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Fort Saint-Martin

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Fort Saint-Martin.

Le fort Saint-Martin est une fortification militaire déclassée depuis 1898, sis à Saint-Germain-des-Vaux.

Du XVIe au XIXe siècle : d'une rotonde à un fort

Mur d'enceinte.
Corps de garde.

Sur la pointe occidentale qui ferme l'anse Saint-Martin, on élève une rotonde en 1520[1] ou durant la Guerre de Sept Ans (milieu du XVIIIe siècle)[2]. La finesse de l'appareillage des pierres et l'absence de boulins, empêchent tout point d'accroche pour l'escalader. L'épaisseur du mur, sans saillants ni créneaux, et le chainage des pierres rendent l'enceinte semi-circulaire à l'épreuve de l'artillerie. Deux canons de 24 livres sur affût arment la banquette[2].

A l'intérieur de l'enceinte, un corps de garde vouté en pierres et de plein cintre, permet alors d'abriter six hommes dans deux pièces communiquant par une porte en plein cintre, avec une cheminée dans une seule. Semblable au corps de garde de Jardeheu, il est modifié en 1806 par l'agrandissement des ouvertures occidentales. Les deux pièces sont désormais indépendantes[2].

En 1806, le vieux fort défend la côte de l'attaque d'une frégate anglaise, la Minerve qui, touchée par un boulet rouge, s'échoue sur la digue est du port Racine.

En 1855, l'ensemble est complété par un rempart à trois ou quatre canons à l'ouest, et un nouveau fort à l'est (modèle 1846), avec un rempart en pierre recouvert de terre et une poudrière au centre protégée par une forte levée de terre[1]. Bâtiment rectangulaire, il possède à l'est une entrée monumentale précédée d'un pont-levis, donnant accès à un rez-de-chaussée de dix pièces éclairées par huit demi-fenêtres et des meurtrières[3]. Il est armé par six obusiers de 3,8 kg. Désarmé en août 1898, car trop bas pour les nouvelles techniques militaires, ce fort est vendu au Saint-Germagnais Eugène Trigan, avec cinq hectares de terre.

Du XXe siècle à aujourd'hui : Le Fort et le patronage Sainte-Mélanie

En 1913, le vieux fort est loué par le patronage Sainte-Mélanie de Paris, mené par l’aumônier Wiesneg La Première Guerre mondiale éclate l'été suivant, et les colons de la communauté s'y installent le temps d'un été en 1919. Le patronage acquiert le fort en 1924 et lui ajoute un étage en1936, pour accueillir cent jeunes. L'abbé Lacointe, futur évêque de Beauvais, succède à l'abbé Roubinet.

Au milieu des années 1920, le "bâtiment à rougir les boulets" est transformé en chapelle, avec une façade dotée d'un clocheton en béton, et une porte au nord devenue fenêtre.

Durant la Seconde Guerre mondiale, les Allemands occupent le fort, qui est remis en état à la Libération par l'abbé Chapellier, laissant comme témoignage les graffitis représentant l'aigle allemand et quelques casemates dans le terrain, encore visibles aujourd'hui. Les jeunes de Sainte-Mélanie reprennent possession des lieux en été, puis cèdent leur place dans les années 1970 à des religieuses qui en font leur maison de repos pendant deux années.

Elle demeure encore aujourd'hui propriété de l'APSM qui y organise des colonies de vacances l'été depuis 1984 , et l'ouvre à d'autres organisateurs pour des séjours scolaires, associatifs, familiaux.

Galerie

Notes et références

  1. 1,0 et 1,1 Notice historique, association des Amis du Fort Saint-Martin (?)
  2. 2,0 2,1 et 2,2 Guillaume de Monfreid, Trésors de la Hague : guide de découverte, Cherbourg, Isoète, 2003.
  3. Affiche de la vente aux enchères publique du nouveau fort et du vieux fort par la direction générale de l'Enregistrement, des domaines et du timbre, 1898.

Lien interne

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