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Georges Laisney (1883)

De Wikimanche

Georges Laisney.

Georges Laisney, né à Coutances le 6 mars 1883 [1] et mort à Rouen (Seine-Inférieure) le 16 juillet 1950 [1], est un écrivain, poète, peintre et dessinateur de la Manche.

Il a consacré à Coutances et au Cotentin des ouvrages illustrés. Il était lié au groupe des artistes du Pou qui Grimpe.

Biographie

rue Saint-Nicolas à Coutances, il perd jeune son père et est élevé par sa mère, gérante d'un magasin de papier et de cadres [2].

Élève au lycée de Coutances, il poursuit ses études à la faculté des Lettres de Caen et fait un séjour en Grande-Bretagne. Il est nommé professeur d'anglais à Mortain puis au collège de Saint-Lô. Il est agrégé en 1911 [2].

Après avoir publié quelques poèmes et dessins dans des revues locales, il fait paraître un premier recueil de poèmes sentimentaux en 1907, La Première chanson, dédié à sa mère. En 1912, il publie Ma Petite ville, inspirée de Coutances [2].

Également peintre, il est l'auteur d'aquarelles et d'huiles, et illustre ses livres et ceux d'autres auteurs, comme L'Abbaye de Hambye, de René Herval [2].

Officier au sein de la division navale de Syrie durant la Première Guerre mondiale, interprète auprès de l'armée britannique et détenteur du chiffre, il survit au torpillage du transport postal l'Athos, le 17 février 1917, en Méditerranée. Décoré de la Légion d'honneur, il finit la guerre en poste au Caire et à Port-Saïd (Égypte) [3], [2].

Démobilisé en 1918, il revient à Coutances, et rejoint Le Pou qui grimpe sur la suggestion de Louis Beuve[2]. Avec ce groupe d'artistes, il publie La Noce devant le photographe, quinze ballades illustrées par Joseph Quesnel, jouées au théâtre de Coutances en janvier 1932, et participe à l'Almanach des saisons (1920) et l'Almanach de la destinée la rose au bois (1922-1924) [2].

En 1921, il est muté à Rouen, au lycée Corneille et à l'École supérieure de commerce[2].

En 1924, il réalise avec Jean Thézeloup les illustrations des Contes du pays normand de Maurice-Charles Renard. Il publie ensuite Quelques histoires de chez Gustave (1930, seconde édition enrichie en 1943), et Poèmes couleur du temps perdu, préfacé par Jean de La Varende (1933) [2].

Tableaux de Georges Laisney.

À l'occasion du millénaire du rattachement du Cotentin au duché de Normandie, il participe à l'organisation de festivités à Coutances, en 1933, dont une kermesse fréquentée par plus de 200 000 visiteurs, et, avec Louis Beuve, un Souper des vikings au Grand hôtel de la Gare tenu par les époux Lemonnier, le dimanche de Pentecôte, sur le menu duquel il dessine l'amiral de Tourville. Un second souper est organisé le 4 août 1834, pour lequel, avec Jean Thézeloup, il décore la salle, organise un spectacle de trouvères normands, et expose ses peintures. Les Lemonnier lui demandent la même année de décorer leur hôtel, pour lequel il représente la foire de Lessay, de même qu'à Jean Thézeloup et Lucien Goubert. Il est aussi du troisième souper des Vikings, le 2 août 1936 [2].

En 1936, il mêle dans Portrait de Coutances histoire locale et souvenirs personnels. L'année suivante paraît Du Raz Blanchard aux vaux de Vire [2].

De nouveau mobilisé en septembre 1939 comme officier de Marine interprète, à l'état-major de la première division, il est évacué en juin 1940 vers des camps près de Liverpool, puis rejoint Lisbonne en juillet avec la mission française de Londres. Rentré à Toulon, il retrouve Coutances le 27 août avant de reprendre deux semaines plus tard ses cours à Rouen [2].

Son activité littéraire ne faiblit pas : Petite histoire de Normandie paraît en 1942, La Manche, écrit en 1943, est publié deux ans plus tard, et Les Demoiselles du bon dieu est publié en 1947. 1947 voit également la parution de deux ouvrages pédagogiques : Versions anglaises et L'Anglais chez soi [2].

Mort à Rouen, il est inhumé au cimetière de Coutances [2].

