Beslon
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Beslon est une commune du département de la Manche.
- Prononciation. — API : [bɛ'lõ]; transcription francisée : bê-lon.
Commune de Beslon | Coordonnées géographiques de la mairie ![]() 48° 50' 55.64" N, 1° 9' 4.76" W (OSM) | ||||||||||
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Arrondissement | Saint-Lô | ||||||||||
Canton | Villedieu-les-Poêles | ||||||||||
Ancien canton | Percy | ||||||||||
Intercommunalité | CC Villedieu Intercom | ||||||||||
Gentilé | Beslonais(es) | ||||||||||
Population | 555 hab. (2020) | ||||||||||
Superficie | 17,24 km² | ||||||||||
Densité | 32 hab./km2 | ||||||||||
Altitude | 118 m (mini) - 237 m (maxi) | ||||||||||
Code postal | 50800 | ||||||||||
N° INSEE | 50048 | ||||||||||
Maire | Léon Dolley | ||||||||||
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Toponymie
- Beslon 1175/1200 [1], 1203 [2].
- Radulfus de Bellon (?) 1210 [3].
- parc[us] Bellonis 1231 [4].
- Nicolaus de Beslon 1254 [5].
- Bellon 1280 [6].
- ecclesia Beate Marie de Bellon ~1288 [7].
- ecclesi[a] Beate Marie de Bellone 1332 [8].
- Bellon 1351/1352 [9], 1401 [6].
- Nostre Dame de Bellon 1436 [10].
- Notre Dame de Bellon 1612/1636 [11].
- Nostre Dame de Lusmont [sic; lire Beslont ?] 1648 [12].
- Nostre Dame de Beslon 1677 [13].
- Beslon 1689 [14], 1694 [15], 1695 [16], ~1700 [17].
- Notre Dame de Beslon 1713 [18].
- Belon 1716 [19].
- Beslon 1719 [20].
- Nôtre-Dame de Beon [sic] 1735 [21].
- Beslon 1758 [22].
- Belson [sic] 1768 [23].
- N. D. de Beslon 1753/1785 [24].
- Notre Dame de Beslon 1793 [25].
- Beslon 1801 [26], 1804 [27].
- Notre-Dame-de-Beslon 1804 [28].
- N.-D.-de-Belon 1828 [29].
- Beslon 1829 [30].
- Notre-Dame-de-Bellon 1830 [31], 1837 [32].
- Béslon 1835/1845 [33].
- Beslon 1854 [34], 1878 [35], 1880 [36].
- N. D. de Beslon 1884 [37].
- Beslon 1903 [38], 1954 [39], 1962 [40], 1972 [41], 1978, 1993 [42], 2007 [43].
Étymologie
L'origine de ce toponyme ne fait pas l'unanimité chez les spécialistes.
Auguste Longnon [44], d'habitude si prudent et compétent en matière de toponymie et de paléographie, est le premier à avoir mis ses continuateurs sur une fausse piste, en affirmant péremptoirement : « Lundr est évidemment le terme final des noms suivants : Beslon (M.), … ». L'ancien norois lundr « bois, bocage » est effectivement un élément constitutif bien connu de la toponymie normande, mais dans ce cas, l'origine scandinave du nom de cette commune n'est confirmée ni par ses attestations anciennes, ni par la nature du premier élément, ni par le contexte topographique, ainsi que le fait remarquer François de Beaurepaire [6]. Longnon n'est pas suivi en cela par Auguste Vincent [45], qui du moins ignore Beslon, mais Albert Dauzat [46] reprend l'hypothèse, tout en achoppant sur le premier élément « obscur (celt. °bettius, boulaie ?) ». En effet, un grand nombre de toponymes français reposent sur l'élément gaulois °bett- « bouleau », dont les plus courants sont représentés par le type Besse < °bettia. Cependant, cette combinaison celtico-scandinave semble hautement improbable. Adigard des Gautries et Lechanteur [1], quant à eux, rejettent l'explication par lundr comme très incertaine, et considèrent implicitement le premier élément comme obscur.
Autant dire qu'il fallait alors tout reprendre à zéro. Actuellement, deux hypothèses ont été avancées.
- François de Beaurepaire [6] penche pour une « formation pré-latine en -o(ne) », sans analyser davantage. De fait, les formations avec ce suffixe sont très courantes en gaulois. Dans cette hypothèse, peut-être pourrait-on proposer un type gallo-roman °BERŬLŌNE, « le lieu où il y a du cresson », dérivé de BERŬLA « cresson », mot gallo-roman d'origine gauloise (voir La Beslière pour davantage de commentaires sur ce terme). Le mot °BERŬLŌNE, régulièrement accentué sur le Ō long, évolue donc en °BERLŌNE (chute de la prétonique), d'où l'ancien français °berlon > beslon, après amuïssement habituel de [r] devant consonne dans l'Ouest [47] (le même phénomène s'est produit pour le nom de La Beslière).
