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Château de Saint-Hilaire

De Wikimanche

Le château de Saint-Hilaire est un ancien château de la Manche, situé à Saint-Hilaire-du-Harcouët.

Il n'en reste rien depuis 1863. Succédant à une ancienne motte féodale (la place de la Motte y fait référence), il se situait sur l'emplacement de l'actuelle rue du Château.

Histoire

Le comte Robert de Mortain édifie en 1083 une forteresse pour seconder son château de Mortain face aux incursions bretonnes et en confie la garde à Guillaume de Saint-Hilaire, qui, en 1097, suivit le comte Robert II de Normandie en croisade en terre sainte [1].

Malgré ses qualités défensives, inaccessible côté Bretagne sur son escarpement naturel à la confluence de la Sélune et de l'Airon, la forteresse est prise par plusieurs fois :

  • 1137 : Geoffroy Plantagenet, comte d'Anjou assiège Saint-Hilaire qui capitule.
  • 1204 : les Bretons s'emparent de Saint-Hilaire, lors de la soumission de la Normandie à Philippe-Auguste.
  • 1354 : le château passe par mariage de la famille de Malemains aux de La Ferrière.
  • 1425 : sous l'invasion anglaise, le duc de Sommerset dépouille Roberde de la Ferrière du château de Saint-Hilaire.
  • 1449 : les soldats de Charles VII reprennent la place et la restituent aux derniers propriétaires.
Porte de l'ancien château.

Au début du XVIIe siècle le château de Saint-Hilaire est vendu à Jean de Poillé [2] (mort en 1625 ou 1626).

Les derniers Poillé font restaurer le château au début XVIIIe siècle : « sa façade avait été revêtue sur tout son développement d'une nouvelle armure à grand appareil d'un granit brun-roux qui lui donnait un aspect sombre et sévère. Sa porte principale, haute de dix pieds a été transportée et se voit encore à l'entrée du cimetière communal. À chacun de ses angles, quatre tours rappelaient l'ancienne forteresse. Celles du couchant avaient une physionomie imposante, tandis que celles du levant étaient plutôt des tourelles d'ornement.» [1].

Charles-Marie du Bourblanc d'Apreville (1766-1839) est le dernier seigneur de Saint-Hilaire [3], mais il réside surtout dans son château de Saint-Symphorien-des-Monts [4].

Après la Révolution, le château est loué à la commune qui y installe la mairie et le collège [4].

Au XIXe siècle, les héritiers de Charles-Marie du Bourblanc d'Apreville, des cousins, vendent le château à Abel Cahour, marchand de biens ; les terrains du domaine permettent d'ouvrir les boulevards de l'Est et du Centre (actuellement boulevards Victor-Hugo et Gambetta) ; en 1863, on démolit les derniers pans de murs du château par mesure de sécurité [4].

La porte monumentale du château est déplacée à l'entrée du nouveau cimetière construit en 1821 rue de Paris.

Situation

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Bibliographie

  • Charles de Gerville, « Château de Saint-Hilaire », Recherches sur les anciens Châteaux du département de la Manche, Mémoires de la Société des antiquaires de Normandie, volume 3, 1828, p. 162-166 (lire en ligne)
  • Daniel Jamelot, « Le château de Saint-Hilaire-du-Harcouët. Historique et description », Revue de l'Avranchin, n° 293, décembre 1977, p. 263-301

Notes et références

  1. 1,0 et 1,1 Hippolyte Sauvage, « Notice sur Saint-Hilaire », Annuaire de la Manche, 1871, p.305-339 (lire en ligne).
  2. ou Poilley selon Georges Dodeman.
  3. Victor Gastebois, « Le dernier seigneur de Saint-Hilaire-du-Harcouët, le marquis du Bourblanc d’Apreville », La Revue du Mortainais, n° 8, 1913.
  4. 4,0 4,1 et 4,2 Georges Dodeman Saint-Hilaire des origines à la fin du XIXe (lire en ligne).

Lien interne

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