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Claudel

De Wikimanche

Étiquette de camembert.

La société Claudel est une ancienne entreprise de la Manche, dont le siège se trouvait à La Meauffe.

Histoire

Laiterie de Rauville-la-Bigot.

En 1910, Henri Claudel, un « horsain » venu de l'Est de la France, est recruté comme directeur à la laiterie de Rauville-la-Bigot, la première dans la Manche à produire des camemberts. Décidé à créer sa propre affaire, il rachète en 1912 un vieux moulin à Pont-Hébert, qu'il reconvertit en fromagerie. À l'origine, il traite 70 litres de lait par jour [1]. Il investit dans du matériel moderne, développe et rationalise la collecte du lait aux alentours. Ses camemberts sont appréciés et leurs ventes ne cessent de progresser.

Mobilisé lors de la Première Guerre mondiale, Henri Claudel abandonne la direction de la société à sa femme, qui se révèle remarquable dans ce rôle.

À son retour, Henri Claudel reprend les rênes et continue de développer son affaire à marche forcée. Il rachète successivement la fromagerie de Remilly-sur-Lozon, une autre en 1923 à Pont-Tardif, près de Périers puis, en 1929, celle de Saint-Germain-d'Elle. La société Claudel commence à sortir des frontières manchoises en s'implantant à Caumont-l'Éventé (Calvados).

Entre-temps, le 30 novembre 1923, les établissements Claudel se sont transformés en « Société des laiteries et minoteries de la vallée de la Vire et du Cotentin », dotée d'un capital de 5 millions de francs. La société se constitue en société anonyme le 12 janvier 1924.

Henri Claudel ne cesse d'étendre son emprise sur la collecte du lait. Il diversifie sa production : à la fabrication du camembert, il ajoute celle du pont-l'évêque et du port-salut.

En 1932, il ouvre un comptoir à Paris. Sa réputation est désormais nationale. La même année, il rachète la fromagerie de Carantilly et continue d'élargir sa production en fabriquant du fromage frais et de la crème. En 1937, il rachète la distillerie de La Meauffe, qu'il transforme en fromagerie. Un centre de collecte de lait est créé à Coutances.

La Seconde Guerre mondiale met à mal la production de l'entreprise. Le 6 juin 1944, le pont de Pont-Hébert est détruit, Henri Claudel fait évacuer l'usine avant qu'elle soit bombardée[2]. L'usine est transférée dans l'ancienne distillerie. La paix revenue, la production repart de plus belle. L'usine de Pont-Hébert est reconstruite en 1958 : elle peut traiter 500 000 litres de lait par jour. Henri Claudel s'installe dans l'Orne. En 1964, il absorbe la société Laitière normande et récupère l'usine de Fougerolles (Mayenne).

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Henri Claudel, vieilli, éprouve quelques difficultés à continuer de faire évoluer sa société. Une partie de son activité est reprise par le groupe laitier suisse Oursina, propriété de la marque Mont Blanc et du lait Guigoz..

En 1970, Oursina est rachetée à son tour par Nestlé. Henri Claudel décède l'année suivante.

En 1984, le groupe Besnier entre en jeu. Une nouvelle réorganisation est lancée, qui aboutit à la fermeture de la plupart des sites de ce que fut « l'empire Claudel ».

Production

En 1960, 250 camions collectent journellement 800 000 litres de lait [1].

Bibliographie

  • Odette Moitié, « La laiterie Claudel à Pont-Hébert », Annales de Normandie, tome V, n° 3-4, octobre-décembre 1955

Notes et références

  1. 1,0 et 1,1 Michel Hébert et Jean-Pierre Lehoussu, La Belle histoire des moulins de la Manche à vent et à eau, éd. Charles Corlet, 2002, p. 98.
  2. « Robert Manson a fait toute sa carrière à l'usine Claudel », Ouest-France, 28-29 décembre 2019.

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