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Coeffe (ruisseau)

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Le Coeffe est un cours d'eau du département de la Manche.

Description

Ce ruisseau prend sa source près du manoir de Franqueterre sur la commune d'Huberville, et se jette dans le Merderet sur sa rive gauche, à la limite d'Huberville et Tamerville qu'il délimite partiellement.

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Hydronymie

Attestations directes

  • Rivière de Coeffe; Riviere de Coëffe 1812 [1].
  • R[uisse]au de Cœffe 1991, 2001 [2].
  • Ruisseau Cœffe 2018 [2].

Attestations indirectes

Elles correspondent au nom du hameau et ancien moulin de Coëffe, installé sur le Merderet en aval de ce ruisseau, à la limite d'Huberville et Valognes.

  • Moulin de Coeffe; Moulin de Coëffe 1812 [1].
  • M[oul]in de Coeffe 1835/1845 [3].
  • Coeffe 1954 [4].
  • Coëffe 2018 [2].

Étymologie

Ce ruisseau doit son nom au hameau et ancien moulin près duquel il passe, attesté sous la forme Moulin de Coeffe ou Moulin de Coëffe au 19e siècle. Il semble représenter une altération graphique du nom de famille COËFFÉ (variantes COIFFEY, COIEFFEY, COEFFEY), avec perte adventice de l'accent aigu. Ce patronyme, aujourd'hui apparemment disparu de la Manche, y était autrefois attesté : ainsi, Pierres le Coeffe [5] en 1551 au Mesnil-au-Val, qu'il faut sans doute lire le Coeffé. Ce même nom est noté Pierres le Coyffe [6] en 1552, le personnage se rendant alors à Valognes. On le relève également à date plus ancienne dans le Calvados; ainsi : Guilliam le Coiffe [7] nommé en 1419 receveur des aides et de la vicomté d’Auge.

Le patronyme COËFFÉ et ses variantes procèdent d'un surnom médiéval évoquant une particularité vestimentaire, issu de l’ancien français coifé « coiffé » [8], qui peut avoir différentes valeurs : nom de personnage toujours coiffé d’un chapeau, etc., ou encore « porteur de coiffe », avec dans ce cas une valeur métaphorique : homme efféminé, ou dont l’épouse « porte la culotte ». Enfin, l'expression être né coiffé « avoir de la chance », qui n'apparaît dans les textes que vers le milieu du 16e siècle [9], peut plus difficilement être prise en compte, la formation des surnoms en Normandie étant bien antérieure. Néanmoins, l'usage oral en est probablement plus précoce, ce qui interdit d'exclure a priori cette dernière valeur du surnom qui a éventuellement pu s'appliquer à un homme chanceux.

Notes et références

  1. 1,0 et 1,1 Cadastre napoléonien, Archives départementales de la Manche.
  2. 2,0 2,1 et 2,2 Carte IGN au 1 : 25.000.
  3. Cartes d’État-Major (relevés de 1820 à 1866, mises à jour jusqu’à 1889; Basse-Normandie cartographiée entre 1835 et 1845).
  4. Nomenclature des hameaux, écarts et lieux-dits de la Manche, INSEE, 1954.
  5. Eugène Robillard de Beaurepaire et le Comte Auguste de Blangy, Le Journal du Sire de Gouberville (t. I), Mémoires de la Société des Antiquaires de Normandie XXXI, Caen, 1892, p. 172.
  6. Ibid., p. 272.
  7. Rôles Normands et Français et autres pièces tirées des archives de Londres par Bréquigny en 1764, 1765 et 1766, Mémoires de la Société des antiquaires de Normandie XXIII (3e série, 3e volume), 1re partie, Paris, 1858, p. 97a, § 591.
  8. Participe passé de l’ancien français coifer « coiffer », tiré de l'ancien français coife « coiffe » < bas-latin cofia « coiffe; casque », emprunté au westique (germanique occidental) kufia « casque ».
  9. Alain Rey (sous la direction d’), Dictionnaire historique de la langue française, Dictionnaires Le Robert, Paris, 2e éd., 1998, p. 795b.

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