Œuvre

Ses créations littéraires sont riches de sensibilité et d’humour.

Selon Raymond Postal en 1920, « la poésie de Georges Laisney, saine, fraîche et spontanée, cherche sa voie entre les tendresses de l'intimisme et la notation humoristique de la vie des petites sous-préfectures normandes. L'émotion et le pittoresque se rejoindront sans doute dans l'amour qu'il porte à sa province [3] ».

Son œuvre est fortement influencée par Louis Beuve avec qui Laisney entretient une correspondance à partir de 1909 et une solide amitié [2].

Publications

  • Poèmes couleur de temps perdu, 1933
  • Quelques histoires de chez Gustave, 1930
  • Poèmes couleur de temps perdu, 1933
  • Portrait de Coutances, 1936
  • Du Raz Blanchard aux Vaux de Vire (préface de Paul Le Cacheux), 1937
  • Petite histoire de Normandie, 1942
  • Jean-Louis Vaneille, Les Vieux maîtres de la littérature bas-normande (préface de Jean de Lavarende, biographies par Georges Laisney et Jean-Louis Vaneille), 1942
  • Histoire de Normandie (édition définitive augmentée d'un chapitre sur le folklore), 1945
  • La Manche, richesses d'hier, richesses de demain, 1945
  • Les Demoiselles du Bon Dieu, suivi de la Noce devant le photographe, 1947
  • Versions anglaises, 1947

Distinctions

  • Décoré de la Légion d'honneur
  • Membre de l'Académie des sciences, belles lettres et arts de Rouen à partir de 1937, il la préside en 1942 et 1943
  • Président de l'Académie de Caen
  • Chancelier de la Société des écrivains normands

Il est fait officier de l'instruction publique et chevalier du mérite social [2].

Hommages

Stèle hommage (à Coutances).
  • Une stèle de granit avec un médaillon représentant Georges Laisney sculpté par le coutançais Étienne Rebuffet, est inaugurée le 7 juin 1954 dans l'allée centrale du jardin public en présence de 200 personnes. Financée sur souscription et par la Ville de Paris, soutenue par André Maurois, le duc de Broglie, le cardinal Grente, on y lit « Georges 1883-1950. Poète-écrivain. Aima et chanta Coutances et la Normandie ». Ce monument est déplacé en 1968 dans le square Georges-Laisney, sur le côté sud-est de l'église Saint-Nicolas [2].
  • En juin 1983, pour le centenaire de sa naissance, le Cercle littéraire et archéologique et la Ville organisent une cérémonie devant la stèle, avec le groupe folklorique La Volante de Coutances, ses ouvrages, dessins et peintures sont exposés dans le grand salon de l'hôtel de ville, et une conférence est prononcée par Raymond Deslandes, professeur de lettres, son ancien collègue au lycée Corneille de Rouen [2].

Bibliographie

  • Paul Bellée, « L'oeuvre de Georges Laisney », avec préface d'Eléonor Daubrée, Coutances.
  • Raymond Deslandes, « Le souvenir de Georges Laisney, écrivain, artiste et poète coutançais (1883-1950) », Viridovix, n° 12, 1994.
  • Céline Guénolé, « Georges Laisney (1883-1950) », Le Viquet, n° 137, Saint Michel 2002, p. 6 à 15.
  • Céline Guénolé, Philippe Duval, « Un lieu de mémoire normande, le grand hôtel de la gare de Coutances», Le Viquet, n° 123, Pâques 1999, p. 83 à 97.
  • Céline Guénolé, « Il y a 100 ans, à Coutances, le Pou Qui Grimpe», Le Viquet, n° 187, Pâques 2017, p. 2 à 30.

Notes et références

  1. 1,0 et 1,1 - Acte de naissance n° 27 - Page 130/171.
  2. 2,00 2,01 2,02 2,03 2,04 2,05 2,06 2,07 2,08 2,09 2,10 2,11 2,12 2,13 2,14 2,15 2,16 2,17 et 2,18 Céline Guénolé, « Georges Laisney (1883-1950) », Le Viquet n°137, Saint Michel 2002.
  3. 3,0 et 3,1 Raymond Postal, « Georges Laisney », Anthologie critique des poètes normands de 1900 à 1920, Garnier frères, 1920.

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