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Couvent des Cordeliers (Granville)

De Wikimanche

Sur une carte du 18e siècle.

Le couvent des Cordeliers est un ancien établissement catholique de la Manche situé à Granville.

Histoire

Vers 1343, des Franciscains s'installent à Chausey dans un prieuré bénédictin dépendant de l'abbaye du Mont-Saint-Michel ; en 1348, Philippe de Valois fonde le couvent des Cordeliers à Chausey [1] ; en 1543, ils en sont chassés, par les soldats d'Henri VIII, roi d'Angleterre [2] ; de 1543 à 1546, Jacques Pigeon, bourgeois de Granville, les accueille à Hérel dans sa propriété de la Noblerie [1].

En 1546, Jacqueline d'Estouteville, dame d'Hambye et sa fille unique Adrienne d'Estouteville achètent un terrain à Saint-Nicolas-près-Granville et y font construire un autre couvent avec l'assentiment de Mgr Philippe de Cossé, évêque de Coutances [2]. L'année suivante, Pierre Pinchon, abbé d'Hambye, dédie l'église à la Vierge Marie et saint François patron du couvent [2]. Les bâtiments communautaires et l'église forment alors un quadrilatère autour du cloître. En 1587, 23 religieux y résident.

À la Révolution, les sept religieux encore présents sont chassés du couvent qui sert de caserne [1], la chapelle et le cloître disparaissent [3]. Une autre source mentionne que : « La Commission des Réguliers, instituée par le Roi dans les années 1770 dans le but de supprimer les couvents trop peu nombreux en réunissant les religieux avec ceux d’autres établissements, a décidé la suppression du Couvent des Cordeliers. Celui-ci a été vendu mais, devant être réduit à des usages profanes, l’église en a été vidée de son mobilier et celui-ci a trouvé acquéreur en différents endroits » [4].

Le 3 janvier 1797 (14 nivôse an V), Jacques François Boissel Hallerie achète la demeure devenue bien national et en fait une maison de campagne [3]. En 1887, sa fille Valère Boissel, Mme Malo de la Forest, de Saint-Georges, meurt veuve au Bon Sauveur de Caen, sans descendance directe ; ses nombreux héritiers vendent l’ensemble de la propriété (bâtiments et champs) en 19 lots, au cours des années 1891 et 1892.

Louis Parfait achète la propriété [5], sa petite-fille Madeleine Parfait , épouse de Maurice Allain, maire de Saint-Nicolas-près-Granville de 1945 à 1960, en héritera.

La demeure est aujourd'hui la propriété d'Emmanuel Allain qui en ouvre les portes lors des journées du patrimoine en 2021 et met en vente une partie des bâtiments (ancienne cuisine des moines et salons du 18e siècle avec croix de Malte) [6].

Il ne subsiste aujourd'hui aucun élément architectural datant du 16e siècle, sauf peut-être un porche en granit en plein cintre, contigu à l'ancienne porte de l'église. Un bas-relief sculpté de l'emblème des Cordeliers, c’est-à-dire le bras et la main stigmatisée de saint François s’entrecroisant avec le bras nu du Christ et la main percée par le clou rappelle l'ancienne affectation religieuse des bâtiments. La présence de coquilles d'huîtres dans certains murs laisse penser à une reconstruction au 18e siècle [7].

Mobilier de la chapelle disparue

Situation

Il est situé au 144, rue du Couvent, dans le quartier Saint-Nicolas.

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Notes et références

  1. 1,0 1,1 et 1,2 Saint-Nicolas-près-Granville. Contribution à l’histoire d’une paroisse et d’une commune du XVe au XXe siècle, Université inter-âges de Basse-Normandie, 2005
  2. 2,0 2,1 et 2,2 Louis Jean Baptiste Mayeux-Doual, « Ancien couvent », Mémoires historiques, nautiques et statistiques sur la ville, le port et le canton de Granville, éd. Le-Blanc-Hardel, 1876, p.112-114
  3. 3,0 et 3,1 Vie et Mémoires du vieux Granville, consulté le 4 février 2018
  4. 4,0 4,1 4,2 et 4,3 Abbé Marcel Lelégard, « Notes sur le sculpteur Gilles Robert de La Croix », Conservatoire des antiquités et objets d'art de la Manche (Caoa)
  5. Mgr Deschamps du Manoir, « Notes pour servir à l'histoire de Granville », Revue de l'Avranchin, t.II, 1902-1903, p.298
  6. Courriel de M. Allain du 22 septembre 2021.
  7. « Visites mensuelles de la société : Granville », Revue de l'Avranchin, t. 93, fasc. 448, 2016, p. 329-330 (lire en ligne)
  8. Jean-Michel Thévenin, Louis Renault et Chausey, éd. Orep, 2013.