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Eugénie Pioger

De Wikimanche

Eugénie Marie Pioger née à Fontenay le 2 mars 1874 et morte à Coutances le 18 août 1957, est une personnalité religieuse de la Manche.

Biographie

Eugénie Pioger est la fille d'Alexis et de Joséphine Le Normand, agriculteurs, domiciliés au hameau du Coudray. Elle a une sœur jumelle, Victorine morte à 22 mois. Elle est le second enfant d'une fratrie de cinq.

Eugénie Pioger est, à l'âge de neuf ans, le 7 juin 1883, atteinte tout à coup d'une paralysie nerveuse qui lui enlève immédiatement l'usage de la parole, et personne, pendant quatre ans, n'entend le son de sa voix [1]. Brisés par la douleur et atterrés à la vue des souffrances de leur fille, ses parents, animés d'une confiance sans borne et de la foi la plus vive, ne perdent pas courage. Ils effectuent un voyage à Pontmain (Mayenne), le 15 août 1883, communient tous les deux à la basilique et supplient Notre-Dame de l'Espérance de jeter sur eux, sur leur pauvre enfant surtout, un regard de bienveillance et de compassion [1]. Huit jours après, une amélioration sensible se faisait sentir. Pendant deux années consécutives son état général s'améliore, sauf qu'elle ne parle pas.

Huit fois, pendant quatre ans, ils vont aux pieds de Notre-Dame de l'Espérance, à Pontmain ; six fois, ils présentent leur enfant à la Vierge immaculée, en se prosternant à ses pieds, l'invoquant d'une voix suppliante afin d'obtenir sa guérison, alors que plusieurs médecins, mûris dans la science qu'ils ont apprise, disent positivement que la malade ne parlera jamais.

Le 31 mai 1887, vers huit heures du soir, alors que la famille vient d'arriver avec une grande partie de la commune de leur pèlerinage à Pontmain, sa mère lui dit d'aller chercher des choux au jardin. Eugénie part aussitôt avec sa jeune sœur, âgée de cinq ans environ, et au moment où elles reviennent ensemble, sa langue se délie, elle prononce librement ces quelques mots : « Notre-Dame de Pontmain ». Eugénie, guérie, est bientôt rendue dans les bras de ses parents qui ne peuvent contenir leur joie et leur bonheur.

Le 12 juillet 1888, Eugénie Pioger, entre à la Communauté de Blois, à Vire (Calvados), avec l'intention de se vouer pour toujours à la vie religieuse, et de prononcer ses vœux, dans ce pieux et splendide établissement dédié au saint cœur de Marie, aussitôt qu'elle aura fait son noviciat et atteint l'âge voulu [2].

Le comte de Romilly, cédant aux instances réitérées de la jeune privilégiée et de ses parents, a consenti à les accompagner et a recommandé à madame la supérieure de Blois cette chère enfant bénie du ciel, qui a été reçue avec toute la bonté possible et à bras ouverts [2].

Notes et références

  1. 1,0 et 1,1 « Reconnaissance à Notre-Dame-de-Pontmain », L'Avranchin, 19 juin 1887.
  2. 2,0 et 2,1 « Communauté de Blois », L'Avranchin, 22 juillet 1888.