- Ernest Nègre [48] propose une solution radicalement différente : ce toponyme serait médiéval, et représenterait la fixation de l'ancien français beslonc « oblong, barlong », évoquant la forme allongée d'un terrain ou d'un domaine. C'est sur ce cheval qu'a misé René Lepelley [49], en reprenant mot pour mot cette explication. Celle-ci se révèle également plausible, et ferait donc de Beslon un toponyme médiéval précoce, étant donné l'absence d'article. Notons par ailleurs que l'emploi de l'ancien français beslonc semble attesté dans la toponymie normande par au moins deux noms de lieux du Calvados relativement proches : le Champ Beslon, « le champ oblong », lieu-dit au Gast (canton de Saint-Sever-Calvados), et Montbeslon, « mont oblong », hameau à Roullours (canton de Vire).
L'appellation alternative Notre-Dame-de-Beslon, attestée du 13e au 19e siècle, permettait de distinguer cette paroisse de Saint-Fragaire-de-Beslon ou simplement Saint-Fragaire, paroisse contiguë. Notre-Dame et Saint-Fragaire représentaient autrefois le démembrement du territoire initial de Beslon, aujourd'hui reconstitué.
Géographie
Beslon est une commune limitrophe du Calvados dont elle est séparée par la Sénène, affluent de la Sienne.
Histoire
Dans le compte du diocèse de Coutances de 1351/1352, la paroisse de Beslon est associée à celle de La Colombe.
La commune a fusionné avec Saint-Fragaire en 1826.
Démographie
Sous l'Ancien régime
Sous l'Ancien régime, le dénombrement des populations se fait généralement par feux, c'est-à-dire par foyers. Le nombre de personnes habitant sous un même toit variant beaucoup suivant celui d'ascendants et d'enfants [50], ces données sont donc relatives, mais donnent néanmoins une idée de l'évolution démographique.
Depuis la Révolution
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793.
À partir du 21e siècle, les recensements réels des communes de moins de 10 000 habitants ont lieu tous les cinq ans, contrairement aux autres communes qui ont une enquête par sondage chaque année[51]. En 2020, la commune comptait 555 habitants.
Administration
Circonscriptions administratives avant la Révolution
- Généralité : Caen.
- Élection : Vire et Condé en 1612/1636, puis Vire en 1677, 1713 et 1735.
- Sergenterie : Pont-Farcy.
Circonscriptions administratives depuis la Révolution
- District : Saint-Lô (1790-1795).
- Arrondissement : Saint-Lô (1800).
- Canton : Percy (1790), Villedieu-les-Poêles (2015).
Les maires
Mairie
- Horaires d'ouverture
Jours | Matin | Après-midi | Coordonnées de la mairie (Pour envoyer un mail et signaler une erreur cliquez ici) | ||
Lundi | - | - |
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Mardi | - | 14 h 30 - 18 h 30 | |||
Mercredi | - | - | |||
Jeudi | - | 14 h 30 - 18 h 30 | |||
Vendredi | - | - | |||
Samedi | - | - |
Religion
Circonscriptions ecclésiastiques avant la Révolution
- Diocèse : Coutances.
- Archidiaconé : Val de Vire.
- Doyenné : Montbray.
Patronage
- Dédicace de l'église paroissiale : Notre-Dame.
- Patron (présentation) : l'abbé de Saint-Sever (Calvados).
- Fête patronale : ?
Circonscriptions ecclésiastiques actuelles
- Diocèse : Coutances et Avranches.
- Archidiaconé : Sud.
- Doyenné : Pays de Granville-Villedieu
- Paroisse : Bienheureuse Sœur-Marthe.
Lieux et monuments
- Chapelle de la Trinité (15e s.)
- Ancienne chapelle de la Madeleine, attestée en 1332
- Église Notre-Dame (15e / 18e / 19e s.)
- Manoir de Saint-Fragaire (18e s.)
- Monument aux morts
- Pont du Gué-à-la-Binaudière
- Rives de la Sienne à son confluent avec la Sénène
- La Fresnaye
- Croix de chemin
Château de Saint-Fragaire.
