer que l'on pourrait simplement avoir affaire ici à l'ancien français geline / ancien normano-picard gueline « poule », et donc à un nom de domaine évoquant un ancien élevage de gallinacées. Rien cependant de permet de pencher pour l'une ou l'autre de ces solutions, si ce n'est le fait que les noms en -ville sont beaucoup plus fréquemment formés avec un nom de personne germanique qu'un appellatif.

En ce qui concerne l'évolution irrégulière de ce toponyme, on notera que la forme actuelle résulte d'une probable dissimilation ll > rl : la forme normano-picarde Guelineville a d'abord dû se contracter en °Glineville puis °Gleneville, et enfin Greneville. La succession des formes anciennes montre que ce changement s'est effectué entre la fin du 14e et le début du 17e siècle.

Histoire

Elle fusionne en 1818 avec Crasville.

Démographie

Sous l'Ancien régime

Sous l'Ancien régime, le dénombrement des populations se fait généralement par feux, c'est-à-dire par foyers. Le nombre de personnes habitant sous un même toit variant beaucoup suivant celui d'ascendants et d'enfants [44], ces données sont donc relatives, mais donnent néanmoins une idée de l'évolution démographique.

Depuis la Révolution

Évolution démographique de 1793 à 1806
1793 1800 1806
116120121
Source : Cassini [45]

Administration

Circonscriptions administratives avant la Révolution

Circonscriptions administratives depuis la Révolution

Les maires

Liste des maires
Période Identité Parti Qualité Observations
.......-....... Jean Le Gros (1796, 1797)
1797-1799 Antoine Hubert
1800-1804 Jean Legros
1805-1818 Jean Mecauf de Banoville fusion avec Crasville
Sources : État civil de 1790 à 1892 - De 1892 à nos jours : 601 communes et lieux de vie de la Manche
Toutes les données ne sont pas encore connues.


Religion

Circonscriptions ecclésiastiques avant la Révolution

Patronage

  • Dédicace de l'église paroissiale : Notre-Dame.
  • Patron (présentation) : patronage d'abord laïque, le seigneur du lieu : la dame de Part (domina de P[ar]t) en 1332 [2]; puis patronage ecclésiastique, l'évêque de Coutances, si l'on en croit les pouillés de 1648 [5].
  • Fête patronale : ?

