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Fonderie Cornille-Havard

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La fonderie Cornille-Havard.

La fonderie Cornille-Havard est une entreprise de la Manche, spécialisée dans la fonderie de cloches, établie à Villedieu-les-Poêles-Rouffigny.

Une centaine de cloches monumentales sont construites dans l'atelier de la fonderie chaque année.

Activité

L'entreprise travaille dans les secteurs suivants :
- fonderie de cloches : cloches monumentales (pour les églises), carillons, cloches de navire, de maison...
- fonderie d'art : statuaire monumentale, bas-reliefs, mobilier urbain, plaques commémoratives...
- équipement campanaire : cloches, horlogerie, automates, protection contre la foudre...
- tourisme artisanal avec le label Entreprise du patrimoine vivant[1].

Son chiffre d'affaires est de 1,5 millions d'euros en 2018 [2].

Histoire

Le duc de Normandie accorde à Villedieu un domaine aux Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem dès le 11e siècle. C'est à partir de là que se développe un artisanat spécialisé dans le travail des métaux [3].

L'entreprise a été fondée en 1865 par Adolphe Havard, ingénieur polytechnicien, à partir d'un atelier créé à l'occasion de la construction de la ligne de chemin de fer Paris-Cherbourg. Il s’associe en 1903 à son gendre Léon Cornille (1869-1934), lui aussi polytechnicien, qui prend la direction de l’entreprise en 1904, devenant alors la fonderie Cornille-Havard. [4]. À sa mort en 1934, la fonderie est rachetée par André Peeters, fondeur belge, par ailleurs gestapiste et membre du Parti populaire français, qui la dirige jusqu'en 1944. En 1944, l’activité est arrêtée pour raisons collaborationnistes. La fonderie est réquisitionnée pour recevoir des réfugiés. Ce n’est qu’en 1946 que Marguerite Cornille, la fille de Léon Cornille, aidée d’anciens ouvriers, reprend et relance l’activité de fonte des cloches et les signe de son nom (d’où la signature « M. Cornille à Villedieu » sur la cloche de 1948). En 1952, de nouveau propriétaire de l’atelier, elle rétablit la raison sociale Cornille-Havard, celle qui subsiste encore aujourd’hui.

La fonderie est reprise en 1981 par Luigi Bergamo (1922-2021) [5] et son épouse Françoise[2]. Leur fils Paul Bergamo intègre la fonderie en 2000 et en devient président en 2009 avant de racheter l'établissement au départ de ses parents en 2012 [2].

Cet atelier existe toujours sous la même forme : sol en terre battue, outillage en cuivre, pont roulant en bois. Les cloches sont « moulées au trousseau » à partir d'argile, de crottin de cheval et de poil d'animal [3].

Les cloches équipent les églises de Normandie mais sont aussi exportées dans le monde entier : États-Unis, Haïti, Japon, Arménie, Afrique, etc [3].

En février 2011, un gros bourdon est prêt à être livré à la paroisse Saint-Étienne de Mulhouse (Haut-Rhin). Avec ses 6 334 kg pour 2,08 m, il s'agit de la plus grosse cloche construite en France depuis quarante ans et la seconde plus grosse derrière celle de la cathédrale de Strasbourg. Le bourdon est présenté à la population mulhousienne le 25 mars et est bénie le 8 mai [6].

En 2011, l'entreprise fond huit cloches destinées à une église de l'île de Gozo, dans l'archipel de Malte [7]. La plus grosse pèse 5 tonnes. « Avec un total de 14 t de bronze, c'est certainement la plus grosse commande de l'histoire de notre établissement », affirme Paul Bergamo, directeur de la fonderie [7].

En 2012, l'entreprise reçoit la commande de huit cloches en airain destinées à l'église Notre-Dame-de-Paris, qui complèteront le bourdon [8]. La plus grosse pèsera 4 tonnes pour un diamètre de 1,83 m. Les cloches sont livrées le 30 janvier 2013 en fin d'après-midi, pour le 850e anniversaire du monument [8].

Le 9 novembre 2013, à Bayeux (Calvados), les 50 ans de l'Ordre national du Mérite sont célébrés avec l'inauguration d'une stèle composée d'une plaque de bronze coulée par la fonderie Cornille-Havard posée sur un socle en pierre [9].

En 2015, la fonderie livre deux cloches au monastère de Grentheville près de Caen (Calvados), dont la construction entre dans sa phase terminale [10].

La fonderie en photos

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Visites

Du mardi au samedi, des vacances de février aux vacances de Toussaint.

Le site est titulaire du label Normandie qualité tourisme (au 1er mars 2015)[11].

Tarifs (2019)
  • 8,40 € pour les adultes
  • 7,40 € pour les 6-12 ans

Bibliographie

  • Fresne, « La fonderie des cloches de Villedieu », mémoire de l'École normale d'instituteurs de la Manche présenté en 1953, manuscrit, 42 pages, cité dans Annales de Normandie, 4e année, n° 2, mai 1954

Administration

Adresse : 10, rue du Pont-Chignon
50800 Villedieu-les-Poêles-Rouffigny
Tél. 02 33 61 00 56
Fax. 02 33 90 02 99
Courriel : info@cornille-havard.com

Situation

Construite au bord de la Sienne, elle est voisine de la chapelle Saint-Blaise et du parc de la Commanderie.

Vue ancienne avec la chapelle Saint-Blaise.
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Notes et références

  1. Fiche sur patrimoine-vivant.com, consultée le 7 février 2019.
  2. 2,0 2,1 et 2,2 « Ils fondent des cloches depuis 40 ans »,Ouest-France, 10 septembre 2019.
  3. 3,0 3,1 et 3,2 Flyer de publicité, 2001.
  4. L'Ouest-Éclair, 4 janvier 1934.
  5. « Disparition du fondeur de cloches Luigi Bergamo », Ouest-France, 19 mars 2021.
  6. « Un gros bourdon part à Mulhouse », La Manche Libre, 26 février 2011.
  7. 7,0 et 7,1 « Fonderie de Villedieu : huit cloches pour Malte », Ouest-France, 18 juillet 2011.
  8. 8,0 et 8,1 François Simon, « Les cloches de Notre-Dame fondues en Manche », Ouest-France, 22 février 2012.
  9. Ouest-France, 5 novembre 2013.
  10. « Normandie. Un monastère sortira bientôt de terre », Ouest-France 27 mars 2015 (lire en ligne).
  11. Carte des établissements labellisés 2015, Normandie qualité tourisme, 2015.

Liens internes

Lien externe