Gathemo
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Gathemo est une commune du département de la Manche.
- Prononciation. — API : [gat'mo]; transcription francisée : gat-mô.
Commune de Gathemo | Coordonnées géographiques de la mairie ![]() 48° 45' 56.68" N, 0° 58' 33.58" W (OSM) | ||||||||||
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Arrondissement | Avranches | ||||||||||
Canton | Mortainais | ||||||||||
Ancien canton | Sourdeval | ||||||||||
Intercommunalité | CA Mont-Saint-Michel-Normandie | ||||||||||
Gentilé | Gathemotin(e)s | ||||||||||
Population | 261 hab. (2020) | ||||||||||
Superficie | 10,41 km² | ||||||||||
Densité | 25 hab./km2 | ||||||||||
Altitude | 230 m (mini) - 367 m (maxi) | ||||||||||
Code postal | 50150 | ||||||||||
N° INSEE | 50195 | ||||||||||
Maire | Christelle Errard | ||||||||||
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Toponymie
Attestations anciennes
- Gatemun 1082 [1].
- Gathemo s.d. (11e / 12e s. ?) [1].
- Gatemol 1203 [2].
- Gathemo 1369/1370, 1371/1372 [3].
- Gatemo 1412 [4].
- Gathemo ~1480 [5].
- Gastemo 1549 [6].
- Gratemo 1612/1636 [7].
- Gathemo 1640 [8], 1677 [9].
- Gatemo 1689 [10], 1694 [11].
- Gateno 1695 [12].
- Gatemo ~1700 [13].
- Gathemo 1713 [14].
- Gatemo 1716 [15], 1719 [16], 1719 [17], 1720 [18], 1720 [19].
- Gathemo 1735 [20].
- Gatemo 1736 [21], 1758 [22].
- Gathemo 1753/1785 [23].
- Gatemo 1793 [24].
- Gathmo 1801 [25].
- Gathemo 1804 [26].
- Gathemor 1828 [27].
- Gathemo 1829 [28], 1830 [29], 1837 [30].
- Gâthemo 1835/1845 [31].
- Gathemo 1854 [32], 1878 [33], 1880 [34], 1903 [35].
- Gâthemo 1926 [36].
- Gathemo 1954 [37], 1962 [38], 1972 [39], 1978, 1993 [40], 2007 [41].
Étymologie
Toponyme d'origine incertaine, au sujet duquel peu de spécialistes ont osé s'exprimer : silence radio de la part d'Auguste Vincent [42], Auguste Vincent [43], Albert Dauzat [44], Marie-Thérèse Morlet [45] et Ernest Nègre [46].
Seul François de Beaurepaire a fait part de ses considérations à ce sujet [1]. Il rapproche Gathemo de Gratemont à Mesnil-Panneville (Seine-Maritime), dont certaines formes anciennes sont similaires (Gratemou 1223, Gathemo 1238, Gathemou, Gratemo 1244, Grathemo 1248), ainsi que du toponyme italien Chiatamone, ancienne résidence royale. Il ne tire cependant aucune conclusion de ces rapprochements. Il note par ailleurs que la conservation d'un [t] intervocalique, qui aurait normalement dû s'amuir s'il était ancien, suggère un nom tardivement transplanté. De toutes ces remarques, René Lepelley tire un laconique « sens obscur » [47].
À ces rapprochements on pourra ajouter Gatenoë, hameau à Saint-Didier-sous-Écouves dans l'Orne (Gateneau en 1753/1785 sur la carte de Cassini), qui pourrait éventuellement représenter une altération de ce type toponymique (quoique d'autres explications soient possibles).
- Une piste ?
- ☞ Il existe bien dans la toponymie normande un élément gat(t)e d'importation tardive, issu de l'ancien scandinave gata « chemin, passage » [48]. Ce dernier est à l’origine des fréquents types toponymiques Houlgate et Catehoule « chemin creux », « passage encaissé », et on le trouve en outre combiné avec une dizaine d'autres éléments. Il existe donc une possibilité pour que l'on ait ici affaire à un composé de ce genre, le second élément restant pour l'instant indéfini. La difficulté (car il y en a une !) vient du fait que Gathemo ne se situe pas spécialement dans une zone d'implantation scandinave. Cependant, l'emprunt toponymique d'un tel élément reste possible.
Géographie
Histoire
On dénombre trois fiefs à Gathemo en 1640 [8] :
- le fief de Gathemo, possédé par Robert Malherbe, escuyer.
- le fief du Moustier, possédé par maistre Richard de La Luzerne.
- le fief aux Dames, possédé par les relligieuses de l'abbaye blanche de Mortaing.
