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Alphonse Le Gastelois

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Le Gastelois sur son îlot des Écrehou, à la fin des années 1960.

Alphonse Le Gastelois, dit le « Seigneur des Écréhou », né à Jersey le 19 octobre 1914, mort à Saint-Hélier (Jersey) le 3 juin 2012, est une personnalité pittoresque de la Manche.

Biographie

Né d'un père natif de Besneville et d'une mère originaire de Montgardon, Alphonse Le Gastelois voit le jour sur l'île de Jersey.

Original et quelque peu solitaire, il vit au début des années 1960 dans la paroisse de Saint-Martin. Sa marginalité en fait l'auteur tout désigné d'attaques sexuelles commises dans son environnement. Les lieux de ces attaques sont aussi sordides qu'étranges (dolmens, sites préhistoriques...) conférant à son auteur un statut particulier [1].

Alphonse Le Gastelois est interrogé par la police. À l'issue de son audition, son avocat lui propose de travailler pour lui dans sa maison située dans l'archipel des Écréhou. Il accepte ce travail pour échapper à la rumeur qui le poursuit. De mai 1961 à avril 1975, soit pendant quatorze ans, il vit en ermite sur l'îlot de La Marmotière [2]. Une nouvelle agression est perpétrée à Jersey en 1963 et Alphonse est de nouveau soupçonné ; il aurait dit-on fait l'aller-retour entre les Écréhou et Jersey pour assouvir ses pulsions [1].

Le véritable auteur est arrêté en 1971 en la personne d'Édouard Pesnel de Grouville [1].

Mis hors de cause, Alphonse Le Gastelois demeure aux Écréhou où il se forge l'intime conviction que l'archipel peut devenir une entité indépendante puisque non occupé de façon permanente. Il revendique ce statut conformément au droit légal normand en vigueur depuis Rollon en l'an 911. En 1972, sa demande est très officiellement présentée au duc qui n'est autre que la reine d'Angleterre, mais n'aboutit pas et les Écréhou ne sont pas dissociées du bailliage de Jersey [1].

Mis en cause dans l'incendie d'une maison, il est acquitté par la cour de justice de Saint-Hélier et finit par se retirer à Saint-Hélier en 1976, dans une maison de Dumaresq Street [2]. Malade, il est admis au Palm String Nursing Home de Trinity Hill, où il meurt à 97 ans [2].

Notes et références

  1. 1,0 1,1 1,2 et 1,3 Xavier Évenard, « L'ermite des Écréhou n'est plus », La Presse de la Manche, 8 juin 2012.
  2. 2,0 2,1 et 2,2 Michel Coupard, « Le “seigneur” des Écrehou confiné pendant 14 ans », Ouest-France, 26 mai 2020.

Article connexe

Lien externe

  • « Le Seigneur des Écréhou » vu par FR3-Basse-Normandie (voir en ligne)