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Alfred Allanic

De Wikimanche

Alfred Allanic, né à Saint-Brieuc (Côtes-du-Nord) le 25 février 1877 et mort à Cherbourg le 19 août 1948, est une personnalité syndicale et politique de la Manche.

Biographie

Il est le fils d'un instituteur dans une famille essentiellement paysanne [1].

Il suit les cours de l'école normale d'instituteurs puis devient institeur à son tour. Il s'affiche comme dreyfusard et écrit dans Le Démocrate et Le Réveil socialiste [1]. Il part à Angers (Maine-et-Loire), puis Lille (Nord), comme surveillant-répétiteur aux Arts et métiers [1]. Il se fixe à Cherbourg vraisemblablement au début des années 1910 quand il est nommé professeur à l'École pratique d'industrie [1].

Ayant adhéré à la SFIO (socialiste) pendant son séjour à Lille, il poursuit son engagement dans la Manche en représentant la fédération départementale au congrès de Brest (Finistère) en 1913 [1]. Il adhère également à la Ligue des droits de l'homme, dont il devient le vice-président de la section de Cherbourg, et à la Libre pensée, dont il prend la présidence. Il s'oppose aux leaders locaux de ce courant de pensée, Hippolyte Mars, Alexandre Burnouf et Léon Laurens, en défendant la liberté de l'enseignement [1].

Au retour de la guerre, qu'il termine comme officier d'administration de première classe, il revient à Cherbourg et y reprend ses activités syndicales et politiques [1]. Il est secrétaire de la section SFIO de Cherbourg et succède à Victor Pinchon comme secrétaire général de la Fédération socialiste de Cherbourg en 1919 [1].

Élu conseiller municipal de Cherbourg, Allanic ne tarde pas à s'opposer à la ligne progressiste du maire républicain-socialiste Albert Mahieu, allié d'Alexandre Burnouf [1]. La Fédération départementale socialiste le démet de ses fonctions et lui-même démissionne le 7 mai 1920 de son poste de rapporteur de la commission des finances de la municipalité cherbourgeoise [1]. Le 7 janvier 1925, en plein conseil municipal, il est blessé au visage après avoir été agressé par l'adjoint Alexandre Burnouf [2].

Alfred Allanic est de plus isolé et abandonne un à un tous ses mandats. Il reste cependant président de la Ligue populaire antialcoolique et rejoint bientôt, à sa création en mai 1920, la Fédération départementale des fonctionnaires [1].

La mort du maire Albert Mahieu provoque en avril 1926 une élection municipale partielle qui lui permet de revenir au conseil municipal comme « socialiste indépendant » et d'intégrer la nouvelle majorité qui ne comprend plus la SFIO [1]. Allanic retrouve peu à peu de son influence : il est élu adjoint au maire et prend la présidence du comité cherbourgeois du Front populaire [1].

Il meurt le 19 août 1948, âgé de 70 ans.

Notes et références

  1. 1,00 1,01 1,02 1,03 1,04 1,05 1,06 1,07 1,08 1,09 1,10 1,11 et 1,12 Yves Le Floch, « Allanic, Alfred, François », Le Maitron, site internet, 2 novembre 2010 (lire en ligne).
  2. « Un pugilat à l'hôtel de ville », L'Ouest-Éclair, 8 janvier 1925.