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Barbey d'Aurevilly (Émile Lévy, 1882)

De Wikimanche

Barbey vu par Émile Lévy.

Barbey d'Aurevilly est un portrait de l'écrivain Jules Barbey d'Aurevilly (1808-1889) peint en 1882 par Émile Lévy (1826-1890).

Il s'agit d'une peinture à l'huile exécutée sur toile mesurant 149 cm sur 89 cm qui représente l'écrivain à mi-corps et de trois quarts.

Émile Lévy a 56 ans quand il peint ce tableau, et Barbey, à 74 ans, n'a plus que sept ans à vivre.

Le tableau est dédicacé ainsi « à Barbey d'Aurevilly, son ami Émile Lévy, 1881 ».

Il est exposé au Salon des artistes français en 1882 et à l'Exposition universelle de Paris en 1889.

On peut le voir longtemps au musée du Luxembourg à Paris, dans la salle Hayem.

L'écrivain-journaliste Octave Uzanne (1851-1931) le décrit alors ainsi [1] : « Ce portrait, en tant que facture, est d'une valeur secondaire ; mais l'homme qui s'y campe, s'y cambre et y fait crânement poitrine à la blague, y apparaît si noble, si hautain, si supérieurement altier, si exclusivement contempteur, qu'il s'y impose malgré la médiocrité du rendu, et le modèle seul y porte comme le deuil mélancolique des larges prouesses de Vélasquez. (...) L'auteur de La Vieille maîtresse ne pouvait se satisfaire de cette peinture d'Émile Lévy, et, bien qu'il aimât mieux étonner que plaire, il réprouvait cette copie infidèle de son auguste et magistrale personne ; il lui semblait qu'elle fut maussade, comme voilée d'un crêpe et, sur l'épreuve que je lui réclamais trois années avant sa mort, il traça à l'encre rouge, de sa diabolique et onciale calligraphie, le distique que voici :

« Maigre, noir, ennuyé, tel qui m'aime me pleure ; <br
Ce n'est pas moi vivant, c'est mon spectre avant l'heure ! »

Pour Octave Uzanne, ce portrait de Barbey « perpétuera sa légende d'excentricité », la foule ne le voyant longtemps encore que « carnavalesque et caricatural à la façon de quelque duc de Brunswick ».

Le tableau est conservé au musée national du château de Versailles [2].

Notes et références

  1. Octave Uzanne, Les Annales, n° 1379, 28 novembre 1909.
  2. Notice base Joconde (lire en ligne).