Personnalités liées à la commune
Naissances
- Étienne François Lelièvre (1810-1902), aventurier établi en Nouvelle-Zélande
- Jules Mette (1854-1917), missionnaire mort en Nouvelle-Zélande
- Léon Poirier (1899-1983), syndicaliste et homme politique
Éducation
- École de Beslon, intégrée dans le RPI Beslon / Montbray
Sports
- Football : Et S Beslon (disparu).
Notes et références
- ↑ 1,0 et 1,1 Jean Adigard des Gautries & Fernand Lechanteur, « Les noms de communes de Normandie », in Annales de Normandie XII (juin 1963), § 304.
- ↑ Léchaudé D’Anisy et Antoine Charma, Magni Rotuli Scaccariæ Normanniæ sub regibus Angliæ, pars secunda, Mémoire de la Société des Antiquaires de Normandie XVI, 2e série, 6e volume, Paris, 1852, p. 93a.
- ↑ Léchaudé D’Anisy, Grands Rôles des Échiquiers de Normandie, première partie, Mémoire de la Société des Antiquaires de Normandie XV, 2e série, 5e volume, Paris, 1845, p. 171b.
- ↑ Léopold Delisle, Le cartulaire normand de Philippe-Auguste, Louis VIII, saint Louis et Philippe le Hardi, Mémoire de la Société des Antiquaires de Normandie XVI (2e série, 6e vol.), Paris, 1852, p. 314a, § 1147.
- ↑ Léchaudé D’Anisy, op. cit., p. 185b.
- ↑ 6,0 6,1 6,2 et 6,3 François de Beaurepaire, Les noms de communes et anciennes paroisses de la Manche, Picard, Paris, 1986, p. 78.
- ↑ Léopold Delisle, op. cit., p. 24b, § 139 n. 1.
- ↑ Pouillé du Diocèse de Coutances, 1332, in Auguste Longnon, Pouillés de la Province de Rouen, Recueil des Historiens de France, Paris, 1903, p. 345F.
- ↑ Compte du Diocèse de Coutances, pour l’année 1351 ou 1352, in Auguste Longnon, op. cit., p. 371G.
- ↑ Siméon Luce, Chronique du Mont-Saint-Michel (1343-1468), Firmin-Didot, Paris, t. II, 1883, p. 81, § CLXXXIV.
- ↑ Jean Bigot sieur de Sommesnil, État des paroisses des élections de Normandie, 1612/1636 [BNF, ms. fr. 4620].
- ↑ « Benefices du dioceze de Coutances », p. 10, in Pouillié general contenant les benefices de l’Archevesché de Rouen […], chez Gervais Alliot, Paris, 1648.
- ↑ Roles par généralités et élections des paroisses de France et de leur imposition aux tailles, 1677 [BNF, cinq cents Colbert, ms. 261 f° 229 à 275].
- ↑ G. Mariette de La Pagerie, cartographe, Unelli, seu Veneli. Diocese de Coutances, divisé en ses quatre archidiaconés, et vint-deux doiennés ruraux avec les Isles de Iersay, Grenesey, Cers, Herms, Aurigny etc., chez N. Langlois, Paris, 1689 [BNF, collection d'Anville, cote 00261 I-IV].
- ↑ Jean-Baptiste Nolin, Le duche et gouvernement de Normandie Divisé en Haute et Basse Normandie, en Divers Pays, et par Evechez, Paris, 1694 [BNF, IFN-7710251].
- ↑ P. Mortier / H. Jaillot, Le Duché et Gouvernement de Normandie divisée en Haute et Basse Normandie, Amsterdam, 1695.
- ↑ Gerard Valk, Normannia Ducatus, tum Superior ad Ortum, tum Inferior ad Occasum, Praefectura Generalis […] Anglici Caesarea sive Jarsey…, Amsterdam, ~1700.
- ↑ 18,0 et 18,1 Dénombrement des généralités de 1713 [BNF, ms. fr. 11385, f° 1 à 132].
- ↑ Guillaume de l'Isle, Carte de Normandie, Paris, 1716.
- ↑ Bernard Jaillot, Le Gouvernement général de Normandie divisée en ses trois généralitez, Paris, 1719.
- ↑ 21,0 et 21,1 Nouveau dénombrement du royaume par generalités, elections, paroisses et feux […], t. II, Impr. Pierre Prault, Paris, 1735, p. 64b.
- ↑ Robert de Vaugondy, Carte du gouvernement de Normandie, Paris, 1758.
- ↑ Robert de Vaugondy, Carte du gouvernement de Bretagne, Paris, 1768.
- ↑ Carte de Cassini.
- ↑ Site Cassini.
- ↑ Bulletin des lois de la République française, Imprimerie Nationale, Paris.
