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Fosse Arthour

De Wikimanche

La fosse Arthour est un site naturel sensible, situé à Saint-Georges-de-Rouelley, à la limite de la Manche et de l'Orne.

Description

Il s'agit d'une gorge (cluse) profonde d'environ 70 m, creusée dans une barre rocheuse allant de Mortain à Domfront (Orne), au fond de laquelle coule la Sonce ; c'est un site emblématique du parc naturel régional Normandie-Maine.

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Légendes

Plusieurs légendes sont rattachées au site.

La plus connue se rapporte au roi Arthur (VIe siècle après Jésus-Christ), qui serait tombé dans cette gorge en voulant rejoindre son épouse [1]. La grotte dite chambre de la reine Guenièvre témoignerait de son passage. En réalité, il s'agit de la fosse (mot signifiant carrière dans le parler local) à Retour (nom de son exploitant), qui n'a aucun lien avec le roi Arthur.

Une autre est liée à la vasque d'eau au pied de la cascade. Les anciens la disaient sans fond et l'appelaient le gouffre. Si un paysan déposait une pièce d'argent au bord du gouffre à la tombée de la nuit, le lendemain matin deux taureaux offerts par Arthur sortaient de l'eau pour l'aider aux travaux des champs.

Site protégé

Les carrières à la Fosse Arthour

Le site est protégé depuis 1994. La cluse de la Fosse Arthour et le bois de Rouellé sont la ZNIEFF n°250002594 couvrant 41 ha, entre 150 m et 220 m d'altitude.

C'est un exemple typique de cluse dans les grès armoricains, avec les éboulis quaternaires associés. Le site se prolonge au sud par une lande mésophile (moyennement humide) à para-tourbeuse (où l'épaisseur de tourbe est encore peu importante)[2].

Flore

La flore des rochers de la cluse de la Fosse Arthour est très riche. Elle renferme de nombreuses espèces rares et/ou protégées au niveau régional (*) ou national (**). On y trouve notamment des fougères (l'hyménophyllum de Tonbridge**, le phégopteris faux-Polypode**, le polypode hêtre*) mais aussi la bruyère ciliée*, la teesdalie à tige nue, la laîche blanchâtre[2].

Dans la lande on trouve le jonc raide, le genêt anglais et la linaigrette à feuilles étroites[2].

Les prairies tourbeuses en lisière du bois de Rouellé abritent la violette des marais et le millepertuis des marais[2].

Faune

On trouve sur le site de la Fosse Arthour des papillons peu communs comme le grand mars changeant et l'azuré du trèfle.

Les oiseaux les plus remarquables sont le martin-pêcheur, le pic noir, l'alouette lulu, le rouge-queue à front blanc et le bec croisé des sapins[2].

Aménagements

L'étang près de la Fosse Arthour
  • L'auberge de la Fosse Arthour, qui fait suite en 1973 à un baraquement de la reconstruction[3], abandonnée depuis 2015 est reprise en 2020 par Lina Clouart, originaire de Saint-Georges de Rouelly[4] (Tél : 09 71 72 26 95)
  • L'étang de la Fosse Arthour, d'une superficie de deux hectares, est aménagé en 1978 sur une vaste zone humide. Il permet de réguler le débit de la Sonce et offre un intérêt touristique indéniable. Il est longé par le GR 22 et un sentier avec aires de jeux pour enfants permet d'en faire le tour.
  • Le site d'escalade est réputé. Il offre 180 voies sur des hauteurs situées entre 15 m et 25 m.
  • Deux circuits pédestres, au départ de l'auberge, réservent de multiples découvertes sur la flore de la région et offrent de magnifiques points de vue (chaussures de marche recommandées). Onze bornes disposées le long du chemin permettent d'en savoir plus grâce à l'application Kit M.
    • Le circuit du roi Arthur (3,5 km, 55 min), vers l'Orne, passe sous le site d'escalade, monte au panorama, suit ensuite la crête de la fosse qui culmine à 223 mètres au calvaire du Roc (à la limite des deux départements) va près du lieu-dit Les Roberdières et revient par la fontaine Poterie et le Haut-du-Bois.
    • Le circuit de la reine Guenièvre (2 km, 35 min), dans la Manche, franchit la Sonce, longe l'étang, passe près des anciennes carrières du Gué-Safray et revient en sous bois jusqu'à la route et l'auberge.
  • Des escaliers permettent d'accéder à la chambre de la Reine.
  • Aires de pique-nique, parkings, toilettes.

Notes et références

  1. « Au pays du roi Arthur », Basse-Normandie notre région, n° 27, juin 1997.
  2. 2,0 2,1 2,2 2,3 et 2,4 D. Rungette, 2011, Cluse de la Fosse Arthour et bois de Rouellé, INPN, SPN-MNHN Paris, 26 P(lire en ligne)
  3. Archives départementales de la Manche, « Autour de la Fosse Arthour », 432 AV /1 (écouter)
  4. « L'auberge de la fosse Arthour s'apprête à rouvrir après cinq ans de fermeture », La Gazette de la Manche, 3 juin 2020.

Lien externe