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Crique (Geffosses)

De Wikimanche

La Crique est un ruisseau de la Manche, à la limite des cantons de Lessay et de Saint-Malo-de-la-Lande.

Description

Selon les cartes actuelles de l'IGN, il prend sa source au hameau de la Grande Blaisoterie à Boisroger, suit brièvement la limite communale de Boisroger et Gouville-sur-Mer, puis celle de Gouville et de Geffosses, pour grossir le ruisseau de Bretteville peu avant la limite communale d'Anneville-sur-Mer (parfois appelée Anneville-sur-Crique au 19e siècle).

Il est à noter que, sur la carte de Cassini (1753/1785), ce nom désigne la ruisseau de Bretteville lui-même. On peut se demander s'il s'agit d'une erreur de localisation imputable soit à ce dernier, soit à l'IGN, où si le nom est passé d'un ruisseau à l'autre pour une raison inconnue. Cependant, le fait qu'Anneville-sur-Mer ait pu recevoir le nom d'Anneville-sur-Crique pourrait inciter à penser que le nom de la Crique désignait initialement le ruisseau de Bretteville.

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Hydronymie

Attestations directes

  • Riv. de Crique 1753/1785 [1].
  • la Crique 2007, 2012 [2].

Attestations indirectes

  • Anneville-sur-Crique 1828 [3].

Étymologie

Si l'on considère que la Crique est le nom primitif du ruisseau de Bretteville qui se jette dans le havre de Geffosses, on a là une configuration tout à fait semblable à celle des ruisseaux de la Grande et la Petite Crique, qui se jettent dans la baie des Veys. Ces ruisseaux tiendraient alors tous deux leur appellation de la crique où ils aboutissent. Ce terme géographique, qui désigne une petite baie, un enfoncement naturel du rivage pouvant accueillir des embarcations de petit tonnage, convient parfaitement aux deux sites. D'ailleurs, le havre de Geffosses est explicitement appelé Crique d'Anneville en 1689 sur la carte de Mariette de La Pagerie [4] ainsi qu'en 1757 sur celle de Brion de la Tour [5]. Il s'agit, comme havre, d'un terme normand d'origine scandinave. En l'occurrence, le mot crique est issu de l'ancien scandinave kriki « coin, baie, petit havre » [6].

Ce terme survit aujourd'hui dans toutes les langues scandinaves avec le même sens : islandais kriki, norvégien krike, suédois dialectale krik, danois krig, etc. Il est également passé en anglais (creek), toujours dans la même acception [6]. On le rattache à une base germanique °kr- évoquant diverses choses courbes, arrondies, issue de l'indo-européen °gr-, degré zéro de la racine °ger- « tourner » [7].

Notes et références

  1. Carte de Cassini.
  2. Carte IGN au 1 : 25.000.
  3. Louis Du Bois, Itinéraire descriptif, historique et monumental des cinq départements de la Normandie, Mancel, Caen, 1828, p. 376.
  4. G. Mariette de La Pagerie, cartographe, Unelli, seu Veneli. Diocese de Coutances, divisé en ses quatre archidiaconés, et vint-deux doiennés ruraux avec les Isles de Iersay, Grenesey, Cers, Herms, Aurigny etc., chez N. Langlois, Paris, 1689 [BNF, collection d'Anville, cote 00261 I-IV].
  5. L. Brion de la Tour, Recueil des Côtes Maritimes de France, Desnos, Paris, 1757, carte n° 9-15.
  6. 6,0 et 6,1 Élisabeth Ridel, Les Vikings et les mots / L'apport de l'ancien scandinave à la langue française, éditions Errance, Paris, 2009, p. 189.
  7. Julius Pokorny, Indogermanisches etymologisches Wörterbuch, Francke Verlag, Berne, t. 1 1959, p. 385-390.

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