En janvier 1800, une ultime attaque de Frotté sur Vire avec 2 000 chouans se termine par un échec et une retraite sur Gathemo où les prisonniers républicains sont libérés[49].
Après de terribles combats entre la 116e Panzerdivision allemande et la 28e division américaine, Gathemo est libérée, en ruines, le 10 août 1944[49].
Le village est détruit à 90 % par les bombardements de 1944 [50].
Démographie
Sous l'Ancien régime
Sous l'Ancien régime, le dénombrement des populations se fait généralement par feux, c'est-à-dire par foyers. Le nombre de personnes habitant sous un même toit variant beaucoup suivant celui d'ascendants et d'enfants, ces données sont donc relatives, mais donnent néanmoins une idée de l'évolution démographique.
Depuis la Révolution
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793.
À partir du 21e siècle, les recensements réels des communes de moins de 10 000 habitants ont lieu tous les cinq ans, contrairement aux autres communes qui ont une enquête par sondage chaque année[51]. En 2020, la commune comptait 261 habitants.
Administration
Circonscriptions administratives avant la Révolution
- Généralité : Caen.
- Élection : Vire.
- Sergenterie : Saint-Sever.
Circonscriptions administratives depuis la Révolution
- District : Mortain (1790-1795).
- Arrondissement : Mortain (1800), Avranches (1926).
- Canton : Sourdeval (1790).
Les maires
Mairie
- Horaires d'ouverture
Jours | Matin | Après-midi | Coordonnées de la mairie (Pour envoyer un mail et signaler une erreur cliquez ici) | ||
Lundi | - | - |
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Mardi | - | 14 h - 18 h | |||
Mercredi | - | - | |||
Jeudi | - | - | |||
Vendredi | - | - | |||
Samedi | 10 h - 12 h | - |
Religion
Circonscriptions ecclésiastiques avant la Révolution
- Diocèse : Avranches.
- Archidiaconé : Val de Mortain.
- Doyenné : Mortain.
Patronage
- Dédicace de l'église paroissiale : Notre-Dame.
- Patron (présentation) : l'abbesse de l'Abbaye Blanche de Mortain.
- Fête patronale : dimanche suivant le 8 septembre [54]
Circonscriptions ecclésiastiques actuelles
- Diocèse : Coutances et Avranches.
- Archidiaconé : Sud.
- Doyenné : Mortainais..
- Paroisse : Notre-Dame-de-l'Assomption.
Lieux et monuments
Gathemo est un village reconstruit après la Seconde Guerre mondiale.
- Cimetière : tombeau de Marie-Henriette Corday d'Arclais, sœur de Charlotte Corday
- Croix de chemin
- Église Notre-Dame reconstruite en granite en (1961) : vitraux de François Chapuis, autel en granit bleu.
- Manoir seigneurial : château de la Cour en Gathemo, propriété successive des familles Malherbe puis Drudes de Campagnolles, détruit au début du 20e siècle
- Monument aux morts
- Sources
- Tourbière du Pré-maudit
Personnalités liées à la commune
- André et Clémentine Mesnage, Justes parmi les Nations
- Ferrucio et Suzanne Pedrelli, Justes parmi les Nations
- André Debon (1922-2010), instituteur à Gathemo en 1940, résistant
- Maurice Dujardin (1919-1944), polisseur de granite à Gathemo, assassiné par les Allemands le 15 août 1944 à Chanu (Orne) pour une raison inconnue[55]
Économie
- Carrières de granite bleu exploitées jusqu'en 1960
- La Manchevrette : fromages de chèvre et produits à base de lait de chèvre
Bibliographie
- L. Hulmel, « Quelques notes supplémentaires sur la paroisse Notre-Dame de Gathemo », Revue de l'Avranchin et du Pays de Granville, n° 253, décembre 1967, p. 297-298
Notes et références
- ↑ 1,0 1,1 et 1,2 François de Beaurepaire, Les noms de communes et anciennes paroisses de la Manche, Picard, Paris, 1986, p. 120.
- ↑ Thomas Stapelton, Magni Rotuli Scaccariæ Normanniæ sub regibus Angliæ, Société des antiquaires de Londres, Londres, t. II, 1844, p. 533.
- ↑ Comptes du Diocèse d’Avranches, dressés en 1369/1370 et 1371/1372, in Auguste Longnon, Pouillés de la Province de Rouen, Recueil des Historiens de France, Paris, 1903, p. 145C et 152C.
- ↑ Pouillé du Diocèse d’Avranches, 1412, in Auguste Longnon, op. cit., p. 157B.
- ↑ Pouillé du Diocèse d’Avranches, ~1480, in Auguste Longnon, Pouillés de la Province de Rouen, Recueil des Historiens de France, Paris, 1903, p. 172C.
