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Gratien Lehodey

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Gratien Lehodey.

Gratien Lehodey, né à Remilly-sur-Lozon le 14 février 1891 [1] et mort à Marolles (Calvados) le 27 février 1920 [1], est une personnalité politique de la Manche, industriel de profession.

Biographie

Gratien Lehodey sort ingénieur de l’École centrale de Paris (1910-1913). Il publie en 1912 une étude sur les mines de Diélette qu’il dédie à Léon Daudet.

Engagé volontaire pour cinq ans le 7 octobre 1910 à la mairie du 3e arrondissement de Paris, dans les conditions prévues par l'article 23 de la Loi du 21 mars 1905, il est affecté, comme disponible, au 10e régiment d'artillerie de campagne à Rennes. Le 10 octobre 1913, il est incorporé au 28e régiment d’artillerie en tant que 2e canonnier conducteur et nommé brigadier le 10 février 1914. Le 2 août 1914, il est affecté en qualité de maréchal-des-logis au 28e régiment d’artillerie et nommé sous-lieutenant le 1 février 1916 et lieutenant le 20 août 1916.
Observateur d’artillerie sur le front jusqu'en janvier 1916, il entre comme volontaire dans l’aviation au poste d’observateur. Affecté à l’escadrille F.8, il devient instructeur au centre d'instruction de l'aviation d'observation (CIAO) de Sommesous (Marne) en mars 1918, puis il est nommé lieutenant commandant l’escadrille Salmson-16 le 29 juillet 1918. Il est blessé en Champagne suite à la chute de son avion le 15 avril 1916, avec "luxation de la hanche gauche, fracture du sourcil cotyloïdien et hydarthrose du genou".

Trois fois blessé, il est libéré avec le grade de lieutenant de réserve.

Il est nommé Chevalier de la Légion d’honneur, avec la mention suivante : "Officier d'un très grand mérite, spécialiste des réglages d'artillerie, des missions photographiques et des missions d'infanterie. A livré, au cours de ces missions, de nombreux et très durs combats. Trois blessures - Cinq citations".
Il est titulaire de la Croix de guerre avec cinq citations[1] ;

  • Deux au titre du IIe corps d'armée, l'une le 16 janvier 1915 : "Agent de liaison près du 64e d'infanterie, a fait preuve d'un entrain, d'une bonne volonté et d'un sang-froid dignes d'éloges. Pendant le bombardement du 26 décembre, atteint d'un éclat d'obus, a continué son service de liaison sans la moindre émotion sous un feu extrêmement violent", l'autre le 10 mai 1916 (n° 129) : "Observateur d'artillerie plein de zèle et de conscience, toujours prêt à marcher en toutes circonstances. Au cours d'un vol de nuit effectué en service commandé et où son pilote a trouvé la mort, a été grièvement blessé à l'atterrissage et a montré, malgré ses souffrances, un moral au-dessus de tout éloge".[2]
  • Une au titre de la 61e division le 19 septembre 1917 : "Chargé le 8 août d'une reconnaissance dans la région de la ferme Cépy, n'a pas hésité à exécuter sa mission à très faible altitude malgré la violence du feu de l'ennemi. Est rentré avec un appareil criblé de balles et d'éclats".
  • Deux au titre de la 6e armée, l'une le 31 mai 1917 : "Le 23 avril 1917, a livré, au cours d'un même réglage, plusieurs combats, mettant chaque fois ses adversaires en fuite et a pu, grâce à sa ténacité et à son courage, terminer sa mission. Est rentré à l'escadrille avec son mitrailleur très grièvement blessé, un appareil criblé de balles et complètement hors d'usage", et l'autre le 12 décembre 1917 : "S'est particulièrement distingué au cours des dernières attaques où, grâce à ses qualités de calme, d'audace et de sang-froid, il a pu mener à bien toutes les missions qui lui ont été confiées, malgré les conditions atmosphériques difficiles et de durs combats. Le 24 octobre, a effectué, à 50 mètres au-dessus de l'ennemi, une reconnaissance très fructueuse".

Gratien est mis en congé illimité de démobilisation le 17 juillet 1919 (7e échelon n° 2189).

Il épouse le 24 janvier 1917 Madeleine Eudes, fille du docteur Eugène Eudes (1854-1924), de Cerisy-la-Salle, qui publia vers 1968 ses Lettres de guerre. Il laisse deux fils : René, qui devient prêtre, et François, docteur en médecine [1].

Il est élu conseiller général du canton de Marigny en 1919. Il reste en poste jusqu'à sa mort, en 1920 [3].

Fervent chrétien, il a pour amis le cercle de l’Action française : Maurras, Bainville, Daudet et Réal del Sarte, qui réalisa le monument aux morts de Cerisy-la-Salle [1].

Ayant formé le projet d’une société d’abattoir industriel à Saint-Lô, il se rend fréquemment à Paris. C’est lors d’un retour de la capitale, alors que son projet est sur le point d’aboutir, qu’il trouve la mort dans un accident d’automobile à Marolles (Calvados), près de Lisieux le 27 février 1920. Il repose dans le cimetière de Cerisy-la-Salle [1].

Distinctions

  • Chevalier de la Légion d'honneur
  • Décoré de la Croix de guerre
  • Décoré de la Croix Italienne "Au mérite de Guerre"

Notes et références

  1. 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4 et 1,5 René Gautier (dir.), Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche, tome 4, éd. Eurocibles, Marigny, 2001.
  2. Registre et matricule n° 233, Archives départementales de la Manche.
  3. « Tout sur la Manche », Revue du département de la Manche, tome 29, n° 113-114-115, 1987.

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