Famille Desgranges
De Wikimanche
Gustave Desgranges (1898-1945), Germaine Desgranges née Levêque (1906-1992), et François Desgranges (1927-2000), sont une famille de résistants de la Manche.
Une famille de résistants toute en discrétion
Le couple Desgranges, à l’exemple des Avoyne et bien d’autres familles cheminotes, est parmi les premiers engagés dans la résistance effectuant leur travail de sape en toute discrétion.
Né le 4 décembre 1898 à La Croix-Avranchin, Gustave Desgranges épouse Germaine Levêque, elle aussi née dans cette commune le 10 décembre 1906, à son retour de la guerre de 14–18 qu’il a terminée en Allemagne en 1919 [1].
Employé SNCF à Argentan, il entre dans la résistance en 1943, dans le réseau Vengeance, puis la Résistance-fer avec mission de donner des cours de maniement d’armes et d’accueillir, la nuit, des résistants de passage [1]. Il est arrêté par la Gestapo le 20 mars 1944, sur dénonciation [1]. De la prison des Ducs à Alençon, où l’espace de quelques heures il se retrouve dans la même cellule que son fils ainé François, 17 ans à cette date, que les Allemands sont allés arrêter à La Croix-Avranchin où il se cachait, il est transféré au camp de Neuengamme, via Compiègne (Oise). Les chemins du père et du fils se séparent là [1]. Gustave Desgranges (matricule n° 33 300), malade et épuisé, est abattu le 13 avril 1945 par les SS du camp [1]. Son corps ne sera jamais retrouvé [1].
Le fils, François (matricule n° 33 333), parvient à revenir vivant et après une activité professionnelle d’organisateur de bals et vingt-quatre ans de conseil municipal à Argentan (Orne) est décédé en 2000 [1].
Germaine Desgranges n’a jamais voulu recevoir quelque honneur ou profit que ce soit [1]. Elle a trouvé son réconfort auprès de sa nombreuse famille de neuf enfants. Lorsque son mari et son fils aîné sont en prison à Alençon, c’est à pied, avec la petite dernière de treize mois, qu’elle cherche à les voir, en vain [1]. Germaine Desgranges décède le 12 août 1992 à Urou (Orne).
La ville d’Argentan a donné le nom d’une de ses rues à Gustave Desgranges le 22 juin 1978 et d’un petit bois à François, le 20 août 2004.