- ↑ Eugène Robillard de Beaurepaire et le Comte Auguste de Blangy, Le Journal du Sire de Gouberville (t. I), Mémoires de la Société des Antiquaires de Normandie XXXI, Caen, 1892, p. 47.
- ↑ Jean Bigot sieur de Sommesnil, État des paroisses des élections de Normandie, 1612/1636 [BnF, ms. fr. 4620].
- ↑ 8,0 et 8,1 Rôle des fiefs du grand bailliage de Caen (vicomtés de Caen, Bayeux, Falaise et Vire) et de leur possesseurs dressé en 1640, Bulletin Héraldique de France, 1890-1892, p. 53a.
- ↑ Roles par généralités et élections des paroisses de France et de leur imposition aux tailles, 1677 [BnF, cinq cents Colbert, ms. 261 f° 229 à 275].
- ↑ G. Mariette de La Pagerie, cartographe, Unelli, seu Veneli. Diocese de Coutances, divisé en ses quatre archidiaconés, et vint-deux doiennés ruraux avec les Isles de Iersay, Grenesey, Cers, Herms, Aurigny etc., chez N. Langlois, Paris, 1689 [BnF, collection d'Anville, cote 00261 I-IV].
- ↑ Jean-Baptiste Nolin, Le duche et gouvernement de Normandie Divisé en Haute et Basse Normandie, en Divers Pays, et par Evechez, Paris, 1694 [BnF, IFN-7710251].
- ↑ P. Mortier / H. Jaillot, Le Duché et Gouvernement de Normandie divisée en Haute et Basse Normandie, Amsterdam, 1695.
- ↑ Gerard Valk, Normannia Ducatus, tum Superior ad Ortum, tum Inferior ad Occasum, Praefectura Generalis […] Anglici Caesarea sive Jarsey…, Amsterdam, ~1700.
- ↑ 14,0 et 14,1 Dénombrement des généralités de 1713 [BnF, ms. fr. 11385, f° 1 à 132].
- ↑ Guillaume de l'Isle, Carte de Normandie, Paris, 1716.
- ↑ Guillaume de l’Isle, Carte des Provinces du Maine et du Perche, Paris, 1719.
- ↑ Bernard Jaillot, Le Gouvernement général de Normandie divisée en ses trois généralitez, Paris, 1719.
- ↑ Jean-Baptiste Homann, Tabula Ducatus Britanniæ Gallis / le Gouvernem[en]t General de Bretagne, Nuremberg, 1720.
- ↑ G. Mariette de la Pagerie, Carte topographique de la Normandie; feuille 3 : Fougères, Vire et Avranches, 1720 [BNF, fonds Cartes et Plans, cote Ge DD 2987 (1009, III) B].
- ↑ 20,0 et 20,1 Nouveau dénombrement du royaume par generalités, elections, paroisses et feux […], t. II, Impr. Pierre Prault, Paris, 1735, p. 64b.
- ↑ Bernard Jaillot, Carte topographique du diocèse de Bayeux, Paris, 1736 [BNF, collection d’Anville, cote 00260 B].
- ↑ Robert de Vaugondy, Carte du gouvernement de Normandie, Paris, 1758.
- ↑ Carte de Cassini.
- ↑ Site Cassini.
- ↑ Bulletin des lois de la République française, Imprimerie Nationale, Paris.
- ↑ Dictionnaire universel, géographique, statistique, historique et politique de la France, impr. Baudouin, libr. Laporte, vol. II (COA-H), an XIII (1804), p. 526b.
- ↑ Louis Du Bois, Itinéraire descriptif, historique et monumental des cinq départements de la Normandie, Mancel, Caen, 1828, p. 461.
- ↑ Annuaire de la Manche (1829), Statistique de l'arrondissement de Mortain, p. 159.
- ↑ J. G. Masselin, Dictionnaire universel de géographie physique, commerciale, historique et politique du Monde Ancien, du Moyen Age et des Temps Modernes comparées / Dictionnaire universel de géographie, t. I, Auguste Delalain, Paris, 1830, p. 530b.
- ↑ Dictionnaire géographique universel ou description de tous les lieux du globe sous le rapport de la géographie physique et politique, de l’histoire, de la statistique, du commerce, de l’industrie, etc., etc., Sociétés de Paris, Londres et Bruxelles pour les publications littéraires, Bruxelles, 1837, t. I, p. 757a.
- ↑ cartes d’État-Major (relevés de 1820 à 1866, mises à jour jusqu’à 1889; Basse-Normandie cartographiée entre 1835 et 1845).
