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Edith retrouvant le corps d'Harold après la bataille d'Hastings

De Wikimanche

Edith retrouvant le corps d'Harold après la bataille d'Hastings, par Horace Vernet.

Édith retrouvant le corps d'Harold après la bataille d'Hastings est un tableau exposé au musée Thomas-Henry.

Mesurant trois mètres soixante-dix sur quatre mètres trente-cinq, avec son cadre d'origine, c'est le plus grand tableau du musée [1]. Peinte pour le salon de peinture de Paris en 1827, cette œuvre est un très bon exemple de la grande peinture d'histoire telle que pratiquée par Horace Vernet [2]

Composition

Le 14 octobre 1066, Guillaume II de Normandie, dit le Bâtard, livre bataille à Hastings contre Harold II, auquel il conteste les droits de succession sur le trône d'Angleterre du défunt roi Édouard le Confesseur. Harold meurt au combat, d'une flèche dans l’œil selon la tradition. Son corps est reconnu par sa maitresse, Édith Swanneck.

La toile représente Édith, amenée par un moine près du corps de son amant. Harold a le visage recouvert d'un foulard cachant la flèche que Vernet avait initialement représentée fichée dans l’œil. Derrière, une femme, mère de Harold ou servante d’Édith, semble partager la douleur de la maîtresse. Au troisième plan, un jeune moine soutient un blessé, comme témoin de la scène. En arrière-plan, au-delà de la palissade de bois détruite, apparaissent des tentes et le paysage anglais [3].

La composition de l’œuvre suit une diagonale allant de la main de la servante à l’angle supérieur gauche à la tête d'Harold à l’angle inférieur droit en passant par la main d’Édith, celle du moine et celle du blessé. Les regards appuient cette composition qui guident l’œil du spectateur du monde des vivants à gauche, vers celui des morts à droite [3].

Sur un décor plutôt sombre, où dominent le gris et le bleu, les personnages ressortent par un jeu de contraste entre le blanc (corps, habit monacal, voile d’Édith) et couleurs vives (vêtements or et orangés et chevelure rousse d’Édith, tissu rouge couvrant le visage d'Harold...). Des couleurs chaudes qui évoquent le mouvement orientaliste que l'on retrouve dans les chaussures et vêtements d’Édith [3].

Historique de l’œuvre

Horace Vernet (1789-1863) peint en 1828 Ou 1827 ? cette scène à la fois inspirée de la peinture troubadour, par l'histoire légendaire dont elle traite, et du courant romantique par la représentation de héros et de scènes de guerre en choisissant pourtant non pas une scène de la bataille victorieuse de Guillaume, mais les conséquences de celle-ci pour les vaincus [3].

Alexandre Dumas parle dans ses Mémoires de cette toile : « Horace Vernet avait envoyé de Rome un grand tableau représentant Édith aux longs cheveux cherchant le corps d'Harold sur le champ de bataille d'Hastings. C'était un tableau appartenant à la catégorie que Vernet appelle en riant sa grande peinture. Le tableau m'avait singulièrement séduit, non pas à cause du sujet, mais à cause du nom de l'héroïne. Il me prit fantaisie de faire un drame qui aurait nom Édith aux longs cheveux. »

L'huile sur toile de grand format (3,40 m x 3,86 m) est enserrée dans un cadre qui comporte en haut le nom de l’œuvre, en bas une lithographie représente la scène.

Exposée dans l'hôtel de Jules-Polydore Le Marois, avenue d'Antin à Paris, la toile est offerte par sa petite-fille, Jeanne de Ganay, en 1927, au musée Thomas-Henry [4].

François Schommer présente au Salon de 1884 une autre version de cet épisode historique.

Restauration

À la fin de l'année 2020 [1], une intervention de restauration urgente est menée sur la toile et son encadrement, sur place, par les équipes de La Fabrique de Patrimoines en Normandie sont restaurés [2].

La Société des amis des musées et des monuments de Cherbourg et du Cotentin participe à hauteur de 19% du montant total de l'opération de restauration [2].

Notes et références

  1. 1,0 et 1,1 « À Cherbourg, la plus grande œuvre du musée Thomas-Henry restaurée », Ouest-France, site internet, 25 novembre 2020.
  2. 2,0 2,1 et 2,2 « Mécénat », Société des amis des musées et des monuments de Cherbourg et du Cotentin, site internet, 2021 (voir en ligne).
  3. 3,0 3,1 3,2 et 3,3 Concours d’écriture 2009/2010 « Ma vie de tableau », Musée d’art Thomas-Henry / Service éducatif
  4. Inventaire MTH 2006.0.37