- ↑ Dictionnaire universel, géographique, statistique, historique et politique de la France, impr. Baudouin, libr. Laporte, vol. I (A-CNO), an XIII (1804), p. 316a.
- ↑ Ibid., vol. III (I-O), an XIII (1804), p. 662a.
- ↑ Louis Du Bois, Itinéraire descriptif, historique et monumental des cinq départements de la Normandie, Mancel, Caen, 1828, p. 391.
- ↑ Annuaire de la Manche (1829), Statistique de l'arrondissement de Saint-Lô, p. 156.
- ↑ J. G. Masselin, Dictionnaire universel de géographie physique, commerciale, historique et politique du Monde Ancien, du Moyen Age et des Temps Modernes comparées / Dictionnaire universel de géographie, t. II, Auguste Delalain, Paris, 1830, p. 250b.
- ↑ Dictionnaire géographique universel ou description de tous les lieux du globe sous le rapport de la géographie physique et politique, de l’histoire, de la statistique, du commerce, de l’industrie, etc., etc., Sociétés de Paris, Londres et Bruxelles pour les publications littéraires, Bruxelles, 1837, t. II, p. 314b.
- ↑ cartes d’État-Major (relevés de 1820 à 1866, mises à jour jusqu’à 1889; Basse-Normandie cartographiée entre 1835 et 1845).
- ↑ V. Lavasseur, Atlas National Illustré des 86 départements et des possessions de la France, A. Combette éditeur, Paris, 1854.
- ↑ Abbé Auguste Lecanu, Histoire du diocèse de Coutances et d'Avranches depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours; suivie des actes des saints et d'un tableau historique des paroisses du diocèse, impr. de Salettes, Coutances, t. II, 1878, p. 395.
- ↑ Adolphe Joanne, Géographie du département de la Manche, Hachette, Paris, 1880, p. 52b.
- ↑ E.-A. Pigeon, Carte du diocèse d’Avranches, A. Herluison, Orléans, 1884 [BNF, GED-1158].
- ↑ Auguste Longnon, Pouillés de la Province de Rouen, Recueil des Historiens de France, Paris, 1903.
- ↑ Nomenclature des hameaux, écarts et lieux-dits de la Manche, INSEE, 1954.
- ↑ Atlas de Normandie, Caen, 1962.
- ↑ Anne Vallez, Pierre Gouhier, Jean-Marie Vallez, Atlas Historique de Normandie II (économie, institutions, comportements), Université de Caen, Caen, 1972.
- ↑ Annuaire officiel des abonnés au téléphone.
- ↑ Carte IGN au 1 : 25 000.
- ↑ Auguste Longnon, Les noms de lieux de la France, Paris, 1920-1929; rééd. Champion, Paris, 1979, p. 287, § 1198.
- ↑ Auguste Vincent, Toponymie de la France, Bruxelles, 1937, p. 160, § 377.
- ↑ Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Larousse, Paris, 1963, p. 77a.
- ↑ Dans les formes anciennes, l'amuïssement de [r] est signalé par un s graphique, notant l'allongement compensatoire de la voyelle, à l'instar de ce qui s'était passé lors de la chute de [s] devant consonne : °ASINU > °ASNU > ancien français asne > français âne.
- ↑ Ernest Nègre, Toponymie Générale de la France, Droz, Genève, t. III, 1991, p. 1448, § 26402.
- ↑ René Lepelley, Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie, Caen, Presses Universitaires de Caen / Condé-sur-Noireau, Éditions Charles Corlet, 1993, p. 67a.
- ↑ Une moyenne de 5 à 6 personnes semble cependant le chiffre le plus vraisemblable.
- ↑ Au début du 21e siècle, les modalités de recensement ont été modifiées par la loi no 2002-276 du 27 février 2002, dite « loi de démocratie de proximité » relative à la démocratie de proximité et notamment le titre V « des opérations de recensement », afin de permettre, après une période transitoire courant de 2004 à 2008, la publication annuelle de la population légale des différentes circonscriptions administratives françaises. Pour les communes dont la population est supérieure à 10 000 habitants, une enquête par sondage est effectuée chaque année, la totalité du territoire de ces communes est prise en compte au terme de la même période de cinq ans. La première population légale postérieure à celle de 1999 et s’inscrivant dans ce nouveau dispositif est entrée en vigueur au 1er janvier 2009 et correspond au recensement de l’année 2006.
- ↑ Population avant le recensement de 1962
- ↑ INSEE : Population depuis le recensement de 1962
- ↑ 54,0 et 54,1 « 601 communes et lieux de vie de la Manche », René Gautier et 54 correspondants, éd. Eurocibles, 2014, p. 86.