- ↑ V. Lavasseur, Atlas National Illustré des 86 départements et des possessions de la France, A. Combette éditeur, Paris, 1854.
- ↑ Abbé Auguste Lecanu, Histoire du diocèse de Coutances et d'Avranches depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours; suivie des actes des saints et d'un tableau historique des paroisses du diocèse, impr. de Salettes, Coutances, t. II, 1878, p. 380.
- ↑ Adolphe Joanne, Géographie du département de la Manche, Hachette, Paris, 1880, p. 59b.
- ↑ Auguste Longnon, Pouillés de la Province de Rouen, Recueil des Historiens de France, Paris, 1903.
- ↑ Carte du département de la Manche, L’Illustration économique et financière, 28 août 1926.
- ↑ Nomenclature des hameaux, écarts et lieux-dits de la Manche, INSEE, 1954.
- ↑ Atlas de Normandie, Caen, 1962.
- ↑ Anne Vallez, Pierre Gouhier, Jean-Marie Vallez, Atlas Historique de Normandie II (économie, institutions, comportements), Université de Caen, Caen, 1972.
- ↑ Annuaire officiel des abonnés au téléphone.
- ↑ Carte IGN au 1 : 25 000.
- ↑ Auguste Longnon, Les noms de lieux de la France, Paris, 1920-1929; rééd. Champion, Paris, 1979.
- ↑ Auguste Vincent, Toponymie de la France, Bruxelles, 1937.
- ↑ Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Larousse, Paris, 1963 (rééd. Guénégaud, s.d., avec supplément de Marie-Thérèse Morlet).
- ↑ Marie-Thérèse Morlet, Les noms de personnes sur le territoire de l’ancienne Gaule du VIe au XIIe siècle, Paris, CNRS, t. III (les noms de personnes contenus dans les noms de lieux), 1985.
- ↑ Ernest Nègre, Toponymie Générale de la France, Droz, Genève, t. I, 1990, t. II et III, 1991.
- ↑ René Lepelley, Noms de lieux de Normandie et des Îles Anglo-Normandes, éd. Christine Bonneton, 1999, p. 132b.
- ↑ L’ancien scandinave gata « chemin, passage » est issu du germanique commun °gatwōn « passage », littéralement « action d’aller, de passer », reposant lui-même sur l’indo-européen °ghǝ-t(w)ā-m, forme suffixée de la racine indo-européenne °ghē- < °gheǝ- « laisser aller, relâcher », d’où « être relâché, aller », au degré zéro (cf. anglais to go, néerlandais gaan, allemand gehen « aller »). Le mot gata s’apparente à l’anglais dialectal du Nord gate « chemin, rue », à l’anglais standard gait « allure », ainsi qu’au moyen néerlandais gate, à l’ancien haut-allemand gazza, au moyen haut-allemand gazze (d’où par emprunt le néerlandais moderne gats), à l’allemand moderne Gasse « ruelle », et au gotique 𐌲𐌰𐍄𐍅𐍉 gatwō « voie, chemin ». Il est par contre distinct de l’anglais gate « ouverture, portail, porte (de ville) », d’étymologie différente [germanique commun °gatam], mais avec lequel il est hélas souvent confondu par les toponymistes amateurs et même certains professionnels.
- ↑ 49,0 et 49,1 René Gautier et 54 correspondants , 601 communes et lieux de vie de la Manche , éd. Eurocibles, 2014, p. 212
- ↑ Michel de la Torre, 50. Manche - L'art et la nature de ses 599 communes, éd. Nathan, 1985.
- ↑ Au début du 21e siècle, les modalités de recensement ont été modifiées par la loi no 2002-276 du 27 février 2002, dite « loi de démocratie de proximité » relative à la démocratie de proximité et notamment le titre V « des opérations de recensement », afin de permettre, après une période transitoire courant de 2004 à 2008, la publication annuelle de la population légale des différentes circonscriptions administratives françaises. Pour les communes dont la population est supérieure à 10 000 habitants, une enquête par sondage est effectuée chaque année, la totalité du territoire de ces communes est prise en compte au terme de la même période de cinq ans. La première population légale postérieure à celle de 1999 et s’inscrivant dans ce nouveau dispositif est entrée en vigueur au 1er janvier 2009 et correspond au recensement de l’année 2006.
- ↑ Population avant le recensement de 1962
- ↑ INSEE : Population depuis le recensement de 1962
- ↑ Anonyme, Les 50 000 adresses de la Manche, L'agence générale de publicité et d'édition, Caen, 1939, p. 303.
- ↑ René Gautier et 54 correspondants, 601 communes et lieux de vie de la Manche, 2014, p. 212.