Lieux et monuments

Notes et références

  1. 1,0 1,1 1,2 et 1,3 François de Beaurepaire, Les noms de communes et anciennes paroisses de la Manche, Picard, Paris, 1986, p. 128.
  2. 2,0 et 2,1 Pouillé du Diocèse de Coutances, 1332, in Auguste Longnon, Pouillés de la Province de Rouen, Recueil des Historiens de France, Paris, 1903, p. 297C.
  3. Compte du Diocèse de Coutances, pour l’année 1351 ou 1352, in Auguste Longnon, op. cit., p. 380C.
  4. Jean Bigot sieur de Sommesnil, État des paroisses des élections de Normandie, 1612/1636 [BNF, ms. fr. 4620].
  5. 5,0 et 5,1 « Benefices du dioceze de Coutances », p. 17, in Pouillié general contenant les benefices de l’Archevesché de Rouen […], chez Gervais Alliot, Paris, 1648.
  6. Roles par généralités et élections des paroisses de France et de leur imposition aux tailles, 1677 [BNF, cinq cents Colbert, ms. 261 f° 229 à 275].
  7. G. Mariette de La Pagerie, cartographe, Unelli, seu Veneli. Diocese de Coutances, divisé en ses quatre archidiaconés, et vint-deux doiennés ruraux avec les Isles de Iersay, Grenesey, Cers, Herms, Aurigny etc., chez N. Langlois, Paris, 1689 [BNF, collection d'Anville, cote 00261 I-IV].
  8. Nicolas Sanson, Carte de la Manche faite par ordre du Roy pour le service des armees de mer. Reveue et corrigee par le Sr. Sanson a Paris chez Hubert Jaillot, Paris, 1692.
  9. Greenville Collins, Chart of the channell, Manche, 1693 [BNF, Collection d'Anville, cote 00757].
  10. P. Mortier / H. Jaillot, Le Duché et Gouvernement de Normandie divisée en Haute et Basse Normandie, Amsterdam, 1695.
  11. Justus Danckerts (1635-1701), Canalis inter Angliae et Galliae tabula cum omnibus suis portibus, arenis et profundis, Amsterdam, 1692/1699.
  12. Gerard Valk, Normannia Ducatus, tum Superior ad Ortum, tum Inferior ad Occasum, Praefectura Generalis […] Anglici Caesarea sive Jarsey…, Amsterdam, ~1700.
  13. Carte de la Manche, 18e s. [BNF, collection d'Anville, cote 00761 B].
  14. 14,0 et 14,1 Dénombrement des généralités de 1713 [BNF, ms. fr. 11385, f° 1 à 132].
  15. Guillaume de l'Isle, Carte de Normandie, Paris, 1716.
  16. Bernard Jaillot, Le Gouvernement général de Normandie divisée en ses trois généralitez, Paris, 1719.
  17. 17,0 et 17,1 Nouveau dénombrement du royaume par generalités, elections, paroisses et feux […], t. II, Impr. Pierre Prault, Paris, 1735, p. 55a.
  18. Anonyme, A new correct chart of the Channel between England and France, éd. W. Mount & T. Page, Londres, 1730-1739 [BNF, département Cartes et plans, cote CPL GE DD-2987 (765 B); collection d'Anville, cote 00765 B].
  19. Herman van Loon, D2.me [= Deuxième] carte particuliere des costes de Normandie contenant les costes du Cotentin depuis la Pointe de la Percée Jusqu'a Granville ou sont Comprises les Isles de Jersey, Grenezey, Cers, et Aurigny, avec les Isles de Brehat. Comme elles paroissent a basse Mer dans les grandes marées, Atlas Van Keulen, Amsterdam, 1753 [BNF].
  20. G. Albrizzi, Carta geografica del governo della Normandia, Venise, 1740/1754.
  21. L. Brion de la Tour, Recueil des Côtes Maritimes de France, Desnos, Paris, 1757, carte n° 9-15.
  22. Robert de Vaugondy, Carte du gouvernement de Normandie, Paris, 1758.
  23. Rigobert Bonne, Carte du Gouvernement de Normandie avec celui du Maine et Perche, 1771, recueillie in Jean Lattre, Atlas Moderne ou Collection de Cartes sur Toutes les Parties du Globe Terrestre, ~1775.
  24. P. Santini, Gouvernement de Normandie avec celui du Maine et Perche, Remondini, Venise, 1777.
  25. Jean de Beaurain, Carte de la Manche ou du canal qui sépare les côtes de France d'avec celles d'Angleterre / par le Ch[evalie]r de Beaurain, 1778 [BNF, collection d'Anville, cote 00766 B].
  26. Carte de Cassini.
  27. Site Cassini.
  28. Bulletin des lois de la République française, Imprimerie Nationale, Paris.
  29. Dictionnaire universel, géographique, statistique, historique et politique de la France, impr. Baudouin, libr. Laporte, vol. II (COA-H), an XIII (1804), p. 615b.
  30. Louis Du Bois, Itinéraire descriptif, historique et monumental des cinq départements de la Normandie, Mancel, Caen, 1828, p. 469.
  31. J. G. Masselin, Dictionnaire universel de géographie physique, commerciale, historique et politique du Monde Ancien, du Moyen Age et des Temps Modernes comparées / Dictionnaire universel de géographie, t. I, Auguste Delalain, Paris, 1830, p. 574a.
  32. Dictionnaire géographique universel ou description de tous les lieux du globe sous le rapport de la géographie physique et politique, de l’histoire, de la statistique, du commerce, de l’industrie, etc., etc., Sociétés de Paris, Londres et Bruxelles pour les publications littéraires, Bruxelles, 1837, t. I, p. 806b.
  33. Cartes d’État-Major (relevés de 1825 à 1866, mises à jour jusqu’à 1889).
  34. Abbé Auguste Lecanu, Histoire du diocèse de Coutances et d'Avranches depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours; suivie des actes des saints et d'un tableau historique des paroisses du diocèse, impr. de Salettes, Coutances, t. II, 1878, p. 432.
  35. Auguste Longnon, Pouillés de la Province de Rouen, Recueil des Historiens de France, Paris, 1903.
  36. Nomenclature des hameaux, écarts et lieux-dits de la Manche, INSEE, 1954.
  37. Anne Vallez, Pierre Gouhier, Jean-Marie Vallez, Atlas Historique de Normandie II (économie, institutions, comportements), Université de Caen, Caen, 1972.
  38. Annuaire officiel des abonnés au téléphone.
  39. Carte IGN au 1 : 25 000.
  40. Marie-Thérèse Morlet, Les noms de personnes sur le territoire de l’ancienne Gaule du VIe au XIIe siècle, Paris, CNRS, t. III (les noms de personnes contenus dans les noms de lieux), 1985, p. 457a.
  41. Du latin gallina « poule », dérivé diminutif féminin en -ina de gallus « coq », littéralement « celui qui crie, qui chante ». Le mot repose sur le radical indo-européen °gall-, forme géminée expressive de la racine °gal- « appeler, crier, donner de la voix »; cf. anglais to call « appeler ».
  42. Ernest Nègre, Toponymie Générale de la France, Droz, Genève, t. II, 1991, p. 937, § 16750.
  43. Ce nom est un dérivé diminutif en -in de Galo, hypocoristique des noms germaniques dont le premier élément est gal(a)- « chanter ».
  44. Une moyenne de 5 à 6 personnes semble cependant le chiffre le plus vraisemblable.
  45. Population avant le recensement de 1962

Lien externe