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Ciergerie Macé

De Wikimanche

Publicité pour la fabrique de cierges Adrien Macé (vers 1950).

La Ciergerie Macé, aussi connue sous la dénomination de Bougie de la Manche, est une ancienne entreprise de Cherbourg-Octeville.

Historique

L'épopée Macé débute en 1780 lorsque Jacques Marie Macé, marchand épicier cirier, quitte Caen (Calvados) pour Cherbourg [1]. Son frère Claude Macé, né en 1743, lui aussi marchand épicier cirier, le rejoint entre juillet 1786 et décembre 1787 et s'installe 12 rue de la Vase (aujourd'hui rue du Commerce). Il s'établit à Cherbourg au moment où la ville prospère avec les travaux de construction du port militaire. Il crée une blanchisserie de cire et une fabrique de cierge rue Christine [2]. En 1804, il transfère sa blanchisserie de cire sur un terrain en bordure de ce qui va devenir la rue de la Duché [2].

Jean-Baptiste Macé, né en 1786, prend la suite de son père à la tête de la fabrique, après avoir fait un tour de France pour apprendre le métier [2]. En 1830, il déménage pour installer sa maison près de la fabrique, au n° 28 de la rue de la Duché.

Il se marie avec Céleste Girard, fille d'un armateur de Granville [2].

Ils ont deux enfants, dont Pierre Adrien (1832-1880), qui prend la succession de son père en 1858. Il se marie le 20 octobre 1857 en la basilique Sainte-Trinité avec Adeline Louise Laisné (1839-1927), d'Équeurdreville [2]. C'est elle qui prend la suite de son mari à la mort de celui-ci. Un compagnon cirier, Jean-Baptiste Antoine, venu en 1840, l'aide à développer l'entreprise. Les cierges Macé se vendent désormais dans tout le département et jusque dans le Calvados [2].

En 1891, Adeline Macé cède les rênes de la fabrique à l'un de ses enfants, Louis Adrien Macé (1863-1948), qui y travaille depuis 1880 [2]. Un nouvel atelier est construit en 1891 pour faire face à l'augmentation de la demande de Bougie de la Manche [1]. Louis Adrien Macé se marie la même année avec Marie-Louise Menut, fille de Henri Menut. Il fait construire une maison 31 rue de la Duché, à côté des nouveaux ateliers [2].

La séparation de l'Église et de l'État en 1905, couplée à l'essor de l'éclairage au gaz puis à l'électricité, portent un rude coup à l'affaire. Il diversifie son activité en reprenant l'entrepôt de vins et spiritueux de son beau-frère Paul Legoupil. Il fait même construire une distillerie [3] à Pont-Hébert [2].

La distillerie [3] faisant faillite, il relance la fabrication des cierges qui avait été prudemment maintenue pendant la Première Guerre mondiale. Il développe de nouvelles fabrications [2].

En 1928, l'entreprise compte six salariés aidés de deux ou trois ouvriers saisonniers d'avril à juillet, durant la période des communions solenelles [1].

Le fils de Louis Adrien Macé, André Macé (1901-1978), lui succède en 1936 [2].

Le 24 juillet 1941, un bombardement anglais frappe l'usine de cierges [2]. L'activité reprend après la Seconde Guerre mondiale mais cela ne dure pas pour différentes raisons : la pratique religieuse diminue ; les cierges sont moins utilisés lors des cérémonies liturgiques ; les habitudes sociales disparaissent [1]. Le déclin s'amorce et l'usine, située alors, 33, rue de la Duché ferme définitivement ses portes le 31 décembre 1976 [2].

En 1980, une grande partie des équipements liés à la fabrique des cierges est remise, par les héritiers, au musée de Normandie au château de Caen (Calvados). À cette occasion, une exposition permanente a présenté pendant quelques années ce qui fut un des plus anciens ateliers de fabrication de cierges et de bougies de la Basse-Normandie. Mais, depuis la fin de cette exposition, ces outils et machines sont stockés dans les réserves du musée de Normandie.

Hommage

La rue Adrien-Macé rend hommage à la dynastie Macé à Cherbourg-Octeville.

Notes et références

  1. 1,0 1,1 1,2 et 1,3 Musée de Normandie, Caen, exposition permanente (septembre 2015).
  2. 2,00 2,01 2,02 2,03 2,04 2,05 2,06 2,07 2,08 2,09 2,10 2,11 et 2,12 Jacques Macé, « Histoire d'une famille : les Macé », Annales de Normandie, hors-série, vol. 1, n° 1-2, 1982, pp. 377-391 (lire en ligne).
  3. 3,0 et 3,1 Travaux signalés en 1919, effectués par les Établissements R. Sottile. Cité de l'architecture et du patrimoine (ArchiWebture), Fonds Bétons armés Hennebique (BAH), consulté le 4 janvier 2018 (lire en ligne).

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