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Attaque prussienne de la Manche (1815)

De Wikimanche

L'attaque prussienne de la Manche est un épisode de la guerre opposant l'armée française à une coalition réunissant notamment l'Angleterre, la Prusse et l'Allemagne, qui a lieu en 1815.

Contexte

Après la défaite de Napoléon Ier à Waterloo, le 18 juin, la « Belle Alliance », comme elle s'appelle elle-même, impose le retour de Louis XVIII sur le trône de France.

Pour lui permettre d'asseoir son autorité, les troupes de la coalition décident de stationner en France. Le roi promet par ordonnance que cette occupation sera pacifique. Mais l'annonce de l'arrivée imminente de cette troupe d'occupation terrifie la population. Des résistances s'organisent ici et là.

L'invasion

L'armée prussienne choisit de s'établir en Normandie, alors province française parmi les plus riches. Le feld-maréchal Blücher y affecte 60 000 hommes [1]. Le 26 juillet, un contingent est déjà à Pont-Audemer (Eure). Des réquisitions pleuvent sur les villes. La troupe doit être logée chez l'habitant. Les municipalités sont chargées d'assurer son ravitaillement en vivres et de fournir du foin à ses chevaux.

Quinze mille de ces soldats sont chargés d'envahir la Manche [1].

Siège de Cherbourg

À Cherbourg, le général Proteau, nommé commandant de la place par Napoléon Ier, fait élever des fortifications autour de la ville [1]. Les Prussiens se présentent le 10 août 1815 [1]. Ils ne paraissent pas particulièrement belliqueux. Proteau sait, lui, qu'il n'a pas les moyens militaires de repousser longtemps une attaque ennemie d'envergure. Des pourparlers s'engagent avec les Prussiens. Le général Proteau, « par son énergie », les convainc de ne pas occuper la ville [2]. Une convention est signée qui fixe les limitent que les adversaires ne doivent franchir sous aucun prétexte [1]. Finalement, l'armée prussienne rebrousse chemin dans la nuit du 23 au 24 septembre, après quarante jours de face-à-face. « Il n'y eut pas un coup de canon tiré et pas un homme tué : jamais blocus ne fut plus paisible » [1]. Longtemps après, un historien qualifiera même le siège de « débonnaire » [3]. Proteau, tout de même, a sauvé « le riche arsenal de cette ville » [4].

Dans l'Avranchin et le Mortainais

En septembre, des troupes prussiennes, refluant de Bretagne, traversent l'Avranchin et le Mortainais sans créer de gros problèmes [5]. Une colonne séjourne à Coutances « aux frais de l'habitant » [6].

Notes et références

  1. 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4 et 1,5 Voisin La Hougue, Histoire de la ville de Cherbourg (continuée de 1728 à 1835 par Vérusmor), Boulanger, 1835, pp. 328-329.
  2. Raymond Lefèvre, Histoire anecdotique de Cherbourg à l'intention de nos écoliers, éd. Cherbourg-Éclair, 1941, rééditée en 1973 par l'imprimerie La Dépêche.
  3. Amiral Lepotier, Cherbourg, port de la Libération, éd. France-Empire, 1972.
  4. C. C., Biographie des hommes vivants, éd. L. G. Michaud, 1819, p. 115.
  5. André Dupont, « Le choc des guerres », La Manche au passé et au présent, Manche Tourisme, 1984.
  6. René Le Texier, Coutances, histoire et description, éd. Ocep, Coutances, 1973.